8 octobre 2018 Rezo Nodwes
par Kerlens Tilus
Lundi 8 octobre 2018 ((rezonodwes.com))– Le 17 Octobre 1806, le peuple haïtien commémorera le 212ème anniversaire du parricide de l’empereur Jean Jacques Dessalines, fondateur de la nation haïtienne. C’est une journée historique que les descendants, fils et filles légitimes de Dessalines ne peuvent oublier ni passer sous silence. L’histoire nous dit que Jean Jacques Dessalines luttait pour une société juste et équitable.
Il voulait une répartition équitable des richesses nationales. En effet, n’a-t-il pas dit : « Et les noirs dont leurs pères sont en Afrique, n’auront-ils rien ». Les assassins de Dessalines essaient toujours de le dépeindre comme un tyran assoiffé de sang, mais nous savons que les vaincus et les traîtres ne pourront jamais écrire l’histoire des vainqueurs. Nous avons la Constitution de 1805 comme preuve palpable du modèle de société que Jean Jacques Dessalines voulait construire en Haïti.
Les bandits légaux et thuriféraires ont tué Dessalines, et depuis le peuple vit comme un orphelin dans le dénuement total et la misère la plus abjecte. Après l’assassinat de l’Empereur, il a fallu plus de 50 ans pour mettre en valeur la mémoire de ce grand homme. Aujourd’hui encore, les progénitures des assassins de Dessalines croient qu’ils peuvent faire comme bon leur semble sur la terre d’Haïti. Ils croient qu’ils sont les seuls héritiers de cette terre et ils se la coulent douce au détriment de la majorité nationale en mettant en place un système de violence structurelle.
Depuis 1806, le peuple haïtien monte un mât suifé avec les thuriféraires qui ne jurent que par la mise à mort de tous les Haïtiens conséquents. Nous devons prendre le temps pour célébrer la vie de l’Empereur Jean Jacques Dessalines. Le 17 Octobre devrait être pour nous, Haïtiens, un symbole de rédemption. C’est le moment ou jamais de saluer la mémoire de ce grand héros qu’a été Jean Jacques Dessalines et de le rendre un vibrant hommage. Les choses vont mal au pays natal et nous assistons à sa déchéance avec la mort dans l’âme. Nous ne devons pas pleurer ni pleurnicher, mais nous devons nous armer de courage pour lutter pour obtenir ce qui nous revient de droit : la liberté et la souveraineté sur ce coin de terre.
C’est malheureux de le dire, mais même après 214 ans d’indépendance, nous ne sommes pas libres. Nous avons des soit disant dirigeants, certes, mais l’Etat haïtien n’existe pas. Aujourd’hui, les fils et les filles légitimes de Dessalines doivent lutter pour renverser la vapeur. Nous n’avons pas à nous inquiéter de nos ennemis, car la Providence en prendra soin. Nous devons sonner le lambi de rassemblement pour inviter les frères et sœurs haïtiens conséquents à la concertation. Malgré que nous vivons un temps de chiens, mais nous devons nous rappeler que c’est à travers l’unité que nos ancêtres ont pu se libérer du joug de l’esclavage. Nous devons vivre à la lumière de notre motto : « L’union fait la force ».
Nous sommes las des guerres fratricides. Nous ne sous-estimons pas la force de l’ennemi, mais le temps est venu pour évaluer notre propre force par rapport à ce dernier. Nous avons raté le train du 20ème siècle. En ce 21ème siècle, nous devons lutter pour donner espoir aux générations futures et pour laisser un pays plus viable pour eux. La grande majorité des leaders haïtiens des 20ème et 21ème siècles ont été à la solde de l’étranger. Rares sont les présidents haïtiens qui ne sont pas des opératives de la CIA en ce 21ème siècle. Nous le reconnaissons bien en tant que âme meurtrie, nous vivons dans une latrine et cela ne dérange personne.
Il y en qui font leur bonheur et leur fortune sur la misère de la majorité qui vit dans la crasse dans les ghettos. Tous ceux qui ont été au pouvoir depuis 1986 vivent aujourd’hui dans l’opulence. Certains vous disent que le Blanc les empêche de travailler pour améliorer les conditions des masses. Nous ne sommes pas dupes. Nous comprenons que les bourreaux du peuple haïtien sont ceux qui disent l’aimer. Le peuple commence à comprendre et à voir clair. Heureusement, nous avons des hommes et des femmes lucides qui n’ont pas peur de cracher la vérité au visage des thuriféraires. Bon gré, mal gré, nous finirons par libérer ce peuple du joug de l’esclavage moderne et de la pauvreté endémique.
La culture de la corruption est un mal endémique qui gangrène la société haïtienne. Nous nous sommes défaits d’une dictature espérant pouvoir construire un pays démocratique, juste et équitable. Malheureusement, nous n’avons jamais eu des hommes de grande vision au timon des affaires. En ce 2018, 214ème année de l’indépendance, notre défi est de relever Haïti de la boue puante. Nous avons des Haïtiens capables de refaire l’image du pays, mais les bandits sont plus astucieux et plus audacieux que ces derniers. La corruption et la mauvaise gouvernance nous détruisent à petits feux.
Depuis 1986, nous observons sans agir notre descente en enfer. Nos soit disant amis nous regardent, mais ils ne se décident pas à agir en notre faveur. Seul le Venezuela de Hugo Chavez à penser en 2006 à faire un geste de solidarité avec Haïti, et les vendeurs de patrie ont dilapidé l’argent octroyé comme prêt à Haïti dans le cadre de l’Accord Petrocaribe. Aujourd’hui, nous versons des larmes pour une double raison. Les petrovoleurs ont volé plus de deux milliards de dollars qui auraient pu être utilisés à bon escient pour mettre le pays sur la voie du développement et malheureusement, nous devons remettre cet argent au Venezuela. A présent, 14% de notre budget est attribué au service de la dette. Que c’est méchant.
Ce 17 Octobre, nous ne commémorerons pas seulement la mort de l’Empereur Jean Jacques Dessalines, mais nous devons prendre cette journée non seulement pour réfléchir sur notre déchéance, mais aussi pour dire non à l’impunité, la corruption, au banditisme d’état et à la mauvaise gouvernance. Nous devons marcher pacifiquement à travers tout le pays et dans tous les pays où les Haïtiens résident pour dire non à l’abjection. Nous sommes une honte par devant le monde, mais il faut bien que les bien-pensants disent assez.
Nous avons marre de l’état de délabrement du pays. Un tremblement de terre de 5.9 d’intensité sur l’échelle de Richter, nous avons recensé une douzaine de morts et une centaine de blessés. Qui pis est, ses blessés sont livrés à eux-mêmes, car il n’y a pas d’hôpitaux équipés dans le pays. C’est une honte. Haïti est un pays paria devant les yeux du monde. A quand le renouveau d’Haïti ? Si vous êtes jeunes et que vous n’avez pas accès à l’éducation supérieure, le 17 Octobre, vous devez être dans les rues pour manifester votre indignation. Si vous êtes jeunes, éduqués et que vous devez vous prostituer pour un boulot, le 17 Octobre, vous devez être dans les rues pour présenter vos doléances aux karanklous qui nous dirigent. Nous n’espérons rien d’eux, mais ils doivent savoir pourquoi nous les donnons cartons rouges.
Le 17 Octobre 2018, les forces vives de la nation fouleront le béton dans tous les dix départements et un peu partout dans la diaspora pour poser une seule et même question : « kote kòb Petrocaribe a ? » Même quand nous croyons que ce pouvoir en place ne peut pas faire la lumièr sur les fonds Petrocaribe dilapidés, nous devons tout de même manifester pour réclamer leur départ. Si Jovenel Moise fait obstruction à la justice, il invite alors le peuple à réaliser le petrodéchouquage. Aujourd’hui, nous ne voulons pas d’enquête de la Cour Supérieure des Comptes ni de l’UCREF ni de l’ULCC qui sont en connivence avec les petrovoleurs.
Il y a des organismes internationaux qui sont placés pour investiguer les crimes financiers. Voilà pourquoi nous encourageons les petrochallengers à faire pression sur le pouvoir en place pour porter l’Affaire Petrocaribe par devant le GAFIC qui est une organisation régionale qui lutte contre les crimes financiers dont le blanchiment d’argent. L’inculpé Jovenel Moise considère tous les Haïtiens comme des imbéciles et des canards sauvages. Aujourd’hui, nous vivons tous dans le dénuement total. Nous ne savons pas à quel saint se vouer. Nous avons assez pleuré, nous devons nous armer de courage pour lutter contre les bandits légaux et les thuriféraires. Nous n’avons pas besoin de savoir qui finance le mouvement Petrocaribe Challenge. A la fin de la journée, nous savons que plus de deux milliards de dollars ont été dilapidés et les petrovoleurs veulent se maintenir au pouvoir pour continuer à faire leur beurre. Nous réclamons justice et réparation.
Le mouvement Petrocaribe challenge finira par aboutir sur un vaste mouvement de contestation générale pour réclamer la tête des dirigeants karanklous et de tous les médiocres et inconscients qui nous dirigent. Le 17 Octobre est le point de départ de ce vaste mouvement de mobilisation qui doit porter Haïti sur les fonts baptismaux pour une seconde indépendance. Nous ne croyons pas que le rêve de Dessalines était de construire un pays qui serait la risée du monde entier. Nous ne croyons pas que l’Empereur avait dédié sa vie pour mettre fin à l’esclavage pour nous léguer un pays paria. Nos ancêtres ne se sont pas battus pour l’Haïti dans lequel nous vivons aujourd’hui. C’est un sacrilège. Nous devons attaquer les petrovoleurs sans répit. Si yo pa vle bannou jistis, n ap bay tèt nou jistis, e yo konnen nou kapab.
Nous prônons un mouvement pacifique, mais les vendeurs de patrie doivent savoir que nous avons assez de la violence structurelle et qu’à un certain moment, nous réagirons face à cette violence structurelle qui a déjà fait trop de victimes dans nos rangs. Tout ce que nous réclamons, c’est la lumière et la reddition des comptes sur les fonds Petrocaribe. Nous ne laisserons pas cette dette aux générations futures alors que nous n’avons pas joui de cet argent. Les petrovoleurs doivent aller en prison. Nous invitons tout un chacun à prendre conscience, car cette lutte n’est pas le combat d’un homme ni d’un groupe pour s’emparer du pouvoir et tirer avantage. C’est le combat d’un peuple vilipendé qui a trop souffert et qui veut vivre libre dans la dignité. Nous mettons le cap sur le 17 Octobre et nous ne serons pas intimidés. Le peuple n’a pas à avoir peur. Si gen pou pè, se petwovolè yo ki pou pè.
Nous n’allons pas baisser les bras. C’est bon et bien de prier, mais la prière à elle seule ne suffit pas pour assouvir notre soif de justice et notre faim de bonheur et de justice sociale. Nous invitons les leaders religieux qui ont tant zombifiés les habitants de ce pays à rejoindre ce mouvement de solidarité et de protestation. L’Eglise ne doit pas se faire complice des petrovoleurs. Qu’il s’agit de l’Eglise Catholique ou les Eglises protestantes, elles doivent s’afficher pour le triomphe de la justice sociale.
Le vent du renouveau souffle sur Haïti et nous devons prendre le train de la modernité et du progrès. Si je meurs ce soir, je mourrai avec la conscience tranquille, car j’ai posé ma pierre. Nous pouvons faire beaucoup plus. Voilà pourquoi, nous nous engageons corps et âme dans ce combat. Il n’y aura pas de salut pour Haïti sans l’unité dans la diversité. Armons-nous de courage et soyons résolus pour affronter les petrovoleurs, les dilapidateurs de fonds publics, les bourgeois répugnants et les politiciens traditionnels qui tiennent Haïti attaché à la misère et à la crasse. Nous commémorerons le 17 Octobre en bons patriotes à la lumière du Petrocaribe challenge pour faire comprendre au monde entier que l’Empereur Jean Jacques Dessalines n’est pas mort en vain. Kot kòb Petrocaribe a ?
Kerlens Tilus 10/08/2018
Futurologue/ Templier de Dieu
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