Jeunesse Haïtienne, mobilisons-nous contre les forces obscures

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31 octobre 2018 Rezo Nodwes
par Gidlet Servius

Mercredi 31 octobre 2018 ((rezonodwes.com))– « Qu’il nous laisse tranquille ! Qu’il quitte définitivement notre pays! Nous ne pouvions accepter, en aucun cas, des étrangers viennent nous donner des leçons. Nous ne sommes plus des gamins, nous ne recevrons plus des professeurs « pèpè ».

Ces violeurs d’enfants, ces robots venant de l’autre bord en mission désorganisatrice. Quand nous entendons parler de la MINUSTAH , vite, nous remémorons que « Des enfants violés, du choléra, du déficit, de l’augmentation de la misère, de la souillure territoriale ».

La Jeunesse haïtienne est de nouveau confrontée à la découverte de sa mission, celle de demander le départ de cette structure envaillisseuse, la MINUJUSTH. De manière significative, des mobilisations de la jeunesse doivent être organisées pour une redécouverte des grandes idéologies de l’indépendance.

Chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa mission, l’accomplir ou la trahir. Des manifestations contre l’exploitation des enfants, des ressources du pays, de la souveraineté nationale et de l’exploitation des mineurs, en passant par de formidable mouvement de révolte pour mettre fin au règne des assassins de la République.

On ne nous donne pas d’espace dans les médias traditionnels si ce n’est que pour des émissions de distraction, mais il existe un point commun que les médias dominants se gardent bien de souligner : la présence massive de jeunes dans les médias sociaux pour revendiquer ce qui est juste. La nouvelle génération militante émerge, réagissant, d’une part, aux conditions d’existence scandaleuses imposées par les autorités insoucieuses et, d’autre part, à l’action des gérants locaux (salopes), des minuscules revendeurs de la patrie.

La jeunesse haïtienne doit adopter une nouvelle attitude avec une base plus robuste : les mutations sociologiques et démographiques du pays et la paupérisation massive des jeunes. C’est pourquoi les jouisseurs de l’autre côté, par le biais des ONG, sont particulièrement actives pour détourner cette jeunesse de la mission qu’elle devrait se donner : la lutte pour la libération économique du pays.

Une Jeunesse de plus en plus importante mais également fortement touchée par le chômage, l’emploi informel et la pauvreté. Une Jeunesse également plus instruite. C’est cette base matérielle qui doit animer le renouveau militant dans la Jeunesse haïtienne.

Le changement dans votre place n’est pas que quantitatif. Un processus qualitatif porteur de conscientisation doit être également mis en branle. Vous avez connu une expérience colonisatrice, l’héritage immédiat des prédécesseurs avec une volonté manifeste pour vous empêcher d’émerger. Un tel contexte est producteur d’un rapport contre votre optimisme, vos engagements progressistes et votre conscience haïtienne. Il est producteur également d’un rapport des intrépides de faire mimétisme sur la politique à leur profit individuel, au renoncement à la lutte politique collective.

Les dirigeants haïtiens préférent s’adonner à la prodigalité politique et à une gestion lapidaire des ressources de ce pays, oh combien riche.

Aujourd’hui, dans ce siècle d’espoir, votre avenir semble pourtant incertain. Les spécialistes martèlent que ce désengagement des dirigeants pourrait se transformer en une bombe à retardement s’il n’y a pas un sursaut d’orgueil de leur part pour effectivement changer les choses.

Jeune d’Haïti, vous ne pouvez compter que sur vous-même parce que ceux-là et celles-là, qui devraient vous montrer la route à suivre, se sont disqualifiés par des compromis et des compromissions qui font d’eux de simples exécutants de donneurs d’ordre et de leçons au casque instrumental. Leur survie dépend de votre maintien dans l’ignorance et la résignation. Berceau de la société et de la civilisation, l’histoire nous enseigne que Saint-Domingue puis Haïti, depuis l’époque, Louverturienne, jusqu’à Henri 1er, sa grandeur résidait dans son génie propre. Nos ancêtres ne comptaient que sur eux-mêmes et géraient Haïti au temps de son rayonnement à notre image et conformément à nos valeurs.

Tandis que les frontières de la Forteresse de nos soit disant pays amis via leur consulat sont de plus en plus renforcées, et, à la lumière des assauts répétés des ressortissants de notre pays contre les barbelés de protection doit vous appeler à la raison. Nous voulons par cet échange épistolaire dire à la Jeunesse haïtienne de se solidariser dans les épreuves et s’exhorter à n’avoir que sa renaissance d’horizon. Tournez le dos aux vaines illusions qui endeuillent une fois de plus votre pays fatigué et martyrisé.

Biens-aimés ,frères/sœurs, le salut d’Haiti ne viendra que de vous. C’est par la lutte contre vos satrapes au pouvoir et par la splendide beauté de votre combat que vous réussissez à changer le pronostic fait sur votre pays. Leur territoire n’est pas la terre promise. Au contraire Haïti est la terre qui vous a été donnée en héritage par vos ancêtres.

Souvenez-vous, vous avez été appelée au secours de la plus grande puissance. En ce sens, prenez votre destin en main en vous inscrivant dans l’histoire et dans la mémoire des combats des générations qui vous ont précédés. Loin des vicissitudes de la vie, il est temps que vous présidez au destin de votre territoire. Dans le désespoir, souvenez-vous du rêve des anciens.

Ne craignez point et ne vous effrayez point ! Prenez avec vous, tous les siens, levez-vous, montez contre la division d’Haïti, la corruption de vos leaders et le pillage de vos ressources. Dans ce combat, vous vaincrez par la force de votre engagement et de vos convictions.

Vous qui représentez plus de 60% de la population du pays, constituant ainsi un gage de vitalité, de jeunesse, d’imagination et de renouvellement, construisez votre avenir en renonçant à la violence et la déraison. Faites disparaître le vieux levain, afin que vous soyez une pâte nouvelle. Ne soyez en scandale, ni aux autorités, ni aux populations, ni à vous-mêmes.

Sachez frères, sœurs, enfin, que vous êtes les descendants d’un peuple qui a souffert ; vous êtes les descendants d’un peuple résolu à ne plus souffrir.

Vive la Jeunesse haïtienne !
Vive Haïti !

Gidlet Servius
sergido678@gmail.com