Qui assure l’entretien au quotidien des politiciens traditionnels en Haïti?

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22 août 2018 Rezo Nodwes

par Kerlens Tilus

Mercredi 22 août 2018 ((rezonodwes.com))– Il y a des vérités qui doivent être dites afin de donner de la motivation aux bien-pensants pour agir dans le sens de l’intérêt collectif et du bien commun. Vous êtes-vous jamais demandé comment vivent les politiciens traditionnels en Haïti. C’est une question qui a toujours retenu mon attention depuis que j’étais jeune étudiant à l’UEH à la fin des années 90. J’ai pris le temps pour questionner des acteurs sur le terrain, c’est-à-dire bailleurs de fonds, financiers, diplomates, commerçants et entrepreneurs qui financent les activités politiques. Ainsi, j’ai pu comprendre le mécanisme de l’entretien au quotidien des politiciens traditionnels en Haïti. Il y a lieu de définir le concept de politicien traditionnel. Un politicien traditionnel est un homme ou une femme qui s’adonne à la politique à temps plein qui n’est pas nécessairement un élu ou un dirigeant et qui vit de la politique.

Un parlementaire peut être un politicien traditionnel, mais un politicien traditionnel n’est pas obligé occuper une fonction quelconque. Il y en a qui fonctionne au sein d’un parti politique, d’autres sont membres ou sont propriétaires d’organisations populaires. Dans notre observation, les politiciens traditionnels sont ceux qui sont maîtres du jeu de la politicaillerie et ils souillent le terrain politique où l’on ne peut rien faire de sérieux parce qu’ils sont corrompus, ils sont les courtiers de ceux qui les financent. Il y a une façon de faire en politique. Ce qui se fait en Haïti est loin d’être de la politique. Aujourd’hui, nous allons prendre un peu de temps pour tester le terrain politique et montrer comment les politiciens traditionnels sont des cancers pour le pays qui travaillent au détriment du peuple haïtien.

En Haïti, c’est un fait probant que les intellectuels et les professionnels avérés ne font pas de la politique ; ce qui est un manque à gagner pour le pays. Ces individus refusent de faire de la politique parce qu’ils l’assimilent à de la politicaillerie. La politicaillerie est une basse pratique politique fait par un politicard. Un politicard est une personne qui est sans vergogne, sans valeurs éthiques et morales. Il est important de signaler que les partis politiques en Haïti ne fonctionnent pas comme de véritables partis politiques où les membres reçoivent des formations adéquates sur l’éducation à la citoyenneté, sur les principes et les valeurs démocratiques et apprennent les rouages de la politique. Les formations politiques sont surtout créées à des fins électoralistes.

Le politicien qui se dit leader paysan n’a pas vraiment une association paysanne avec laquelle elle entreprend des activités, des projets pour améliorer la vie des paysans. Dans les pays développés, les partis politiques sont très actifs et s’engagent réellement dans la vie politique pour assurer le bien-être collectif. On ne peut pas parler de système politique en Haïti sans parler de système économique. C’est l’économique qui assure et régit le fonctionnement de la politique. Vous allez voir qu’un commerçant ou un bourgeois est plus influent qu’un leader politique qui a une grande popularité parce que c’est lui qui finance et commande. Je me garde de citer des noms, mais il y a trois ou quatre hommes riches en Haïti qui financent des politiciens traditionnels et qui créent des emplois sur le terrain de la politicaillerie.

Aujourd’hui, quelques hommes d’affaires se rendent compte que leur mutisme ou silence n’arrange pas l’affaire et qu’ils doivent s’impliquer davantage dans la gestion du quotidien du pays. Non pas qu’ils doivent devenir des politiciens, mais ils sont déterminés à utiliser les médias traditionnels, les réseaux sociaux pour faire entendre leur voix. Qui a dit que tous les bourgeois étaient des chenapans ? Nous savons bien qu’il y a des hommes honnêtes dans toutes les catégories sociales et il y a des hommes vils un peu partout. Dans le souci de trouver un modus operandi pour dialoguer avec les bailleurs de fonds de la classe politique crasseuse et les bourgeois honnêtes animés de bonne volonté, nous allons cesser les attaques de front, et nous allons nous disposer pour les écouter, car le changement réel ne peut venir que du choc des idées contraires dans le respect des valeurs éthiques et morales.

Sans passer par quatre chemins, nous disons que les politiciens traditionnels assurent leur quotidien en jouant le rôle de courtiers politiques pour les ambassades étrangères, les commerçants, les contrebandiers, les trafiquants d’armes, d’organes et les trafiquants de drogue. Etre politicien traditionnel en Haïti est un métier rentable. Le politicien traditionnel qui est dans la majorité des cas un politicailleur ou un politicard travaille pour sauvegarder les intérêts de celui qui le fait vivre. Mais, tous dans leurs discours, ils parlent du peuple haïtien. Avec la complicité des stations de radios, ces hommes rehaussent leur profil. Aujourd’hui, toutes les stations de radio ont des émissions d’analyse politique où elles donnent une assise aux politiciens traditionnels pour vendre leur image. On peut compter sur les doigts de la main, les émissions d’analyse politique qui ne sont pas des séances de propagande.

Si nous voulons réellement changer le pays, il faut bien changer le système politique et neutraliser les politiciens traditionnels. Il sera difficile de négocier avec les ambassades étrangères et les thuriféraires qui les financent, mais on peut toujours négocier avec les patrons de médias qui s’occupent de leur popularité et des bourgeois locaux qui assurent leur entretien au quotidien. Les politiciens traditionnels gagnent entre 50 mille dollars à 500 mille dollars par an, cela dépend du niveau de popularité de la personne et de son dynamisme. Il suffit de suivre les émissions de débat politique très prisées comme Ranmasse sur la Radio Caraïbes et Moment Vérité sur Signal FM pour se faire une idée. Ils sont reçus comme invités du jour à la Radio Vision 2000 et à d’autres stations de radio de la capitale. C’est un jeu de coquins qui se joue. Il y a lieu de parler des élus également.

Du moment que quelqu’un est élu à un poste électif, il devient politicien. De nombreux élus sont également sur payroll des ambassades étrangères, des contrebandiers, blanchisseurs d’argent et bourgeois en Haïti. C’est eux qui doivent voter des lois pour faciliter la mainmise de ces hommes sur l’économie nationale. Ce n’est pas moi qui le dit, d’ailleurs Reginald Boulos qui est un homme assez influent dans le pays le dit dans plusieurs stations de radios ces derniers jours et plaide pour un système de création de marchés, de respect des règles du jeu, de la justice sociale, de la multiplication d’emplois durables et bien rémunérés, de l’élargissement de la classe moyenne comme moteur de l’économie et du respect des droits. Nous devons prendre Reginald Boulos au mot afin que la combinaison des forces progressistes et des bien-pensants puisse amener à cette grande coalition progressiste dont nous parlons et nous rêvons. Nous devons encourager les bourgeois de bonne foi à utiliser la presse et les réseaux sociaux pour donner leurs opinions sur tout ce qui se passe dans la vie nationale.

Ce que nous cherchons, c’est un moyen de porter les bourgeois traditionnels qui ont peur de la compétition à ne plus entretenir les politiciens traditionnels. Cet argent pourrait servir à encadrer des jeunes, monter des coopératives, construire des hôpitaux et des centres universitaires. L’on ne peut pas passer sa vie à critiquer, à faire du voye monte. A un moment de la durée, on doit regarder dans la bonne direction, celle de s’asseoir avec les acteurs et de dialoguer pour trouver un terrain d’entente pour sortir le pays de l’ornière du marasme. J’ai entendu un certain Carson sur Fox News hier qui réagissait à l’annonce qu’une rue à Brooklyn New York, Rogers avenue est rebaptisée Jean Jacques Dessalines Boulevard dire que Jean Jacques Dessalines était un assassin, un tueur en série qui avait ordonné de massacrer des blancs.

En ce 21e siècle, il y a des soit disant journalistes blancs qui refusent d’accepter que l’esclavage était un crime, un mal qui devrait être aboli. Je ne vais pas perdre mon temps à répondre à ce Carson, mais je crois bien qu’il mérite une leçon d’histoire pour comprendre ce qu’est la révolution haïtienne. Les ambassades étrangères continueront toujours à financer des chenapans pour foutre le bordel dans le pays ; les trafiquants de drogue, les contrebandiers, les blanchisseurs d’argent continueront à financer les politiciens traditionnels. Mais, si nous trouvons une entente avec les médias et les bourgeois bien intentionnés, nous pouvons renverser la vapeur. Nous voulons apporter dans le débat politique en Haïti la profondeur de notre pensée, nos valeurs éthiques et morales.

La plupart des manifestations de rue que les politiciens organisent c’est pour forcer la main des hommes au pouvoir et les intimider. Si les hommes au pouvoir travaillaient pour le peuple, ils auraient pu écarter les politicards d’un revers de main. Mais, malheureusement en Haïti, la politique est un jeu de coquins et un jeu de vilains. Les politiciens traditionnels qui organisent des manifestions de rue ne pensent jamais à organiser des revendications sur des thèmes comme l’insalubrité, la mauvaise gouvernance, l’incompétence, la corruption, les dépenses futiles et exorbitantes des élus. Tout ce qu’ils veulent c’est encourager des gens issus de quartiers populaires à prendre la rue pour faire pression sur le gouvernement. Un après-midi quelqu’un m’a appelé pour me dire qu’une mobilisation que l’opposition annonçait était financée par un entrepreneur qui était en pourparlers avec l’administration en place pour renouveler un contrat. Je ne perds pas mon temps avec des élus ni des politiciens, car ils ne sont que des courtiers politiques.

J’écris pour capter l’attention des véritables acteurs. Même Satan peut être animé de bonne foi ; un jour ou l’autre, nous retrouvons sur une même table tous les ténors de la classe économique (Forum Economique), les grands patrons de médias, des bien-pensants et des organisations comme le GRAHN (Groupe de Réflexion et d’Action pour une Haïti Nouvelle) pour discuter de façon sérieuse sur la nouvelle Haïti que nous voulons tous construire. Si un homme peut penser une idée, elle peut se réaliser. Je pense qu’Haïti peut connaitre des jours meilleurs, je me mets au travail pour que ses jours meilleurs arrivent.

Les politiciens traditionnels tiennent le pays en otage. Ils n’ont pas de discours, ils sont indisciplinés et voraces, ils sont démagogues. Ils ne font rien pour montrer qu’ils agissent dans l’intérêt de la communauté haïtienne. Tout ce qu’ils font c’est radoter dans les médias et ils trouvent des journalistes « machann mikwo » pour leur permettre de faire du rablabla à longueur de journée. On peut bien surestimer la force de certains bourgeois sur le terrain, mais ils sont tout de même forts. Reginald Boulos, Patrick Moussignac, Gilbert Bigio et tant d’autres du Forum Economique représentent la force incontournable. Il n’y aura pas de changement en Haïti sans l’implication de ces hommes.

On ne peut que compter sur leur bonne foi. Nous devons oser espérer que les vrais acteurs qui agissent pour la vérité, le bien, le beau et le vrai finiront par s’asseoir ensemble pour construire un roadmap pour ce pays. Les idées viennent à profusion, nous n’avons pas à nous fatiguer pour écrire. Nous sommes vrais, nous disons ce que nous ressentons. La providence finira par nous permettre de voir la lumière au bout du tunnel. Nous devons combattre avec toute la force de notre âme les politiciens traditionnels qui sont un cancer pour le pays. Rien de bon ne peut venir de ces hommes et femmes.

Ils ne sont là que pour s’enrichir, défendre leurs intérêts mesquins et sauvegarder les intérêts des ennemis de la nation haïtienne. Tous ceux qui se ressemblent s’assemblent. Au moment où nous parlons, ni l’opposition ni le pouvoir en place n’agit pas dans l’intérêt suprême de la nation. Ces deux groupes sont composés d’abolotchos, de souflantchyous et d’apatrides courtiers des ambassades étrangères, de malfrats à sous, et des bourgeois malpropres qui constituent la classe économique. Luttons avec courage pour l’émergence d’une Haïti nouvelle. Avec Dieu, nous ferons des exploits. Je puis tout par celui qui me fortifie.

Kerlens Tilus 08/22/2018
Futurologue/ Templier de Dieu
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