3 octobre 2018 Rezo Nòdwès
Les dirigeants haitiens seraient-ils mécontents du résultat de la tournée du président Jovenel Moise à Taïwan tardant encore à « faire pleuvoir des millions » au point que l’ex-ministre de la Planification, Aviol Fleurant, est parti sans concrétiser son rêve de construire un highway à plusieurs voies à l’allée et au retour. Cependant à la tribune des Nations-Unies, d’autres pays pays se montrent très conciliants et reconnaissants envers Taïwan, la 22ème économie mondiale, jusqu’à plaider pour son intégration dans la communauté des nations
New York, mercredi 3 octobre 2018 ((rezonodwes.com))–Alors que la 73e Assemblée Générale des Nations-Unies a pris fin en début de semaine, à New York, les autorités de Taipei ont fait remarquer que six autres alliés diplomatiques de Taïwan ont à leur tour plaidé, les 27, 28 et 29 septembre, sauf Haïti, en faveur de la participation du pays au système de l’Onu et de sa contribution à la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD) promus par l’organisation mondiale.
Premier ministre de Saint-Vincent-et-les-Grenadines
«Notre pragmatisme nous permet de voir le monde comme il est, sans s’encombrer d’œillères historiques ou idéologiques, a avancé Ralph Gonsalves, Premier ministre de Saint-Vincent-et-les-Grenadines. Les Nations unies, qui à juste titre comptent parmi leurs membres des Etats dont la population n’excède pas 10 000 habitants, continuent on ne sait comment à rester aveugles aux 23 millions d’habitants de Taïwan. Il n’existe tout bonnement aucune justification pour nier à Taïwan le droit de participer aux travaux des agences spécialisées des Nations unies.»
Premier ministre des Tuvalu
Enele Sosene Sopoaga, Premier ministre des Tuvalu, a fait écho à ces propos : « L’exclusion de Taïwan du système des Nations unies nie les droits fondamentaux de ses 23 millions d’habitants de participer, de bénéficier et de contribuer aux Objectifs de développement durable des Nations unies. […] L’Onu doit faire le nécessaire pour laisser Taiwan participer à ses réunions, activités et mécanismes. Les Tuvalu soutiennent la participation active de la République de Chine (Taiwan) dans les agences spécialisées de l’Onu dont la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CNUCC), l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI). »
Premier ministre de Sainte-Lucie
«Si nous voulons créer un monde égal et juste pour tous, nous devons faire en sorte de défier la discrimination et l’exclusion. […] Nous appelons à mettre fin aux restrictions pesant sur les aspirations légitimes de Taiwan de participer en tant qu’observateur à des institutions internationales clés telles que l’OMS, l’OACI et la CCNUCC. Cela nous bénéficiera autant qu’à eux», a argumenté Allen Chastanet, Premier ministre de Sainte-Lucie.
Premier ministre de Saint-Christophe-et-Niévès
«Mon gouvernement considère les Nations unies comme une organisation des peuples et pour tous les peuples, y compris le peuple de Taiwan, a indiqué Timothy Harris, Premier ministre de Saint-Christophe-et-Niévès. Nous croyons fermement que Taiwan a un rôle important et continu à jouer au sein des stratégies internationales de développement, à l’image de son succès dans les domaines des technologies, de l’agriculture, de la santé et des énergies renouvelables. Nous plaidons pour qu’un espace soit fait à Taiwan pour accroître le dialogue, le progrès et le bien-être de la communauté mondiale.»
Premier ministre des îles Salomon
«Alors que nous parlons de ne laisser personne de côté, nous continuons à fermer nos portes à Taiwan et à contredire nos propres principes en laissant de côté les 23 millions d’habitants de Taiwan, a dénoncé Rick Houenipwela, Premier ministre des îles Salomon. La mise en œuvre des Objectifs de développement durable requiert un partenariat global uni. Taiwan est prêt, désireux et capable de s’engager dans et de contribuer à un large spectre d’importants programmes de l’Onu pour le bien-être de l’humanité. Les îles Salomon appellent à la participation de Taiwan aux agences spécialisées des Nations unies, dont la CCNUCC, l’OMS et l’OACI. […] Si nous visons une responsabilité partagée et promouvons des sociétés pacifiques, équitables et durables, nous devons donner à Taiwan et à ses 23 millions d’habitants une chance.»
Ministre des Affaires étrangères du Belize
«Taiwan est la 22e économie du monde, a quant à lui souligné Wilfred Elrington, ministre des Affaires étrangères du Belize. C’est une démocratie vivante qui a entièrement embrassé les normes et standards internationaux. Toutefois, malgré la reconnaissance globale de ses succès et malgré la volonté des Etats membres de l’Onu d’interagir avec cette économie à la croissance rapide, cette institution l’a complètement isolée. Cela est même allé jusqu’à refuser de reconnaître la légitimité des passeports taiwanais et d’empêcher littéralement les touristes taiwanais d’accéder à ses bâtiments comme simples visiteurs. En pratique, [l’Onu] utilise la résolution 2758 adoptée par l’Assemblée générale en 1971 comme un embargo politique et humanitaire contre Taiwan. Un tel embargo, évidemment, n’a pas sa place aux Nations Unies.»
Le nouveau ministre haïtien des Affaires Etrangères, Bocchit Edmond, actuellement sous les feux du projecteur, à cause d’un dossier ouvert de trafic de passeports dans le consulat d’Haïti à Santo Domingo, impliquant des fonctionnaires et diplomates de l’ambassade, toujours sans un ambassadeur plénipotentiaire accrédité, aurait raté son examen d’entrée en omettant de recommander au président Jovenel Moise d’aller plaider la cause de Taïwan à la tribune des Nations-Unies.