25 août 2018 Rezo Nòdwès
Un Billet de la Rédaction
La grande question qui se pose maintenant : « Comment le président Jovenel Moise pourrait solliciter des contribuables haitiens la constitution d’un fond de reconstruction de son Palais, quand le dossier de jugement des présumés dilapidateurs de Petro Caribe, reste toujours au stade de promesse sans qu’aucun acte concret n’ait jusqu’à présent posé par la justice haïtienne dont l’Exécutif tire les ficelles ?
Port-au-Prince, samedi 25 août 2018.–Le sit-in des petro-challenger agit comme un sérum de vérité sur les gens qui mentent comme ils respirent et prend une proportion que des recours à des tactiques dilatoires, ne peuvent plus détourner.
Petro Caribe Challenge, toute la presse étrangère en parle et constate que le peuple haïtien ne reste plus indifférent face à l’extrême gravité d’une dette à payer inutilement, sur un échelon de 30 ans, avec toutes les conséquences qui s’en suivent, après le plus grand détournement de fond en Haïti, depuis 1804.
Une autre question qu’on doit se poser plus maintenant que jamais à savoir: Que se passera-t-il si un autre parti s’écartant totalement de la mouvance bolivariste, arrive au pouvoir à Caracas demain ou dans 5, 10 ou 15 ans ? Et dans l’état actuel des choses au pays de Hugo Chavez, où rien ne va presque plus, un nouvel élu, très recherché et béni par l’international, ne pourrait se permettre d’éliminer à nouveau les redevances de Port-au-Prince envers Caracas faisant face à une explosion d’un taux d’inflation de plus de quatre chiffres et un afflux de réfugiés vénézuéliens en Amérique latine.
Les centaines de participants au sit-in devant la Cour Supérieure des Comptes (CSCCA), une toute première à grande échelle, depuis les révélations fracassantes faites par les Commission-Latortue/Beauplan en 2016 et 2017, sur la dilapidation des fonds de Petro Caribe, accusent directement l’administration du président Jovenel Moise, de ne pas avoir intérêt à faire poursuivre les coupables de détournement des fonds du trésor public en Haïti. Le constat est clair car M. Moise n’a pas apparemment trouvé la nécessité de venir avec un tweet, vendredi, pour calmer la fureur des gens et renouveler ses promesses d’un suivi efficace du dossier.
Mais le président Jovenel Moise qui affirmait auparavant que l’enquête sur la dilapidation des fonds de Petro Caribe serait une priorité du nouveau gouvernement à venir, ce qui reste encore à prouver, à cause de ses liaisons directes avec le professeur Wilson Laleau, un des inculpés, n’est toutefois pas revenu sur la Résolution du sénat y relative, envoyant la balle dans le camp du CSCCA. D’ailleurs, il tente vainement à faire passer le dossier pour « un prétexte politique » alors que les caisses du fond sont quasiment vides ne pouvant plus répondre aux besoins immédiats de la masse.
« De fortes sommes d’argent des fonds du Petro Caribe ont été dépensées et les gens ont le droit de demander ce qui s’est passé. Nous allons enquêter sur tout le monde, sur le gouvernement et sur les autres« , avait souligné Jovenel Moise, qui lui-même, n’a jamais effectué la comptabilisation de divers prêts contactés pour AgriTrans auprès de FDI d’où transitaient également des fonds de Petro Caribe. Donc, le président a-t-il vraiment intérêt à scier la branche sur laquelle il est assis ?
Paradoxalement n’importe quel insomniaque nous dira, c’est pas demain la veille que les indexés Laurent Lamothe, Wilson Laleau, Jean-Max Bellerive et autres grands ténors des administrations Préval, Martelly et Privert, iront passer au moins une soirée dans la puanteur fécale habituelle des cahots du Pénitencier national qu’ils ont toujours voulu maintenir dans cet état. Indubitablement vrai, des sit-in des petro-challenger ne transforment pas en un jour un cauchemar en rêve devenu réalité mais fait parler du cauchemar, de la cicatrisation des plaies béantes qui enveniment la situation de tous les jours et des jours à venir, et c’est déjà beaucoup.
Mais si quelqu’un fait lui-même partie d’un problème, comment deviendra-t-il déterminant et résolu à trouver la solution à ce problème ? Ce cas, Lambert ne l’avait pas prévu en février lors de la séance-chanpwèl au sénat.