Journalistes brutalisés par des policiers affectés au Parlement

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20 août 2018

Impacts de balle sur la façade du Palais législatif.

Dans la nuit du 19 au 20 août, des individus non identifiés ont attaqué les locaux du Palais législatif, au Bicentenaire. Plusieurs impacts de projectiles sont visibles à l’entrée de la salle de réception de la Chambre des députés. Le directeur départemental de l’Ouest (DDO), Berson Soljour, la Police scientifique, la direction centrale de la Police judiciaire (DCPJ) et d’autres unités spécialisées de l’institution policière, ainsi qu’un juge de paix, ont été dépêchés sur les lieux pour dresser le constat légal.

Le Parlement de la République au Bicentenaire a connu une matinée de branlebas plutôt inhabituel, ce lundi. Les locaux du bâtiment ont essuyé plusieurs tirs dont les traces sont encore visibles à l’entrée de la salle de réception de la Chambre basse. Une vitre a été également cassée.

Arrivés à leurs bureaux, les employés et les parlementaires, ignorant tout de l’attaque au cours de la nuit, étaient plutôt dans l’expectative. Dans l’espace qui a essuyé des tirs, plus de 4 caméras de surveillance sont installées, mais selon certaines sources, elles ne sont pas en fonction.

Selon des témoins qui refusent que leurs déclarations soient enregistrées, deux camions du Corps d’Intervention et de maintien de l’ordre (CIMO) ont été notamment affectés à la sécurité du Parlement dans le cadre de l’opération « Quadrillage » récemment lancée par la PNH dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Ces policiers seront entendus dans le cadre de l’enquête préliminaire, a-t-on appris.

Par ailleurs, les agents de la Police scientifique, ceux de la direction centrale de la Police judiciaire (DCPJ), et un substitut commissaire du gouvernement ont interrogé tous les agents préposés à la sécurité de l’institution parlementaire au moment de l’incident.

Par rapport à ces premières auditions ayant duré environ 3 heures d’horloge, les policiers ont vainement tenté de procéder à l’arrestation de certains agents de sécurité de garde la nuit du drame. Furieux, contre les agents de la DCPJ, ils n’ont pas lésiné sur les moyens, même les plus barbares et anti démocratiques pour exprimer leur frustration.

Les journalistes présents ont été empêchés d’exercer leur métier qui est d’informer. Ernst, connu par son prénom, agent affecté à l’Unité de sécurité du Palais législatif est allé jusqu’à giflé, de sang-froid, le journaliste reporter de la Télévision Pacific, Frantz Cineus. Le « chef » a agi en présence de tous ses collègues qui n’ont pas réagi et qui ne l’ont pas empêché de continuer d’exercer son pouvoir en saccageant le matériel de travail de certains confrères, particulièrement la caméra du reporter d’image de la Télé Guinen, Bob Sleam Fontilus. Et, pour répondre aux travailleurs de la presse choqués, le prédateur de la liberté d’expression a choisi de proférer des menaces, avouant regretter de ne pas avoir utilisé son arme de service pour liquider l’affaire.

Informé de la situation, le président du Sénat de la République, Joseph Lambert, s’est empressé de condamner le comportement brutal et dangereux pour la démocratie des agents affectés à la sécurité du Parlement.

Le parlementaire a présenté des excuses aux journalistes tout en leur garantissant que toutes les dispositions seront prises pour punir les agents impliqués dans ces cas d’agression. Toutefois, les cas de menaces, d’intimidations et d’agressions de journalistes, d’où ils viennent, commencent à inquiéter les travailleurs de la presse. La disparition du journaliste photographe Vladjimir Legagneur est toujours de l’ordre des énigmes.

Edlène Vernal