Centrant son intervention sur la commémoration de la mort de Dessalines, un oublié du 22 septembre 2018, entouré des membres du cabinet ministériel et du DG de la PNH, celui-ci écarté par le président Jovenel Moise lors de ses récentes visites intéressées dans des commissariats de Police de la région métropolitaine, le Premier-ministre Jean Henri Céant s’est adressé à la nation haïtienne, mardi soir. Son intervention quoique beaucoup plus directe que le dernier communiqué laconique du ministère de la justice, relate les marches pacifiques programmées pour le mercredi 17 octobre, sans ouvertement mentionner le mouvement Petro Caribe occasionnant une grande mobilisation citoyenne. Les mots, semble-t-il, manquaient au PM qui s’exprimait en créole, en s’abstenant ingénieusement de répéter KotKòbpetroCaribe a : un PetroChallenge pour demander des comptes sur les $3.8 milliards des fonds de Petro Caribe dilapidés sous les administrations Préval/Bellerive, Martelly/Lamothe/Paul et Pivert/Jean Charles
Port-au-Prince, mardi 16 octobre 2018 ((rezonodwes.com))–L’Empereur Jean-Jacques Dessalines dont la date de l’anniversaire de naissance était uniquement rappelée par un dirigeant étranger, le 22 septembre dernier, devient aujourd’hui un sujet d’intérêt pour des autorités d’un pays classé parmi les plus corrompus de l’Amérique et des Caraïbes.
Jean-Henri Céant, ancien candidat malheureux à la présidence, devenu premier-ministre par la force des choses, frappé mardi soir d’un élan patriotique, a rappelé aux haitiens « l’esprit de solidarité entre nous » qu’avait voulu insuffler Jean-Jacques Dessalines, fauché prématurément par une mort tragique à 48 ans.
« Se lavèy anivèsè lanmò papa peyi nou Jean Jacques Dessalines« , a déclaré Céant, le cinquième Premier-ministre du régime Tèt Kalé dont la première version, avec Laurent Lamothe, avait, le 17 octobre 2012, invité le peuple haïtien à venir danser, festoyer au Camp d’aviation, non loin du tombeau de Dessalines, sous prétexte de « célébrer » la vie de l’Empereur.
Jean-Henri Céant, tout en évitant directement de parler de Petro Caribe, un sujet d’actualité brûlant qui lui aurait valu le « vote de confiance » du sénateur Youri Latortue, s’est mis d’accord pour qu’il y ait des revendications populaires, moyennant, a-t-il insisté « Se dwa yo pou yo fè sa nan lapè ak nan lòd« . Pour le chef de la primature, les haitiens veulent faire entendre leur voix le 17 octobre « sou kèk pwoblèm ki enpòtan pou lavi peyi a« .
« Haïti est parvenu à un carrefour où deux choix s’imposent » a lâché Céant, précisant, sans mentionner une lutte efficace contre l’impunité et la corruption, que « Oswa li chwazi kontinye travay pou li grandi, pou pitit li yo kreye richès, pou tout pitit li yo santi yo tout ka viv ansanm tankou moun; oswa li kite demon divizyon, demon latroublay, demon kraze brize antrave devlopman li ».
Le Premier-ministre Céant a invité ses concitoyens à revivre les rêves de l’Empereur qui, toutefois, avait combattu pour que ce territoire ne soit cédé ni en partie ni en tout aux étrangers, alors que le notaire fait partie d’une équipe qui, selon l’ex-Groupe des 6 sénateurs de l’opposition radicale de l’époque, nourrissait le vœu en 2014 de passer un contrat location-vente de la Gonave avec une firme internationale, un projet que Dessalines n’avait jamais vu venir dans ses rêves mêmes les plus fous.
« Tèt ak kè poze pou rebati peyi nou, pou reba li diyite l. Se sa papa Desalin te vle » a déclaré le chef du gouvernement rassurant les haitiens que « se pou sa nap travay. Se pou ou nap travay« , un pays qui, selon toute projection d’institutions financières internationales, verra des millions de citoyens tomber dans le seuil de la pauvreté extrême, en 2030.
Corruption et impunité à la base !