Dans le 20e rapport de l`enquête annuelle de Mercer sur la qualité de la vie, publié en mars 2018 et concernant 231 pays, Port-au-Prince, capitale d’Haiti, est numéro 1 sur les 10 villes les moins bien classées dans le monde en matière de salubrité. Elle n’est pas mieux placée en termes de qualité de la vie – 228e sur 231.
Contactée par la rédaction de Loop Haiti, le porte-parole de Mairie de Port-au-Prince, Allwitch Joly, loin de nier cet état de fait, a plutôt mis l’accent sur les défis auxquels fait face la mairie de la ville malgré ses efforts pour combattre cette situation qui ne fait que salir l’image du pays à l’échelle mondiale.
Echec du SMCRS
Tout d’abord, la gestion des déchets dans l’air métropolitaine ne relève pas des compétences de la mairie, souligne Allwitch Joly. C’est la mission du Service métropolitain de collecte de résidus solides (SMCRS) qui a malheureusement échoué. Mais je ne les condamne pas », dit-il, reconnaissant le manque de moyens pouvant empecher à cette entité spécialisée de bien faire ce travail qui n’est pas des plus faciles, surtout à cause de la hausse considérable de la population.
La surpopulation
D’où le second point. L’exode massif de la population des autres villes de province vers les grandes villes est l’un des grands défis qu’il faut prendre en compte quand on parle de gestion de déchets en Haiti en général et à Port-au-Prince en particulier. La zone métropolitaine n’était pas conçue pour recevoir autant de gens, avance-t-il.
Ensuite, malgré tous ces déplacements, l’Etat haitien n’a pas un plan d’aménagement du territoire pour recevoir et gérer les habitants. Or, « plus les gens sont nombreux au sein d’un seul et même endroit, plus il y aura de déchets produits ». Le responsable n’a pas omis non plus de déplorer l’absence d’une stratégie de transformation de déchets dans le pays.
Problème d’éducation
Le pire, à coté de l’absence de stratégie de transformation des déchets, c’est le manque d’éducation des citoyens qui ne se cachent même plus pour balancer leurs poubelles dans les rues, surtout quand il pleut. « Parce qu’ils savent que la mairie va passer les ramasser », soutient Joly. Mais parfois, à cause du manque d’équipements, les lots de détritus durent longtemps dans l’espace public avant d’être ramassés… pour être remplacés par d’autres.
Solutions envisagées
Dans la commune de Cité Soleil, quartier populaire de Port-au-Prince, se trouve Truitier. Cet espace est pendant longtemps utilisé comme étant la décharge des ordures de la capitale haïtienne. Mais aujourd’hui, Tuiter n’en peut plus, reconnait Joly.
La mairie est bien consciente de l’état d’insalubrité de l’espace métropolitain et veut bien agir en conséquence. C’est pour cette raison, selon le porte-parole de l’institution, qu’elle travaille avec des organisations et d’autres mairies sur un projet d’inter-communalité pour la création d’un centre de décharge et de transformation de fatras.
Aussi, une campagne de sensibilisation à l’intention des jeunes dans les écoles est en cours. Il vise notamment à inculquer aux concernés un comportement responsable vis-à-vis de leur environnement. Les autorités municipales de leur coté vont tout mettre en oeuvre en vue de renforcer la flotte des véhicules nécessaires pour un ramassage ponctuel des ordures.
Le responsable souligne l’importance pour que l’Etat central outille mieux les municipalités afin qu’elles puissent faire face à ces réalités et mieux servir la population.
Port-au-Prince n’est pas le seul théatre où performent les détritus au quotidien. Au Cap-Haitien par exemple, la deuxième ville pays, les gens dénoncent l’insalubrité de certaines rues. Aujourd’hui, des jeunes de l’association PoubelAyiti ont gagné les rues pour encourager les gens à garder leur environnement propre.