4 octobre 2018 Rezo Nodwes
Port-au-Prince, jeudi 4 octobre 2018 ((rezonodwes.com))– Des dénonciations fusent de partout, concernant l’existence d’un réseau opérant au Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales, fournissant des documents officiels afin d’obtenir un visa américain sous couvert de voyage de formation pour élus et leaders communautaires.
Plusieurs victimes ont témoigné avoir investi entre 2 à 4 mille dollars américains pour obtenir le précieux sésame permettant de fouler le sol des États-Unis d’Amérique.
« A travers une organisation, quelqu’un m’a promis de me fournir un visa américain et m’a emmené au bureau du DG Monchery. Là-bas, ils m’ont déclaré que le visa permettant de rester aux États-Unis coûte 4000 dollars et celui pour partir et revenir coûte 2000 dollars. J’ai opté pour le visa à 2000 dollars, puis DG Monchery m’a assuré que je pouvais remettre l’argent à Kenson. Ce que j’ai fait quelques jours plus tard », a confié une auditrice de l’émission Boukante Lapawòl présentée par Guerrier Henri.
Plusieurs autres personnes, des victimes directes ou des proches vivant à l’étranger ont raconté leurs expériences dans ce programme. Certains ont eu le temps de voyager, mais d’autres ont perdu argent et passeport dans cette affaire.
Ce dossier a attiré l’attention du député Déus Deronnette, de la commission permanente Intérieure, collectivités territoriales, et décentralisation de la chambre Basse. Celui-ci a invité le ministre de l’intérieur, Reynaldo Brunet, à une rencontre avec la commission le 8 octobre prochain, tout en demandant au ministre de se faire accompagner de Fednel Monchéry.
Rappelons que le nom de DG Monchéry a été déjà cité dans une affaire de faux documents d’état civil vendus à des Haïtiens vivant en République Dominicaine, ce qui lui a créé du fil à retordre durant les dernières élections sénatoriales.
Des co-accusés dans cette affaire, Lucanès Montas et Baldé Metellus, ont été condamné le 2 février 2015 par le Tribunal Criminel de Mirebalais siégeant sans assistance de jury. Jugés, ils ont été déclaré coupables de faux en écriture et association de malfaiteurs, perpétrés au préjudice de l’Officier d’Etat Civil, Bien-Aimé Métellus.
D’abord condamné par contumace, suivant des documents fournis par des organisations de droit de l’homme, le nom de Monchery a finalement été rayé de la liste des inculpés.