Publié le 2018-09-24 | Le Nouvelliste
National –
Une manifestation réclamant la lumière sur l’utilisation du fonds PetroCaribe a réuni plusieurs centaines de participants à Port-au-Prince dimanche. Les manifestants tentent de maintenir la mobilisation dans les rues alors que la Cour des comptes promet pour janvier la publication du résultat de son audit. «Les autorités n’ont pas réalisé grand-chose avec cet argent alors que le peuple doit le rembourser avec ses taxes. Nos enfants aussi, qui n’ont même pas pu bénéficier d’une éducation de qualité avec ledit fonds, vont payer. C’est pourquoi j’estime que la justice doit faire son travail pour punir les dilapidateurs», a estimé un chauffeur de tap-tap.
Pour sa part, Gesner Pierre, se présentant comme un ouvrier, croit que la justice haïtienne n’a pas assez de compétences et de bonne réputation pour instruire un dossier «aussi important» comme celui de PetroCaribe. Il croit que l’aide d’experts internationaux serait très utile. «Les États-Unis ont déjà dit un mot sur le dossier en gelant les biens du sénateur dominicain Bautista. Ces pays amis doivent nous aider à bien mener cette enquête», avance-t-il.
Les participants se sont regroupés à Pétion-Ville et au bas de la ville avant de se retrouver au niveau du carrefour de l’aéroport. Des universitaires, des défenseurs des droits humains, des figures de l’opposition ont été notamment remarqués dans cette manifestation. Alors que le cortège arrivait à l’avenue Lamartinière (Bois-Verna), certains manifestants en ont profité pour ériger des barricades de pneus enflammés. D’autres ont juré de passer au «dechoukaj» si rien n’est fait pour punir les coupables. «Nan zafè petro sa a peyi a ka boule», ont-ils scandé.
Aucun dérapage n’a été enregistré dans cette manifestation organisée sous un imposant dispositif de sécurité déployé par la PNH. La manif a abouti au Champ de Mars, non loin de la Faculté d’ethnologie (FE).
Jean Daniel Sénat
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