Insécurité foncière: La Brigade BRICIF sur la sellette

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Alarmés par des informations autour d`une intervention menée par la Brigade d’Intervention contre l’insécurité foncière (BRICIF), le 27 avril 2018, à Thiotte, dans le département du Sud-est, qui s’est soldée par un fiasco inimaginable, le RNDDH et le RESEDH ont diligenté une enquête et se proposent de partager avec tous ceux que la question intéresse, les conclusions de leurs investigations

Vendredi 11 mai 2018 ((rezonodwes.com))– Les organisations RNDDH et RESEDH déclarent constater que depuis plusieurs années, l’insécurité foncière défraie la chronique en Haiti.

Des titres de propriété datant de centaines d’années sont brandis par des héritiers et des procès en revendication du droit de propriété sont légion, d’où le soulagement ressenti par des membres de la population haïtienne lorsqu’ils avaient entendu parler de la création d’une Brigade d’Intervention Contre l’Insécurité Foncière (BRICIF).

Cependant, rapidement, l’existence et les modes d’intervention de la BRICIF ont soulevé des questions relatives au fonctionnement de cette structure placée sous la direction d’autorités politiques, et à laquelle il a été donné la capacité de déplacer des agents spécialisés de la PNH, une institution par définition, apolitique.

Le RNDDH et le RESEDH attirent l’attention de tous sur le fait que donner autant de capacités à une structure placée sous la direction d’autorités politiques peut s’avérer dangereux quand on sait combien le trafic d’influences a, en Haïti, une place prépondérante dans les rapports sociétaux.

De plus, selon l’arrêté la créant, la BRICIF peut entre-autres, recueillir des plaintes des victimes de dépossession ou de spoliation et intervenir sur les lieux de crimes fonciers. Il s’agit-là de faits prévus et punis par le code pénal sur lesquels la Justice doit se pencher car c’est à elle qu’il incombe de combattre les crimes fonciers en sévissant contre tous ceux qui s’en rendent coupables.

Par ailleurs, il n’est un secret pour personne que certains juges, des commissaires du gouvernement, des arpenteurs, des notaires, des avocats et des agents de la PNH s’organisent pour déposséder certaines familles de grandes étendues de terre, tant dans la capitale que dans les villes de province. C’est à la justice qu’il revient de sévir contre eux, de rétablir ces victimes dans leurs droits et de rompre définitivement avec cette impunité dont jouissent les fauteurs de troubles.

Conséquemment, le RNDDH et le RESEDH estiment que la BRICIF ne peut se substituer à la Justice car sinon, elle risque d’aggraver encore plus l’insécurité foncière.

Pourquoi, le RNDDH et le RESEDH recommandent aux autorités concernées de :
• Réviser l’existence et les champs d’intervention de la BRICIF ;
• Coordonner les interventions de la BRICIF ;
• Exiger que les autorités policières hiérarchiques soient au courant des interventions de la BRICIF ;
• Enquêter sur l’intervention du 27 avril 2018 en vue d’empêcher sa répétition.

RNDDH et RESEDH

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