26 septembre 2018 Rezo Nodwes
A l’unilatéralisme de Trump, Macron a opposé un «universalisme chevillé au corps», le seul qui permette d’affronter ce vingt-et-unième siècle et ses défis «à hauteur d’homme»
New York, mercredi 26 septembre 2018 ((rezonodwes.com)) — Le président français Emmanuel Macron a fustigé mardi l’unilatéralisme et dénoncé « la loi du plus fort », désignant, sans le nommer, le président américain Donald Trump qui s’était exprimé une heure avant lui devant la 73e Assemblée générale des Nations Unies, à New York.
Son discours a résonné comme une réponse presque point par point aux propos de son homologue américain. Sans citer nommément Donald Trump, le président français l’a clairement désigné en dénonçant la « loi du plus fort » et les errements de l’unilatéralisme.
« Née d’une espérance, l’ONU peut devenir, comme la Société des Nations qui l’a précédée, le symbole d’une impuissance. Et nul n’est besoin de chercher les responsables de ce délitement : ils sont ici, dans cette assemblée. Ils prennent la parole aujourd’hui. Les responsables, ce sont les dirigeants que nous sommes », a-t-il d’abord lancé aux chefs d’Etat et de gouvernement.
« Face aux déséquilibres contemporains, je ne crois pas à la loi du plus fort, quand bien même elle s’habillerait d’une forme de légitimité là où elle a perdu en réalité toute espèce de légalité », a-t-il poursuivi.
« La voie de l’unilatéralisme nous conduit directement au repli et au conflit, à la confrontation généralisée de tous contre tous, au détriment de chacun, même de celui à terme qui se croit le plus fort », a renchéri le chef de l’Etat français.
« La loi du plus fort ne protège aucun peuple contre quelque menace que ce soit, qu’elle soit chimique ou nucléaire », a-t-il insisté en évoquant le dossier iranien, emblématique de son opposition à Donald Trump en matière de politique étrangère.
Sur la question migratoire, M. Macron a également dénoncé en filigrane la posture américaine. « Face au grand défi migratoire, je ne crois pas aux discours d’ouverture inconditionnelle, ils ne font que provoquer l’inquiétude et accroître l’intolérance. Je ne crois pas davantage aux discours mensongers de ceux qui prétendent, par exemple, en Europe comme ailleurs, qu’ils seront plus forts abrités derrière une fermeture des frontières, ce n’est pas vrai », a-t-il dit.
Dans son discours, qu’il a terminé sous de vifs applaudissements, Emmanuel Macron s’est alarmé de la «crise profonde» que traverse «l’ordre international», symbolisée par «l’impuissance» dont est menacée l’ONU.