Argentine : L’ex-présidente Cristina Kirchner inculpée de corruption ($160 millions détournés)

Argentine : L’ex-présidente Cristina Kirchner inculpée de corruption ($160 millions détournés) post thumbnail image

19 septembre 2018 Rezo Nòdwès

N’était-ce pas une immunité parlementaire dont elle bénéficie, Cristina Kirchner (65 ans), qui a dirigé l’Argentine de 2007 à 2015, serait quelque part déjà jetée dans une prison en Argentine depuis lundi, date de son inculpation dans une affaire de corruption, une épidémie qui ravage également Haïti dans toutes ses composantes étatiques mais néanmoins n’empêchant pas ses dirigeants d’être partout les bienvenus sur la scène internationale, quitte à les dénoncer sur le terrain dans le dossier #KotKòbPetroCaribe-a

Mercredi 19 septembre 2017 ((rezonodwes.com))–A l’exception d’Haïti, l’un des pays les plus frappés par l’épidémie de corruption, après Lula au Brésil, Otto Perez Molina au Guatemala, Antonio Saca au Salvador, Ollanta Humala au Pérou, ou encore Park Geun-hye condamnée à 24 ans de prison, Cristina Kirchner rejoindra-t-elle bientôt la liste des anciens chefs d’États latino-américains envoyés passer quelque temps derrière les barreaux ?

Toutefois, l’acte criminel reproché n’ayant pas toute la dimension profondément désastreuse pour l’économie haïtienne comme la dilapidation de plus de $3 milliards des fonds de Petro Caribe, l’ancienne présidente péroniste de l’Argentine, au pouvoir de 2007 à 2015, a été inculpée lundi 17 septembre dans le cadre d’une vaste affaire de corruption.

Pour le journal catholique « La Croix« , c’est « un scandale de corruption de grande ampleur » ajoutant que les accusations visant l’ancienne présidente sont graves avec « le juge Claudio Bonadio qui la soupçonne d’avoir mis sur pied, avec son mari Nestor Kirchner, président de 2003 à 2007, un système de corruption dans lequel des chefs d’entreprise versaient des pots-de-vin à des fonctionnaires en échange de l’attribution de marchés publics« .

Selon le magistrat argentin qui a inculpé l’ancienne présidente Kirchner, « ce montant détourné qui serait de l’ordre de 160 millions de dollars au total, était utilisé pour financer des élections, acheter des juges ou des fonctionnaires. Le juge Bonadio a estimé que « le gros de ces fonds étaient destinés à enrichir le patrimoine personnel de ceux qui, entre 2003 et 2015, ont occupé les plus hautes fonctions politiques et administratives en Argentine».

Des preuves, les enquêteurs semblent en avoir suffisamment quand a été publié le contenu de cahiers dans lesquels Oscar Centeno, chauffeur d’un vice-ministre, notait minutieusement les remises de sacs d’argent à des membres de l’administration Kirchner.

Contrairement en Haïti où des partis politiques seraient payés pour garder le silence complet, depuis les distributions « légales » de chèques par le Palais National, en Argentine, l’affaire Cristina Kirchner secoue les classes politique et économique depuis le 1er août.

Par ailleurs, rejetant en bloc les accusations, la sénatrice et ex-présidente Kirchner se défend en assurant que ces attaques sont liées aux « intérêts économiques concentrés et hégémoniques très puissants » qu’elle avait menacés durant sa présidence.

A noter qu’en Argentine, l’immunité, en revanche, n’interdit ni une enquête, ni une convocation chez le juge, ni même un procès.