Sauvons ce qui reste encore de Guy Delva! par Roudy Stanley Penn

Sauvons ce qui reste encore de Guy Delva! par Roudy Stanley Penn post thumbnail image

24 août 2018 Rezo Nodwes

Port-au-Prince, vendredi 24 août 2018 ((rezonodwes.com))– Pour une population dont 70% sont en dessous de 35 ans, ce n’est pas étonnant que très peu de gens connaissent réellement Guyler C. Delva. Non pas celui qui fait aujourd’hui le tour des médias sociaux qui, malgré ses fonctions officielles, les efforts pour le tirer vers le haut, lui donner un peu de prestige, en l’agrafant à de prestigieuses fonctions politiques, retombe toujours et obstinément dans l’abjecte position d’être ridiculisé et rabaissé.

Pour ceux qui, avant, n’ont pas connu Guy, il est important de faire savoir que l’homme qui à tout bout champ aujourd’hui lâche « pa lage l konsa patizan an », n’a pas toujours été un sujet de distraction, un amuseur 2.0, peut-être aussi, certains le diraient – le symbole de la déchéance et rapetissement de l’Etat, fut un temps un professionnel de haut calibre, un symbole d’intégrité et de professionnalisme de haut niveau. Il est important, et même très important de faire remarquer que l’histoire de Guy n’a pas commencé avec Matin Caraïbes. Aussi triste que cela puisse être – et ceci, malgré les bonnes intentions de Patrick Moussignac – c’est plutôt là que son histoire a pris fin. Ainsi, démarra sa déchéance.

Ceux qui, aujourd’hui, sont en dessous de 30 ans, ne vont certainement pas connaître grand chose de Guy, mais croyez-moi, l’homme que vous voyez, réduit aujourd’hui à sa plus simple expression, avait une histoire et s’était fait un nom. Un nom qui voulait dire quelque dans le métier de journalisme, avec un parcours fascinant, ayant gravi tous les échelons, passant de simple correspondant de média de la capitale, pour devenir correspondant de La Voix de l’Amérique. Un journaliste et pour ceux qui le connaissance – un défenseur impénitent des droits des journalistes. Guy a travaillé pour Reuters…

Et tout d’un coup, comme une épidémie qui s’abat sur un village, comme un volcan qui anéantit tout sur son passage, Guy est passé de ce journaliste chevronné, respecté voire admiré, à une risée. Tout le contraire de ce qu’on attendrait d’un personnage qui porte derrière lui une si belle histoire, un si illustre passé. Pour comprendre l’ampleur de ce qui arrive, il suffit de faire ce parallèle : imaginer quelqu’un comme Michel Joseph qui, vingt ou trente ans plus tard, se retrouve dans la même situation que Guy. Ne seriez vous pas triste, lorsque des souvenirs remontent et vous font penser à se reportages qui des fois vont jusqu’à faire couler des larmes ? Moi je le serais. Je le serais si, 20 ans plus tard, de jeunes journalistes comme Luckner Garraud, Juno Jean Baptiste, Georges Allen, Nocles Débréus, John Wesley Delva sont promus à de pareilles situations.

Mais en même temps, on pourrait se dire que les médias n’ont pas produit que Guy. N’est-ce pas que Clarens Renoîs appartient lui aussi à cette même génération de journalisme ? Mais c’est bien un contraste quand on compare ce que le destin a réservé à ces deux personnages. Clarens est respecté, alors qu’il n’a été ni Ministre, ni Secrétaire d’Etat. Pendant que l’autre, ayant occupé toutes ces hautes fonctions se fait bousculer par des agents de sécurité d’un Directeur général…

Je crois qu’il est important de sauver ce qui reste encore de Guy. Il ne mérite pas ça. Il n’a peut-être pas conscience de sa valeur, ses choix ont peut-être occulté sa valeur, mais pour ce qu’il a incarné pendant un temps, Guy mérite d’être assis quelque part et entendre quelqu’un lui parler de son histoire. Il faut sauver ce qui reste encore de Guy C. Delva.