«Ayiti mon amour», le film de Guetty Felin charme le public à FOKAL
Guetty Felin et le public discutant à la FOKAL après la projection de son dernier film «Ayiti mon amour».
Le 23 mai dernier, la cinéaste Guetty Felin, haïtiano-américaine, a présenté son dernier film « Ayiti mon amour » dans le cadre de la deuxième édition du Festival Nouvelles Vues d’Haïti. Supporté par l’ambassade des Etats-Unis, la présentation de cette oeuvre qui, depuis 2015, a remporté de nombreux prix internationaux, a eu lieu à la salle de spectacle de la Fokal,, en présence d’une centaine de spectateurs.
Peu avant, Guetty Felin est passée en conférence de presse pour exprimer son enthousiasme de voir, enfin, la présentation de ce film dans son pays d’origine. « C’est mon devoir en tant que cinéaste de réaliser des films sur Haïti. C’est ma façon de plaider pour l’émergence du cinéma que je veux voir dans ce pays », pour faire savoir l’intérêt qu’elle porte à changer l’image du pays.
Ce n’est pas la première fois qu’elle vante les mérites de son peuple à travers ses réalisations. Son avant-dernier film, «Des pierres brisées», raconte la reconstruction de soi, après le séisme du 12 janvier 2010 qui a dévasté Port-au-Prince et sa cathédrale.
«C’est un film-documentaire tourné dans les rues qui se trouvent à proximité de la cathédrale où les gens viennent raconter les conséquences de la tragédie du séisme sur leur psyché», détaille Félin. Le film qui a été tourné en Europe a reçu également plusieurs grands prix internationaux, nous fait savoir la cinéaste.
«Ayiti mon amour» a été, pour moi, une sorte d’urgence parce qu’après le séisme on n’a pas remarqué des images qui parlent vraiment les mérites de ce peuple qui essaie de se reconstruire», poursuit Guetty Felin. «J’ai eu un remord de voir toutes ces images sans contexte partagées à propos de mon pays sans savoir leur raison».
«Ayiti mon amour»
Sorti depuis en 2015, Guetty Felin s’impatientait de présenter le film au public auquel il était dédié. Une attente rallongée l’absence des salles de cinéma dans le pays, ce qui est souvent décriée par les artistes du milieu et les citoyens nostalgiques.
Fraichement revenue du festival de Cannes, Felin a été dans la course aux Oscars. Bien avant cette participation, ce film lui a permis de remporter certains prix comme le «Yellow Robin Award» au festival de film Rotterdam de Curaçao et le« Best Cinematography» au festival International de ciné des Amériques.
Le film raconte l’histoire de certains habitants d’un petit village situé au bord de la mer. Troublé par la mort tragique de son père au cours du séisme, Orphée cherche un point d’ancrage et ne pense pas le trouver en Haïti.
Mais cette terre l’habite comme on l’a pu entrevoir dans le caractère de chacun des personnages du film qui, au quotidien, affrontent les difficultés socioéconomiques. Les problèmes de l’environnement sont aussi mis en exergue particulièrement avec les déchets jetés dans l’écosystème marin, ce qui peine davantage le quotidien des pêcheurs.
A la fin de la projection, la cinéaste a interagi avec son public pendant au moins une trentaine de minutes. Les félicitations ont plu de part et d’autres dans la salle. Elle a profité de ce moment pour saluer le soutien que lui a accordé l’ambassade des Etats-Unis en Haïti.
A noter que le film était projeté parallèlement en la résidence de l’Ambassadeur Michele J. Sison à l’occasion d’un diner de lancement du projet Konsome Lokal qui veut encourager les entrepreneurs haïtiens souhaitant investir dans les produits locaux.