RAOUL JUNIOR LORFILS CREATED: 2 OCTOBER 2018 SOCIÉTÉ
— Jean Patrick Alfred, directeur de l’unité d’études et de programmation, ministère de la santé publique et de la population – Photo: @UNFPA/Twitter
Une femme meurt toutes les 2 minutes dans le monde, au moment de l’accouchement, selon le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA). Cela fait un total de “830 femmes chaque jour”, souligne l’organisme de l’ONU. Alors que, rappelle Dr. Wilhemina Marie Joelle, ministre de la santé au Libéria, “un accouchement sûr (#SafeBirth) est une nécessité pour chaque femme, peu importe où elle vit”.
D’après Jean Patrick Alfred, directeur de l’unité d’études et de programmation au ministère haïtien de la santé publique et de la population, “Haiti est un pays où on s’attend à 260 000 naissances chaque année”. Et, rappelons-le, le taux de mortalité maternelle dans le pays reste le plus élevé dans les Caraïbes et l’Amérique latine: 350 pour cent mille naissances vivantes, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Ce problème est dû notamment au manque de sages-femmes dans le pays, le nombre total au service de la population d’Haiti ne dépassant pas 425.
De l’avis du directeur de l’unité d’études et de programmation au MSPP en Haïti, “pour gagner la bataille contre la mortalité maternelle, nous avons besoin du soutien de tous.” Même point-de-vue pour le Dr Joelle, du Libéria, qui appelle à la prise “des mesures pour protéger la sécurité et la dignité de toutes les femmes.” Elle fait savoir d’ailleurs que “pour chaque femme qui meurt, 20 à 30 rencontrent des blessures, comme la fistule, ou l’incapacité d’avoir un autre enfant”, ce qui, selon elle, “est entièrement évitable”.
L’IDS est en baisse en Haïti
Soulignons en passant que selon l’Enquête Mortalité, Morbidité et Utilisation des Services (EMMUS-VI) 2016-2017, “de l’EMMUS-II (1994-95) à l’EMMUS-VI (2016-2017), l’Indice Synthétique de Fécondité (ISF) est passé de 4,8 à 3,0 enfants par femme” en Haiti. Ce qui signifie que “dans l’espace d’environ un quart de siècle, le nombre d’enfants par femme aurait baissé, en moyenne, de 1,8 enfants, soit une réduction de plus d’un tiers (38 %) de la fécondité”, selon le document.
La partie la plus importante de cette baisse aurait eu lieu au cours de la première moitié des années 2000, entre l’EMMUS-III (2000) et l’EMMUS-IV (2005-2006), où l’ISF est passé de 4,7 à 3,9 enfants par femme, soit une réduction de 0,8 enfant par femme, représentant 44 % de la baisse totale (1,8 enfants par femme)”, lit-on dans le rapport.