1 octobre 2018 Rezo Nodwes
Ainsi va la justice haïtienne…
Port-au-Prince, lundi 1er octobre 2018 ((rezonodwes.com))– Sans fournir une explication, le commissaire du gouvernement près le Tribunal de Première instance de Port-au-Prince, Me Clamé-Ocnam Daméus, a levé la mesure d’interdiction de départ émis contre l’ex Directeur général de l’Autorité Aéroportuaire National (AAN), l’ingénieur Harry Clinton.
Dans une correspondance datée du 1er octobre 2018 adressée au Directeur Général du MICT (Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales), Fednel Monchery, à l’attention du Directeur du service d’Immigration et d’Émigration, Joseph Cianculli, le chef du Parquet a demandé aux autorités « de surseoir à l’exécution de l’ordre d’interdiction de départ émis contre Monsieur Harry Clinton en date du 20 septembre 2018 ».
Rappelons que Me Daméus avait pris cette mesure après des accusations proférées contre le sénateur Evallière Beauplan par l’ex ministre de la Planification et actuel secrétaire général de la Présidence, Yves Germain Joseph, selon lesquelles, le parlementaire percevait 50 mille dollars américains sous l’administration Privert.
Cependant, selon les informations recueillies par la presse locale, il s’agirait plutôt d’un contrat de gestion de chariots décroché à l’aéroport par la conjointe du sénateur du Nord’Ouest, élu sous la bannière de Pont. Ce contrat, habituellement, change de mains à chaque changement de régime et serait actuellement signé avec une proche du sénateur Rony Célestin, alors qu’il a été accordé à une amie de l’ex première dame Sophia St-Rémy Martelly, sous la présidence du mari de cette dernière.
Notons également qu’un commissaire du gouvernement ne dispose d’aucune provision légale pour émettre un ordre d’interdiction de départ à l’encontre d’un citoyen haïtien. Aucune loi ne l’autorise non plus à émettre des mandats si ce n’est en situation de flagrant délit.