MARC-EVENS LEBRUN CREATED: 19 SEPTEMBER 2018 SOCIÉTÉ
Selon l’officier de police Wesler Appolon, porte-parole de la Police Nationale d’Haïti (PNH) dans le Département du Centre « 32 cas de viol sur mineurs ont été enregistrés en 9 mois». La Brigade de protection des mineurs (BPM) dit s’inquiéter quant à l’augmentation de ce fléau depuis le début de l’année.
Alors que selon l’article 278 du code pénal Haïtien, la peine est de dix ans de travaux forcés pour « quiconque aura commis un crime de viol, ou sera coupable de toute agression sexuelle, consommée ou tentée avec violence, menaces, surprise ou pression psychologique contre la personne de l’un ou l’autre sexe », des individus du département du centre s’organisent en réseau pour séquestrer des adolescents et les violer.
« Ces cas méritent une attention soutenue et des peines beaucoup plus sévères contre les violeurs », déclare l’officier de police Wesler Appolon. Le commandant explique que de tels actes se produisent à répétition en raison d’un manque d’effectif de policiers dans la zone, ce qui dit-il, laisse plus de trous vides aux délinquants. Il demande aux autorités centrales concernées, d’intervenir sans délai pour lutter contre ce fléau
Durant les 9 premiers mois de l’année, la police a arrêté plus d’une vingtaine de personnes impliquées dans des actes répréhensibles sur mineur dans les communes de Cerca-Carvajal, Thomassique et Thomonde. « Tifanm Jean » âgée de 55 ans, est à la tête d’un réseau spécialisé dans la séquestration de mineurs. Elle a été arrêtée par la police et accusée d’être la tête pensante et la complice d’individus qui ont pendant deux jours, enlevé, séquestré et violé une mineure de 12 ans, à son domicile », a précisé Appolon.
Wesler Appolon dit croire que « ces individus sont dangereux, ils participent à des enlèvements d’écoliers et de viol aggravé sur mineurs entre autres ». En ce sens, l’officier annonce qu’il comptait augmenter le nombre de patrouilles durant la journée à proximité des établissements scolaires pour mieux assurer la protection des élèves.
Malgré les immenses efforts des organisations de droits humains, des différentes opérations de la PNH et la modification de nombreux textes de lois pour combattre le viol, cette pratique que dénonçait Justin Lhérisson en 1906, à travers le personnage Cadet Jacques (Kadejak) dans son roman Zoune chez sa Ninnaine, est loin d’être bannie dans la société haïtienne.