La commission Justice et Sécurité du Senat attend le Conseil Supérieur de la Police Nationale aujourd’hui pour fournir des explications sur l’arrêté publié le 28 mai laissant comprendre que, dorénavant, que toute décision du corps de police doit être soumise à son approbation.
C’est le président de la Commission, Jean Renel Sénatus, qui en a fait l’annonce tout en qualifiant cette décision de l’Exécutif « d’arbitraire ».
Pour lui, le gouvernement a fait « un faux pas » en publiant cet arrêté qui pourrait avoir des conséquences très graves dans le futur.
«Actuellement, plusieurs gangs rivaux s’affrontent à Trou du Nord et troublent la paix des citoyens de la commune. Les rumeurs font croire que plusieurs de ces gangs sont des proches du pouvoir. La Police serait incapable d’agir si les réquisitions de cet arrêté s’appliquent», a lancé Jean Renel Sénatus.
Le sénateur de l’Ouest a également considéré les évènements qui se sont déroulés au Café Trio du Cap-Haïtien et l’intervention ratée des policiers à Grand-Ravine en octobre dernier. «Je pense que l’application d’un tel arrêté serait regrettable pour la présidence, le CSPN et toutes les autres entités du pouvoir», a-t-il déclaré.
Jean Renel Sénatus espère que le CSPN répondra à son invitation car, dit-il, il y a urgence. «Nous remettrons rapidement l’invitation au lendemain si les responsables ne se présentent pas», a conclu le sénateur.
De son côté, l’élu de l’Artibonite, Youri Latortue, a lui aussi critique cet arrêté qu’il qualifie d’illégal. Selon lui, le document viole clairement la loi du 29 novembre 1994 et l’Exécutif ne peut se rétracter.
Depuis sa publication dans le Moniteur le 28 mai dernier, cet arrêté qui donne plein pouvoir au CSPN ne cesse de susciter des remous chez les acteurs politiques. Le chef de la Police a, quant à lui, publié un message très court sur son compte Facebook laissant voir son désaccord vis-à-vis une telle décision.