9 septembre 2018 Rezo Nodwes
En dépit des informations faisant état de l’incapacité du Venezuela à récupérer les versements de l’État haïtien sur la dette Petro Caribe et de l’autorisation accordée par Maduro à Jovenel Moise pour utiliser une partie de ces fonds, Dr Boulos, qui a révélé être un grand ami du président lui a adressé une correspondance pour lui demander d’arrêter IMMÉDIATEMENT tout paiement de la dette
Port-au-Prince, dimanche 9 septembre 2018 ((rezonodwes.com))– Trouvant surprenant que le Venezuela principal bailleur de fond d’Haiti, à travers son ambassadeur à Port-au-Prince, est le seul à avoir claironné sur tous les toits que les autorités haïtiennes ont fait une bonne gestion des fonds de Petro Caribe, alors que l’opinion publique manifeste le désir d’une investigation sérieuse sur ces fonds, l’homme d’affaires Réginald Boulos, dans une lettre au président Jovenel Moise, a demandé à celui-ci de surseoir au remboursement de cette dette.
« Considérant l’inquiétude du peuple haïtien sur les bénéfices réels du programme Petro Caribe, je formule le vœu que le gouvernement haïtien arrête immédiatement tout remboursement de la dette contractée dans ce cadre envers le Venezuela, remboursement qui, aujourd’hui, grève le budget de la République », a indiqué le fondateur de Délimart dans sa correspondance datée du 8 septembre 2018.
L’entrepreneur qui est également président de la société en charge de l’Hotel NH El Rancho et de celle représentant les véhicules Nissan en Haiti, a souligné que la coopération internationale en matière de lutte contre la corruption peut justifier la décision d’Haiti de suspendre temporairement le remboursement de la dette.
« S’il devait se révéler des interactions louches entre les différents acteurs du contrat Petro Caribe, elle pourrait remettre en question tant le montant de la dette que la justification de son remboursement, en attendant que toute la lumière soit faite sur l’utilisation de ces fonds et que les coupables de tous actes de corruption soient identifiés, jugés et punis dans le cadre d’un procès juste et équitable », a insisté Dr Boulos.
Selon Boulos, les fonds alloués au service de la dette externe pourraient être affectés, dans l’intervalle, à l’amélioration des conditions de vie des professeurs, des policiers et des professionnels de la santé.
Notons toutefois que le gouvernement vénézuélien, en juillet dernier, avait autorisé le gouvernement haïtien (Moise-Lafontant) à utiliser plus de 80 millions de dollars de l’enveloppe réservée au paiement de la dette. Ces fonds sommeillent dans les coffres forts de la BRH, car le Venezuela se trouve dans l’impossibilité de les récupérer à cause des sanctions américaines.
Ce qui va porter à environ 170 millions le total des fonds de Petro Caribe utilisés par l’administration Moise-Lafontant, sommes qui devraient permettre au pouvoir en place de relancer des cantines populaires, de renforcer les programmes Ti Manman Cheri, Kore etidyan, de payer des tracteurs, de financer les projets de barrage et de lac de retenue d’eau, etc…