17 octobre : totale psychose collective

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16 octobre 2018

Envahis par la peur, les citoyens ont vidé les lieu de très tôt dans l’après-midi du mardi 16 octobre dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince.

La peur envahit la zone métropolitaine de Port-au- Prince. Le centre-ville, notamment, est le théâtre de mouvements de protestation depuis lundi matin. Face aux mouvements spontanés en prélude à la grande manifestation du mercredi 17 octobre, les simples citoyens, non impliqués dans les mouvements de protestation, se disent envahis par la peur.

Mardi 16 octobre, tôt dans la matinée, plusieurs artères au niveau de la zone métropolitaine de Port-au-Prince ont été bloquées. Que ce soit à l’aire du Champ-de-Mars, rue Oswald Durand, avenue Christophe, etc., des barricades de pneus enflammés ont été érigés par des étudiants et d’autres citoyens qui expliquent qu’ils sont en train de s’entrainer pour la journée du 17 octobre. Un pick-up service-de-l’État a été incendié au niveau du Champ-de-Mars.

Mais, des agents de la Police nationale d’Haïti (PNH) ont riposté par des gaz lacrymogènes. Une riposte qui a été fatale pour les autres personnes vaquant à leurs activités journalières. Encore plus pour les hospitalisés de l’hôpital général qui ont dû abandonner l’hôpital sans aucune destination certaine. Les citoyens ont peur. Cette psychose de peur règne sur le pays depuis lundi matin. Des établissements scolaires ont relâché les élèves avant 12 heures.

Questionnés par le journal, des petits commerçants du Centre-ville confient que c’est à cause des soucis de tous les jours qu’ils sont obligés de sortir. « Le pays est en ébullition certes, mais nous n’avons pas de réserve. Nous vivons jour après jour. Nous sommes obligés de sortir malgré la situation chaotique », ont déclaré ces petits détaillants du Centre-ville de Port-au-Prince.

Pourtant, cette peur ne s’installe pas uniquement au sein de la masse populaire. Certains patrons de grandes entreprises, des personnalités de la bourgeoisie, et même les autorités étatiques, dans leurs actions et déclarations, prouvent qu’ils ont peur de la mobilisation lancée par l’opposition au pouvoir en place pour le mercredi 17 octobre.

Plusieurs directoires, dont celui de la Unibank, avaient annoncé la fermeture de leur entreprise avant 14 h. Presque toutes les grandes entreprises à Delmas et Pétion-ville ont rehaussé les clôtures.

Les autorités étatiques, dont le président de la République, dans leur agissement à l’aube de ce mouvement, prouvent également qu’ils redoutent l’ampleur que pourrait prendre ce mouvement annoncé pour le 17 octobre. Le pèlerinage effectué par le président de la République au sein des commissariats de la zone métropolitaine de Port-au-Prince sans se faire accompagner du directeur général de l’institution policière, la mise à l’écart de 19 policiers de l’Unité de sécurité générale du Palais national (USGPN), la distribution d’argent par le Palais national aux agents de la PNH, le message à la nation du DG de la PNH, la décision de révoquer tous les permis de port d’armes, toutes les campagnes de communication et de mobilisation pour une annonce de manifestation citoyenne, expliquent grandement comment la psychose de peur s’installe aussi chez les autorités étatiques.

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