27 août 2018 Rezo Nodwes
Lundi 27 Août 2018: L’ancien premier ministre Laurent Lamothe sera invité très prochainement par la Commission Anti-corruption du Sénat de la République pour fournir des explications sur des échanges qu’il a eus récemment avec l’homme d’affaire, Dimitri Vorbe via les réseaux sociaux sur la dilapidation des fonds Petrocaribe.
Dans plusieurs tweets où les deux hommes s’accusaient mutuellement d’implication dans le gaspillage des fonds Petrocaribe, Laurent Lamothe avait notamment indexé Dimitri Vorbe dont la compagnie Sogener, selon l’ex premier ministre, aurait bénéficié d’un juteux contrat de 12 millions de dollars us par mois pour produire de l’électricité pour l’EdH (Électricité d’Haïti), d’avoir participé, lui aussi, dans la dilapidation des fonds Petrocaribe.
Lamothe avait accusé Vorbe d’être payé pour vendre du black-out au pays, indiquant qu’il devrait en rendre des comptes.
Vorbe, devant la commission anti-corruption du Sénat ce lundi 27 Août, a affirmé que sa compagnie n’a pas de contrat totalisant 12 millions de dollars us par mois.
Au contraire, a-t-il indiqué, le coût mensuel du contrat signé entre l’Etat haïtien et sa compagnie, varie entre 3 à 5 millions de dollars us maximum et ceci en fonction de la quantité de mégawatts d’électricité produite pour l’EdH qui, elle se charge de la distribution, de la commercialisation et de la facturation.
Le président de la commission anti-corruption, Youri Latortue, a confirmé les informations fournies par Vorbe et révélé qu’une personne avait tenté, au nom de l’ancien chef de gouvernement, de soutirer des pots de vin de la compagnie Sogener garantir à celle-ci le renouvellement du contrat de production d’électricité à Varreux.
Le parlementaire a précisé que les preuves des transactions effectuées dans le cadre du contrat, ont été soumises à la commission dans le cadre de son complément d’enquête sur la gestion des fonds Petrocaribe.
C’est en ce sens qu’une invitation va être adressée sous peu à Laurent Salvador Lamothe afin d’avoir sa version des faits et de vérifier s’il y a eu effectivement surfacturation dans le cadre du contrat en question.
Rappelons que, récemment, le président Jovenel Moïse a déclaré, qu’au cours des dix dernières années tous les contrats signés par l’Etat haïtien étaient surfacturés.
Ces initiatives coïncident avec une vaste campagne de sensibilisation entreprise par plusieurs secteurs de la société civile haïtienne à travers les réseaux sociaux et dans les rues pour réclamer des comptes sur la gestion des 3.8 milliards de dollars du Petrocaribe.
Soulignions également que près de 70 plaintes ont déjà été déposées par des citoyens qui se sont constitués partie civile dans le cadre du procès Petrocaribe-une affaire qui constitue donc la plus grande supercherie d’Etat que le pays ait connu.
Francklyn B Geffrard
Journaliste indépendant
27 Août 2017