ROSNY LADOUCEUR CREATED: 28 AUGUST 2018 ACTUALITÉS LOCALES Rony Desvarennes, ami proche de Laurent Lamothe
Rony Desvarennes, ami proche de l’ancien Premier Ministre, qui est cité dans le cadre de l’épineux dossier Petrocaribe. Selon le sénateur Youri Latortue, il sera bientôt invité au parlement par la commission Ethique et Anti-corruption.
Au sujet du gaspillage des fonds Petrocaribe, Dimitri Vorbe a démenti les déclarations faites par Lamothe sur Twitter et soutient que la Sogener n’a pas reçu 12 millions de dollars contrairement à ce qu’a laissé comprendre l’ex-Premier Ministre; elle a plutôt reçu entre 3 à 5 millions de dollars au maximum, dit-il.
Dans le cadre des nouvelles rencontres, il sera question de savoir où sont passés les autres millions », a fait savoir Latortue qui annonce que d’autres points de corruption soulevés, dans le cadre de cette convocation, seront sujets à examen. Comme, par exemple, la question de décaissement autorisé par l’État à l’opérateur ESD pour faire fonctionner les centrales électriques, alors qu’ils ne fonctionnent pas.
Cependant, le nom de Rony Desvarennes est un élément nouveau dans cette enquête. Après les discussions entamées entre le Vice-Président de Sogener et les membres de la commission du sénat, deux points essentiels étaient mentionnés.
« Les responsables de la Sogener confirment que M. Desvarennes a réclamé à Jean-Marie Vorbe, de l’argent en cash au nom de Laurent Lamothe pendant la période de 2011 [Lamothe a occupé le fauteuil de Premier Ministre de mai 2012 à décembre 2014, ndlr] alors que le contrat était déjà signé entre l’État et la compagnie, et les termes clairement définis », a expliqué l’élu de l’Artibonite, lors d’une conférence de presse.
« Ce qui est inacceptable au niveau de l’État, poursuit le parlementaire, car un tel type de demande expose la compagnie à une situation de rareté d’électricité et cela risque d’affecter ses performances. « Ceci est punissable au regard de la loi. Le demandeur risque même au moins 3 ans d’emprisonnement », a-t-il soutenu.
Rony Desvarennes contre-attaque
Amer et sans langue de bois, l’entrepreneur contre-attaque et inviterait la commission, en particulier Youri Latortue pour qui il a une grande estime, à vérifier par lui-même les informations au lieu de l’acculer et de salir son image dans un tel dossier. Il affirme avoir rencontré Jean Marie Vorbe une seule et unique fois lors d’un dîner. Pour lui, les allégations portées contre lui ne sont autre qu’une « exagération gratuite ». Comment réclamer 10 millions de dollars à quelqu’un que vous ne connaissez pas ?”, se demande-t-il.
« C’est triste, déplore-t-il sur les ondes de Radio Métropole, de voir Youri Latortue, un élu du peuple, se transformer en porte-voix de vendeurs de black-out, pour répéter les internautes. C’est seulement en Haïti que mon nom est cité dans une sale affaire. C’est du vagabondage ».
En ce qui concerne la révision des contrats passés avec les différents fournisseurs locaux, Youri Latortue reproche au président de la République sa lenteur. Le chef de l’État avait affirmé, en effet, lors d’un colloque organisé au Centre de Convention de la BRH, que « presque tous les grands contrats publics passés en Haïti pendant les dix dernières années sont surfacturés. Les preuves sont là. Autant dire que l’État est en train d’enrichir une minorité et d’appauvrir la collectivité », avait-il dénoncé. « Avec des droits de réserve, je dois vous dire qu’il y a des gens qui ont fait beaucoup de torts à ce pays. Il y a des contrats qui ont tué ce pays. Après 16 mois à la tête du pays, je suis en état de choc », avait poursuivi Jovenel Moïse.
Trois mois plus tard, le sénateur Latortue estime qu’il est du devoir de l’Exécutif d’agir vite en vue d’aboutir à un procès Petrocaribe. Parlant du mouvement citoyen #PetrocaribeChallenge, Youri Latortue croit que la jeunesse de ce pays et toutes les forces vives de la nation sont en droit de demander des comptes.
À ceux qui arrachent les banderoles que les gens impriment de leur propre fond, Youri Latortue avise que cela pourrait jeter de l’huile sur le feu et accélérer le mouvement. « Ce n’est pas les banderoles qui posent problème, mais l’argent dilapidé ».