PUBLIÉ 2018-07-19
Lunise Morse en premier plan dans la promotion médiatique d’un album du groupe Ram, impensable, convenons-en ! Et pourtant aussi incroyable que cela puisse paraître, c’est totalement vrai. Et pour cause la chanteuse, pour la promotion d’August 1791, le 7e disque du groupe mythique, se joint à Richard et William pour la présentation dans les médias de cet opus qui s’annonce un malheur. Les aveux de l’artiste qui tranche pour une fois avec ses habitudes de personnalité trop réservée.
La teinture rousse de ses cheveux « nappy » rime parfaitement avec son T-shirt jaune à l’effigie de son groupe. Ses boucles en forme de triangle se marient à merveille avec son bracelet, et son sourire lumineux ajoute la part du sublime à son maquillage simple mais élégant. Lunise Morse n’est pas de celles qui ont besoin de beaucoup d’artifices pour briller. Elle est carrément canon.
A ce rendez-vous avec Ticket où elle est accompagnée de son mari, de son fils William, de Wichemond Thélus, le tambourineur du groupe depuis neuf ans, et de deux membres de son staff, c’est elle qui mène le jeu. Elle qu’on a toujours considérée comme une grande timide. Elle dont on peine à trouver un extrait de ses interviews depuis les 27 ans d’activité de son groupe. « Je ne traîne pas partout parce que j’ai besoin d’être fraiche aux yeux de celles et de ceux qui viennent me voir sur scène », explique avec humour la chanteuse.
Tant qu’on y ait, si elle devait changer de métier un jour, elle serait parfaite en tant que artiste du stand-up. De l’humour, la belle en a à revendre. Des blagues, elle nous en a servi une tonne durant son passage dans nos locaux le jeudi 19 juillet 2018.
Puisque c’est rarissime de trouver Lunise sur un plateau de télévision ou dans une station de radio, on en a donc profité pour lui poser les questions auxquelles tant de gens attendent des réponses depuis si longtemps. D’entrée de jeu on s’est intéressé à sa vie avant Ram.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, Lunise a été élevée dans une rigueur chrétienne à faire pâlir des fondamentalistes religieux. En plus, li te elèv kay mè. « Il m’arrivait d’aller deux fois par jour à l’église », confie-t-elle, l’air un peu moqueur. Pendant longtemps la jeune femme a caché à ses parents sa passion pour la danse folklorique.
Son chemin croisera celui de Richard Morse quand ce dernier, responsable de l’hôtel Oloffson, invitera des groupes de danses folkoriques à s’y produire chaque lundi. « Je faisais partie du groupe Shango, dit-elle. Au fur et à mesure que je dansais, Richard s’est mis à s’intéresser à moi ». Leurs rapports ont donc évolué. Tout le monde connaît le reste. Ils ont convolé en justes noces et ont maintenant deux enfants.
Contrairement à Lunise, Richard n’a jamais eu à cacher son attrait pour la culture des « lakou » puisqu’il a grandi dans le giron de sa mère, Emerante de Pradines, qui est l’une des plus grandes chanteuses du milieu folklorique.
Lunise n’avait jamais pensé qu’elle deviendrait chanteuse, jusqu’à ce qu’un jour elle entonne un refrain traditionnel et qu’on lui dise qu’elle a aussi du talent pour le chant. Perfectionniste dans l’âme, elle ne se contente pas d’avoir le talent, elle apprend à le cultiver sous la houlette d’un certain Jolicoeur, aujourd’hui décédé, qui lui a appris les techniques de chant. Quand elle et Richard montent le groupe Ram, il y a 27 ans, elle est enceinte de William qui est guitariste au sein de cette formation depuis 4 ans et qui s’occupe de tout ce qui concerne la conception graphique, les réseaux sociaux…
En 27 ans d’existence, Ram a à son actif sept albums, des tournées chez nous et ailleurs. Récemment ils ont été se produire aux Emirats Arabes Unis. Richard explique que comme c’était le cas pour lui et sa mère, ses enfants trainent partout avec lui et sa femme.
A la question comment avoir une telle longévité, denrée rare sur la planète des artistes, la chanteuse répond simplement : « Il faut le vouloir et s’engager à le rendre possible. ».
Comme pour tous les couples, il arrive souvent qu’il y ait des querelles entre les partenaires. Lunise avoue que quand l’un d’entre eux est en colère l’autre choisit de faire profil bas. « Imagine-toi une minute qu’on est à couteaux tirés un jeudi soir avant notre rendez-vous habituel avec le public. C’est le groupe qui en pâtirait. C’est tout ce qu’on a construit ensemble qui partirait en fumée », souligne-t-elle.
L’artiste et tout son groupe donnent rendez-vous ce jeudi 19 juillet à compter de 10 h 30 à l’hôtel Oloffson pour la présentation de « August 1791 », leur septième album. Elle avoue qu’elle se fera un plaisir de signer l’album, d’offrir une belle performance mais aussi de se faire prendre en photo avec les fans.
Chancy Victorin