Port-au-Prince, jeudi 3 mai 2018 ((rezonodwes.com))– La décision des dirigeants de la République Dominicaine de tourner le dos à Taiwan en embrassant la République populaire de Chine constitue une occasion inespérée pour les tenants du pouvoir Tèt Kale 2 de repenser les priorités du pays et de réévaluer la diplomatie haïtienne, par rapport, entre autres, à la République Dominicaine, Taiwan, la Chine et les États-Unis d`Amérique.
Le président l’a d’ailleurs compris et a entrepris de lancer le dialogue avec Taiwan tout en s’apprêtant à effectuer une visite à Taipei ce week-end, suite au passage de son ministre des Affaires Étrangères. Mais le gouvernement a commis une monumentale erreur en réaffirmant trop tôt sa fidélité, à travers son ministre de la Culture et de la Communication, Guyler C. Delva.
Mais rien n’est gagné pour Taiwan qui craint malgré tout un revirement d’Haiti et du Honduras, ce qui lui porterait un coup fatal dans cette région où l’emprise de la Chine continentale se fait de plus en plus sentir.
Ainsi, les réactions ont été immédiates. Outre un prêt à faible taux d’intérêt de 150 millions de dollars pour le programme d’électricité, cher au président Moise, confirmé par le chancelier Antonio Rodrigue, l’ambassadeur taiwanais en Haiti, Hu Cheng-Hao, a manifesté le désir de son pays d’investir un peu plus dans l’agriculture, lors d’une visite au bureau du président de la Chambre des Députés, Gary Bodeau.
Par contre, l’ancien ambassadeur de Taiwan en Haiti, Yang Cheng-ta, a mis un bémol aux ambitions haïtiennes en affirmant, d’avance, que son pays se trouvera dans l’impossibilité d’agréer les demandes de Jovenel Moise si celui-ci sollicite un grand nombre de prêts.
Le gouvernement haïtien, va-t-il continuer à accepter une coopération basée sur une assistance humanitaire et se vautrer dans la poussière laissée par le décollage de la fusée dominicaine, ou pourra-t-il enfin jouer carte sur table avec ses partenaires afin d’extirper son peuple de la misère et de faire entrer le pays dans la modernité?