20 novembre 2018 Rezo Nodwes
Haiti en état de siège, donne l’aspect d’un navire sans gouvernail
Mardi 20 novembre 2018 ((rezonodwes.com))– Depuis plus de 72 heures, les activités sont paralysées dans plusieurs départements géographiques du pays, par une journée de manifestations dimanche suivie de deux journées de grève générale lundi et mardi.
Des échauffourées entre manifestants et policiers ont été enregistrées dans plusieurs régions notamment dans le Sud-Est, le Nord et le Sud et, près d’une dizaine de personnes ont perdu la vie durant ces protestations, dont certaines avec une balle à la tête.
Au Cap-Haïtien, où les petrochallengeurs et les partisans de l’ex sénateur Jean-Charles Moïse ont investi les rues, le gouvernement et l’armée remobilisée se sont inscrits aux abonnés absents lors de la célébration du 215e anniversaire de la Bataille de Vertières.
Lundi et mardi, les rues étaient quasiment désertes et les activités économiques pratiquement inexistantes, particulièrement dans la capitale. Les banques commerciales, les entreprises privées, les établissements d’enseignement et les institutions étatiques n’ont pas fonctionné.
Très peu de véhicules privés et de transport en commun ont été remarqués et même les petits commerçants du secteur informel étaient absents sur les trottoirs.
Pourtant, jusque dans l’après-midi du mardi, le président de la république, dont les manifestants et grévistes réclament le départ, se mure dans un lourd silence et ne s’est pas adressé à la nation pour tenter de calmer le jeu ou d’annoncer des mesures pouvant aider à résoudre la crise.