AFP CREATED: 30 OCTOBER 2018 ACTUALITÉS INTERNATIONALES
Un millier de personnes manifestent près de la synagogue de Pittsburgh, où un tireur a abattu onze fidèles samedi, pour s’opposer à la venue de Donald Trump qu’ils accusent de distiller la haine dans ses discours
Donald Trump, venu mardi se recueillir dans la synagogue de Pittsburgh où un tireur antisémite a abattu onze fidèles, a été accueilli par des manifestants opposés à sa visite dans cette ville meurtrie qui commence tout juste à enterrer ses morts.
Accompagné de son épouse Melania, de sa fille Ivanka -convertie au judaïsme- et de son gendre Jared Kushner arborant la kippa, le milliardaire républicain venait témoigner de la solidarité des Américains avec Pittsburgh.
Dès samedi, le locataire de la Maison Blanche a vivement condamné la tuerie et a appelé à éradiquer “le poison de l’antisémitisme”. Mais plusieurs voix lui ont reproché de désinhiber l’extrême droite avec ses discours enflammés.
Le maire démocrate de Pittsburgh, Bill Peduto, avait pour sa part conseillé au président de reporter sa visite pour laisser aux familles des victimes le temps d’enterrer leurs morts. “Je pense que ce serait mieux de concentrer notre attention sur ces familles cette semaine et, s’il doit y avoir une visite, de choisir un autre moment”, avait-il déclaré sur CNN.
Pittsburgh a en effet commencé mardi à faire ses adieux aux victimes.
Mardi, des centaines de personnes, “anéanties” par la douleur, ont suivi leurs funérailles dans la synagogue Rodef Shalom, à environ cinq minutes en voiture des lieux du crime.
“J’ai enfin réussi à pleurer”, a confié Nancy, une enseignante à la retraite, oppressée depuis samedi par l’ampleur du drame.
Selon la presse locale, les funérailles du médecin Jerry Rabinowitz, 66 ans, et de Daniel Stein, 71 ans, ont également été célébrées mardi dans la plus stricte intimité.
Leur meurtrier Robert Bowers, 46 ans, qui a également fait six blessés, a été arrêté après des échanges de tirs avec les policiers. Inculpé de 29 chefs d’accusation, il encourt la peine de mort.
Pour les détracteurs de Donald Trump, ce type de discours s’est banalisé depuis son accession à la présidence.
Venue rendre hommage aux frères Rosenthal avec son époux, Joanna Izenson a confié à l’AFP être à la fois “très triste et en colère”. “Il y a toujours eu de l’antisémitisme mais on n’a pas toujours eu un président qui ne faisait rien contre”, a-t-elle déclaré.