Panique à Cap-Haïtien, des dégâts considérables à Pilate

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08 octobre 2018

Vue d’une maison détruite à Ravine -Trompette (3e section communale de Pilate)

Des citoyens au niveau de la ville du Cap-Haïtien sont sous le choc, suite au séisme de magnitude 5.9 enregistré sur l’échelle de Richter qui a frappé la région du Nord le week-end écoulé.

C’est la panique totale. Les Capois ne savent plus à quel Saint se vouer, d’autant plus que les experts parlent de temps en temps de la possibilité d’un séisme majeur pour cette région.

« L’étroitesse des rues, les constructions hors normes, l’absence d’un plan de contingence effectif, absence totale des zones de sécurité en cas de séisme », sont, entre autres, les facteurs qui nous préoccupent les citoyens de la ville, ces derniers jours.

Selon Patrick Almonor, un citoyen de la commune, également secrétaire général de la Chambre de commerce du Nord, la nonchalance des autorités rend la commune très vulnérable. Il doit y avoir, selon lui, un vrai plan de contingence afin d’éviter le pire.

École Notre-Dame de Grâce de ravine Trompette fortement endommagée.

Les autorités locales n’ont rien fait pour sensibiliser la population quant aux comportements à adopter avant, pendant et après un séisme majeur. C’est là, selon M. Almonor, le plus grand danger, et le risque d’avoir un bilan accablant dans le cas d’un séisme de grande envergure.

Il faut toutefois rappeler que les communes les plus touchées dans le département du Nord sont : Pilate et Plaisance. À Plaisance, presque toutes les sections communales, dont Champagne, Latrouble, Gobert, Martinau, Bassin, etc., sont sévèrement frappées. Des dizaines de maisons sont endommagées et d’autres sont totalement détruites.

La façade l’Église catholique Saint- Michel Archange est effondrée tandis que le bâtiment est entièrement fissuré. Toutes les réunions à l’intérieur de cette église sont interdites, selon les dispositions du curé de la paroisse Saint-Michel, Pedro Laguerre.

Le commissariat de Plaisance est également endommagé. Cela a engendré une situation d’inquiétude. C’est le même tableau que présente l’école Notre Dame du perpétuel Secours, qui est gravement endommagée suite au séisme du week-end dernier. Les activités scolaires sont actuellement paralysées.

Pas de perte en vies humaines certes, mais les dégâts matériels sont considérables. La sénatrice Dieudonne Luma Étienne qui s’était rendue sur place pour constater les dégâts encourage les plus hautes instances du pays à voler au secours des victimes.

Glissement de terrain provoqué par le séisme à Pilate.

À Ravine Trompette dans la commune de Pilate, la situation est aussi alarmante. Un premier rapport des autorités locales fait état de 21 blessés, dont 15 actuellement hospitalisées. 57 maisons sont détruites, 476 maisons endommagées et 500 familles victimes. Des dizaines de citoyens sont dans les rues. « Depuis samedi, nous dormons à la belle étoile sans que personne ne vienne à notre secours, tandis qu’on est parmi les zones touchées par le séisme », a déploré André Fadin, un rescapé de cette catastrophe.

Les habitants du département du Nord, notamment du Cap-Haïtien, sont actuellement en attente de secours. La peur est généralisée. Les rues semblent devenir les meilleurs endroits pour passer les nuits. La coordination départementale de la protection civile intensifie ses messages d’alerte.

En cas d’un séisme, elle conseille à la population de s’éloigner des côtes et de gagner un point haut, de s’éloigner des bâtiments, des arbres et de fils électriques. À l’intérieur de la maison, il est conseillé de s’abriter sous un meuble solide, de se protéger la tête, et de se munir d’un sac d’urgence en organisant la solidarité familiale et de voisinage.

Hervé Délima