27 juillet 2018 Rezo Nodwes
L’amélioration de l’efficacité énergétique est souvent le moyen le plus économique et le plus facile d’améliorer la sécurité énergétique et de réduire les émissions de gaz à effet de serre
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Port-au-Prince, vendredi 27 juillet 2018 ((rezonodwes.com))– Alors que le président Jovenel Moise met l’accent sur la production d’électricité en Haiti, et avait déclaré, en juin 2017 que dans 18 à 24 mois que toute la population haïtienne pourra bénéficier du courant électrique 24 heures sur 24, les efforts visant à réduire drastiquement les pertes d’électricité lors de la transmission et de la distribution sont encore absents, à quelques mois de l’échéance de cette promesse.
En effet, selon la Banque Mondiale, les pertes d’électricité lors de la transmission et de la distribution, atteignant 60% en Haiti, comprennent les pertes lors de la transmission entre les sources d’approvisionnement et les points de distributions et lors de la distribution aux consommateurs, notamment le chapardage. En République Dominicaine, ces pertes se chiffrent seulement à 12% de la production.
Ainsi, un Haïtien ne consomme que 39 kwh en moyenne alors qu’en moyenne un Dominicain en consomme en moyenne 1 578. Ce qui réduit à un tiers (moins de 40%) la partie de la population ayant accès à ce bien rare et précieux, étroitement lié à la croissance des secteurs modernes – industrie, transports motorisés et zones urbaines.
Élargir l’offre d’électricité pour répondre à la demande croissante d’économies de plus en plus urbanisées et industrialisées sans encourir des coûts sociaux, économiques et environnementaux inacceptables est l’un des grands défis auxquels sont confrontés les pays en développement, comme Haïti. Mais il est indéniable que l’amélioration de l’efficacité énergétique est souvent le moyen le plus économique et le plus facile d’améliorer la sécurité énergétique et de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Conscient qu’un certain nombre de pays ayant adopté de nouvelles approches sont parvenus à étendre l’accès à l’électricité à des millions de personnes ces dernières années, le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale avait approuvé, en 2017, deux dons d’un montant total de 35 millions de dollars en vue d’améliorer l’accès à l’électricité pour plus de deux millions d’Haïtiens et de développer les investissements dans les énergies renouvelables au bénéfice des zones rurales et urbaines mal desservies.
Cependant, malgré les agitations du pouvoir et le lancement par l’ANARSE ( ) d’un Appel à pré-qualification des promoteurs pour l’augmentation de l’accès à l’énergie électrique à travers des mini-réseaux, on ne peut pas affirmer que les dirigeants ont une idée claire de ce qu’Haiti devrait faire pour exploiter ses « nombreuses sources d’énergie renouvelable », selon les termes de Anabela Abreu, directrice des opérations de la Banque mondiale pour Haïti.