29 octobre 2018 Rezo Nodwes
Les données ont été collectées auprès d’un échantillon aléatoire de 906 individus âgés de 18 ans et plus, dont les numéros de téléphone (des deux compagnies) ont été tirés au hasard d’une base de données géolocalisée de numéros anonymes
Lundi 29 octobre 2018 ((rezonodwes.com))– Un sondage d’opinion, commandité par l’Observatoire Citoyen pour l’Institutionnalisation de la Démocratie (OCID), et conduit par la firme canadienne Quorus Consulting Group a permis de connaître les opinions des haïtiennes et des haïtiens de 18 ans et plus sur la performance du Parlement haïtien, sur leur niveau de satisfaction y relatif et sur la façon dont ils se représentent le travail de leurs mandataires, que ce soit à la Chambre des Députés ou au Sénat de la république.
Il s’agissait également de s’interroger sur le niveau d’information des citoyennes et des citoyens sur le travail du Parlement et sur l’importance qu’ils y accordent.
Au terme de ce rapport, les résultats de l’enquête, menée par entrevues téléphoniques auprès d’un échantillon de 906 citoyennes et citoyens d’Haïti, du 30 mai au 5 juin 2018, ont permis de dégager cinq observations majeures :
a) Les citoyennes et les citoyens du pays sont assez peu informés sur le travail réel effectué par le Parlement et ont des rapports très limités avec ceux et celles qu’ils avaient élus pour les y représenter. En effet, 65% des participants et participantes à l’enquête ont confié qu’ils/elles ne connaissent pas l’adresse du bureau de leur Député-e, et ce pourcentage caracole jusqu’à 80% en ce qui concerne leurs Sénateurs/Sénatrice. Et seulement 24% d’entre eux/elles ont pu au moins une fois rencontrer leurs parlementaires (Député-e ou Sénateur/Sénatrice) l’an passé. Par ailleurs, 90% des sondés n’étaient pas en mesure de citer une des lois qui avait été votée au parlement l’année dernière.
b) Les citoyennes et les citoyens interrogés sont en général très insatisfaits de la performance du Parlement. Pas moins de 31% d’entre eux/elles estiment que le Parlement fait un travail « très médiocre », tandis qu’un autre groupe de 12% le qualifie de « médiocre ».
Seulement 29% pensent que c’est un travail acceptable. À cet égard, les deux enquêtes (2016-2017 et 2018) de l’OCID ont dégagé les mêmes tendances (37.1% des répondants de l’enquête 2016-2017 avaient qualifié de « mauvaise » la performance du Parlement).
Cependant, il est intéressant de noter que l’évaluation de la performance du Parlement après l’évocation d’une liste de 10 lois votées récemment a induit une amélioration dans l’appréciation que les sondés font du travail du Parlement. Quand on leur a demandé une deuxième fois d’évaluer le travail du Parlement, 36% ont estimé qu’il est « acceptable » (contre 29% avant) et 24% qu’il est « très médiocre » (contre 31% avant).
c) En général, les citoyennes et les citoyens ne se retrouvent pas dans les lois votées.
Seulement 5% d’entre eux/elles pensent que les lois spécifiques citées répondaient pleinement ou partiellement aux besoins de la population. Et plus d’un tiers (38%) pensent même que ces lois ne répondent aucunement aux besoins de la population. Néanmoins, la majorité des participants (88%) étaient, soit « Tout à fait d’Accord », soit « D’accord » avec la proposition de mesures légales beaucoup plus strictes pour contrer la violence faite aux femmes.
d) Une large majorité des citoyennes et citoyens interrogés souhaitent pouvoir échanger avec leurs parlementaires par quatre principaux moyens de communication : le téléphone (58%), les rencontres avec les organisations communautaires de base (26%), la radio (17%) et les visites domiciliaires (15%).
e) En ce qui a trait aux promesses de campagne, 63% des personnes interrogées pensent que leur Député-e n’a tenu aucune des promesses de campagne (contre 17% qui croient le contraire, tandis que 14% ne sont pas du tout au courant des promesses faites). Et la situation est similaire en ce qui concerne les sénateurs (62% croient qu’il n’y a pas eu de promesse tenue, contre 16% qui affirment le contraire et 15% qui ignorent l’existence même des promesses électorales).