4 août 2018 Rezo Nodwes
Samedi 4 août 2018 ((rezonodwes.com))– J’estime qu’il est du droit et même du devoir de tout citoyen d’intervenir dans le champ des actions gouvernementales pour apporter sa critique constructive en vue de contribuer tant soit peu à redresser la barque nationale lorsque cette dernière ayant perdu son cap tangue dangereusement sur l »océan agité.
Le constat de l’échec à tous les échelons de la hiérarchie du pouvoir en place laisse à penser que le pays est en train de récolter les fruits d’une semence mise en terre à des fins bien définies car tout ne se serait pas écroulé aussi dramatiquement.
Présidence, bilan négatif, primature, bilan négatif, parlement, bilan négatif. Cela revient à dire qu’aucune de ces institutions n’a travaillé pour obtenir au moins zéro. Décaissements illicites à répétition, contrats passés de gré à gré sans aucune convention, révocations arbitraires, nominations illégales, peut-on devant ces performances qui parlent d’elles-mêmes parler d’un gouvernement responsable à la tête d’un pays souverain. On ne pouvait espérer mieux lorsque le gouvernement du pays, donc sa colonne vertébrale, fut une composition hétéroclite d’individus venant d’horizons divers n’ayant en commun ni vision, ni aspiration. Son calfeutrage d’avril dernier n’a servi qu’à alimenter le feu sous l’eau.
De la présidence.
La puissance de l’argent alliée à un CEP gangrené par les manœuvres souterraines de membres, choisis sans compétence ni qualification, dont chacun était à la solde de secteurs désireux de garantir la perpétuation du statu quo ont accouché d’un président dont le principal cheval de bataille était l’agriculture, thème auquel il n’y croyait même pas, pour preuve au jour d’aujourd’hui encore alors que nous sommes a 18 mois de son ascension au pouvoir il est resté au stade de gentillesse aux yeux de la nation entière. Son existence ne se manifestant qu’à travers la caravane qui siphonne la caisse publique à hauteur de 11 millions de gourdes chaque semaine sans aucune justification.
Le beau soleil d’Haïti continue à procurer sa chaleur et sa brillance a aucune fin d’exploitation et la magie de nos plages n’a pas encore commencé à bourgeonner l’espoir de lendemains meilleurs. Dans une de ses interventions notre président prétend qu’il a été élu pour produire des résultats tangibles. Où en sommes-nous Excellence? Les autres domaines dans lesquels vous êtes censé avoir donné des directives claires et précises lequel a tenu la promesse des fleurs? Essayer de vous acculer pour prouver, employons par respect pour votre rang, votre laxisme au lieu de votre incompétence sonore ou encore de votre incapacité qualifiée ne saurait résoudre les multiples problèmes qui existaient déjà et qui se sont aggravés outre mesure sous votre gouverne, contentons-nous de vous faire remarquer que l’on devient forgeron par l’apprentissage et non par la force de sa seule volonté ou par orgueil.
Votre prédécesseur du P(limen) H(aiti) T(outanw) K(apab) a laissé au pays un lourd héritage qui lui est vraiment difficile à porter, quel sera le coût exact de votre passage aux timons des affaires d’Haïti un pays que vous claironnez tant aimer? Président, n’avez-vous jamais lu ou entendu ces mots du président J. F. Kennedy: Un président intelligent est celui qui s’entoure d’hommes encore plus intelligents que lui. Pensez la-dessus. Donc vous êtes un président …
De la primature
La bonne vieille coutume en Haïti, depuis que la constitution de 1987 avait créé le bicéphalisme au niveau du pouvoir exécutif en adjoignant au président un premier ministre, a été de choisir un homme entièrement dévoué au chef de l’État. Durant ses trente et un an de vie, en deux fois la logique du serviteur zélé n’a pas été respectée: le premier ministre d’Alexandre Boniface, Gérard Latortue et le premier PM de Michel Martelly, Garry Conille.
En dehors de ces deux cas d’espèce, tous les PM que nous avons connus ont été mis en poste juste pour accomplir les desiderata du président. Il ne pouvait en être autrement pour Jack-Guy Lafontant. Notre cher vieux docteur, dans un sursaut d’orgueil eut à dire qu’il détenait assez de bagages pour réussir partout ailleurs , voulait-il affirmer qu’il a échoué en Haïti parce que ce pays est singulier? Mais non ,doc, vous avez échoué par incapacité qualifiée et aggravée pour ne vous être jamais révélé un jour, pas un seul jour, un homme politique d’envergure. Vous auriez pu réussir ailleurs comme médecin mais pas plus.
Vous fûtes un Pm pâle, peu visible même localement, sans poigne, uniquement prédisposé à satisfaire les moindres caprices de celui qui a su tirer toutes les ficelles et se jouer allègrement des prescrits de la constitution avec le concours de quelques puissants parlementaires pour assurer votre nomination.
Au cours de votre passage à la primature, vous fîtes profil bas, très bas et trop bas au point de paraître sans reflet, insignifiant même aux yeux de la nation. Quel est le bilan de vos réalisations à la tête du gouvernement. Je vous laisse le soin de le dresser en toute liberté. Au terme de l’exercice vous constaterez par vous-même qu’il est soldé par un énorme déficit . Vos ministères pourraient être qualifiés dans leur totalité de ministères des affaires inutiles tout comme dirait mon bon ami G. P M. qui juge avec tristesse qu’aucun n’a produit de résultat significatif.
Du parlement
Mes honorables,vous me permettrez de transcrire ici quelques réflexions du professeur Leslie Manigat pour vous mettre dans l’ambiance de ce que j’aimerais que vous analysiez à travers ces lignes. “Il y a une lutte constante contre le savoir dans ce pays ( Il a écrit intelligence)…..il poursuit plus loin: tu as un master ( nous traduisons par maîtrise ) tu es un danger et certains postes (ministres…… ) te sont interdits. Ainsi un homme qui quitte l’école avant son brevet fondamental parce qu’il aspire à être maire, député ou sénateur parce qu’il veut parvenir à la plus haute magistrature de l’Etat saurait-il ne pas être intelligent?
Peut-on donner le nom d’idiot à celui qui après avoir appréhendé la réalité sociologique haïtienne, décide d’abandonner l’école très tôt pour embrasser la politique? En Haïti le savoir est au ban des accusés.” La majorité d’entre vous est le fidèle reflet de ses paroles. Voilà pourquoi le pays est réduit aujourd’hui dans cet état. Il renchérit plus loin : “Quiconque chez nous peut être recteur d’université, ministre tout en étant aux confins de l’analphabétisme pourvu qu’il ait comme parrain un sénateur puissant ou un ami du président. Des criminels notoires siègent au parlement haïtien d’ailleurs c’est son statut de criminel qui l’y a propulse.”
Vous conviendrez avec moi que chez nous savoir et honnêteté ne font pas bon ménage avec la politique. Le prof poursuit plus loin: “autrefois ce sont les intellectuels qui réfléchissaient pour la société. Aujourd’hui ce sont les cancres qui inculquent leur savoir. Et quel savoir?
Autrefois les ignorants se taisaient, aujourd’hui ils font la grande gorge et, et, et…
Je n’ai pas voté Jerry Tardieu, je n’ai pas non plus voté Garry Bodeau ,ni en faveur de ce fameux député qui vaut au pays les railleries de Rachid Badouri au Canada. Aujourd’hui je ne regrette pas ne n’avoir pas eu cette possibilité parce ces députés, dans mon esprit allaient se constituer en groupe progressiste pour sacrer hors du parlement tous les gérontes , attaches juste aux privilèges associés à leur statut, qui ne proposent rien pour opérer les changements devant conduire la nation sur une voie plus prometteuse.
Par absence totale de conscience patriotique, d’amour et de compassion pour un peuple qui par ignorance leur renouvelle constamment leur attachement pour qu’ils continuent à jouir des privilèges sans etre utiles a quoi que ce soit ni pour la nation, ni pour les citoyens.
Les articles 91, 96 et 135 de la constitution sont surannés. Ils n’ont plus de place dans la loi mère de la nation. IL est temps que la Diaspora haïtienne par son savoir et son pouvoir financier puisse participer à la vie du pays socialement, économiquement et surtout politiquement. 85 % du savoir et du savoir faire haïtien, vivent hors d’Haïti. La constitution haïtienne leur a ravi le droit de contribuer a la refonte du terroir. Quand allez vous être valables pour participer réellement à l’avancement du pays?
Les lois que vous proposez et débattez dans l’enceinte du parlement qui a perdu son qualificatif d’auguste reflètent le niveau de intellectuel des honorables : loi sur la diffamation – loi sur le compas direct … alors que le débat devrait s’élever au niveau de la double nationalité, les élections à répétition, le nombre des sénateurs, le budget alloué au parlement, nos représentations diplomatiques en somme sur des sujets d’intérêts nationaux.
En qualité de bilan, vous avez voté des lois avec quelle incidence sur l’avenir du pays et celui des hommes de ce pays? Je vous laisse le soin de répondre à cette question. Le bilan de vos réalisations n’est guère reluisant et ne justifie pas les fonds qui vous sont alloués. Je reconnais toutefois, que personne n’a la capacité de donner plus que ce qu’il a reçu.
Garry Muzeau
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