New York: Jovenel Moise rencontre la diaspora sans répondre aux questions de l’assistance

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26 septembre 2018 Rezo Nòdwès

Au dehors de l’Hôtel Hilton, choisi par les autorités haïtiennes pour être situé dans un endroit retiré de Spring Valley, loin des vacarmes du quotidien, moins d’une cinquantaine d’ haitiens, pancartes en main, scandaient des propos hostiles à l’égard du président Jovenel Moise. Celui-ci, sans permettre qu’une seule question lui soit posée, louangeait pendant une bonne demi-heure les mérites de son administration à travers la projection d’un spot publicitaire sur la « Caravane du Changement »

Spring Valley-New York, mercredi 26 septembre 2018 ((rezonodwes.com))–Sans être arrivé à éviter des redites, le président Jovenel Moise qui doit intervenir jeudi matin à la tribune officielle des Nations-Unies, a détaillé mercredi soir les quelques rares réalisations de son administration faisant toujours face au grand défi de la lutte contre la corruption.

Le président Moise qui a partagé, pendant plus d’une trentaine de minutes, avec l’assistance ses difficiles expériences de chef d’Etat en Haïti, néanmoins sans donner la chance à qui que soit de lui poser la moindre question d’intérêt général, a révélé plusieurs cas de « surfacturation » dont certains ont pu être détournés à temps. Jovenel Moise a donné en exemple le prix du gallon d’asphalte et des sacs de semences de riz dans l’Artibonite, tout en évitant de revenir sur l’affaire de kits scolaires avec la promotion accordée au ministre fraudeur.

Au cours de cette exceptionnelle soirée ayant rassemblé autour du président, en majorité des sympathisants du pouvoir tèt kalé, Jovenel Moise, comme pourrait être le thème fort de son discours à l’ONU jeudi, a affirmé « avoir mené sa bataille contre la corruption » et pour porter l’assistance à le croire sur parole, a révélé que des chèques-zonbis totalisant plusieurs millions de gourdes, ont été découverts. Toutefois, M. Moise n’a annoncé l’arrestation d’aucun présumé voleur de chèques.

Des points de la « Caravane du Changement », le nœud gordien qui semblerait être difficile à dénouer, vu l’absence de structures opérationnelles d’organigramme, ont été soulevés par le président rappelant les centaines de kilomètres de routes bitumeuses à effectuer par département.
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Revenant sur l’annonce-surprise faite à Miami en juin 2017, Jovenel Moise accuse certains secteurs sans les nommer, d’œuvrer à tuer « le rêve de l’ haïtien« . Pour lui, toute la superficie des 28750 km carrés du pays, sera électrifiée et les grilles électriques des 16 plus grandes villes du pays, montées en réseau. avant la fin de son mandat. Le président, on ne peut plus clair, cette fois-ci, fait entrer les kits électriques « Kay Pam Klere’ dans son programme d’électricité 24/24 confondant au XXI ème siècle, une maison éclairée à l’électricité générée à partir d’une batterie de secours à une zone électrifiée permettant une créativité et générant des emplois.
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Jovenel Moise, pour charmer l’assistance qui est déjà acquise à sa cause, fait entrer le programme d’électrification entamé par le secteur privé dans son axe d’action « caravanier« . Selon lui, 16 communes sont électrifiées 24/24 y compris Les Irois dont personne n’a eu vent de sa date d’inauguration.
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En somme toute, le président Jovenel Moise dont le discours aux Nations-Unies, selon toute vraisemblance, sera basé sur la lutte contre la corruption menée envers et contre tout, malgré que sonnent encore fort les indices de perception de corruption dans son pays, est venu mercredi soir à Spring Valley et n’a fait que des redites, alors que notre pays vient tout juste d’être classé en dernière position comme le pays à plus faible indice de développement humain en Amérique et dans les Caraïbes. Le fait surprenant, en dépit de la caravane du changement, la flèche du changement tend vers le bas.
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Pour un pays où l’espérance de vie des citoyens s’amenuise, aucun point d’amélioration du domaine de la santé n’a été abordé. Si à Paris, le président a parlé de juges corrompus sans ordonner par la suite leur arrestation, à Spring Valley (New York), c’était une question de chèques-zonbis épi zonbi-a volé lalé.
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A quand la vraie vérité sur Haïti pataugeant encore et toujours dans la misère et la crasse sous les yeux aveuglés des dirigeants aux discours pompeux pour faire plaisir à la galerie alors que de sérieux problèmes se posent, restent et demeurent à la fois urgents et prioritaires.