6 septembre 2018 Rezo Nodwes
par Kerlens Tilus
Jeudi 6 septembre 2018 ((rezonodwes.com))– Quand nous étions enfants, nous avions appris à l’école qui veut réussir en Juin à la remise des carnets du troisième trimestre doit commencer à se préparer depuis le mois d’Octobre. L’adage stipule : « Qui veut Juin, prépare Octobre ». Depuis plus d’une dizaine d’années, nous n’avons que des présidents de doublure en Haïti non préparés pour être chef d’Etat. Les chefs d’Etat que nous avons ne sont pas ceux qui dirigent le pays réellement, ils sont plutôt des proxys. Aujourd’hui, nous comprenons pourquoi le système est essoufflé et qu’il ne peut pas donner des résultats probants. On ne fait plus de la politique, mais on se livre à la politicaillerie. Nous parlons aujourd’hui d’amendement de la constitution pour changer de régime de politique. Est-ce qu’un changement de régime politique va nécessairement aboutir à un changement de système politique, économique et social ? A mon humble avis non.
On peut changer de régime politique et le système « peze souse » perdure toujours. Nous voulons faire un petit exercice pour montrer aux jeunes comment il est facile de changer de système, mais ils doivent être en mesure de faire des sacrifices, ils doivent s’intéresser à la politique, ils doivent avoir le désir de changement. Il est un fait indéniable que le printemps haïtien arrive à petits pas. Les élections d’Octobre 2019 à venir, sera un moyen de tester la jeunesse haïtienne. Les résultats de ces élections à venir diront ce qui va se passer en Décembre 2021. Est-ce que l’on va continuer dans la logique des bluffeurs et des vendeurs de patrie du PHTK ? Est-ce que l’on va retourner à la vomissure qu’est le lavalas ? Ou est-ce que l’on va faire une rupture pour changer de figure et mettre au pouvoir des hommes et des femmes de valeur, qui sont crédibles, honnêtes et compétents, et qui ont l’amour de la patrie ? Nous nous attelons dans ce texte à décrire le profil du candidat à la présidence que l’on aurait souhaité et qui devrait être élu en 2022.
Quel peuple n’aurait pas aimé avoir des représentants dignes et capables qui inspirent le respect dans le monde. N’as-tu jamais rencontré un homme politique étranger qui te parle d’Haïti avec dédain. Il te dit que c’est un beau pays, les gens sont fantastiques, mais les dirigeants sont corrompus. Au Canada où j’ai étudié l’administration publique et la diplomatie et aux Etats-Unis d’Amérique où je vis depuis Février 2000, je suis exposé assez souvent à des politiciens qui aiment Haïti et qui sont bien imbus de la réalité au pays natal. Des fois, je me demande pourquoi les choses ne peuvent-elles pas changer. Plongé dans la réflexion, j’ai fini par trouver la formule. La population est exposée à une violence structurelle où les infrastructures et les soins de santé de base sont absents. Le peuple manque de tout. Les thuriféraires tiennent la jeunesse par les tripes, elle est privée de tout. Quand ils réagissent ainsi, ils s’attendent à ce que la jeunesse, force vive de la nation puisse se comporter comme des bêtes et soit incapable de penser à la mobilisation, de comprendre ce qui se passe et changer ce qui doit être change. Nous avons écrit amplement sur le rôle de la jeunesse en Haïti et comment elle doit s’y prendre pour s’en sortir. Si nous faisons référence à la jeunesse aujourd’hui, c’est parce que nous misons sur elle comme la seule force capable de chambarder le système « peze souse » et de provoquer une révolution radicale pour faciliter l’avènement d’un système de justice, d’état de droit, d’équité et de partage.
Pour 2021, je souhaite de tout cœur que le candidat à la présidence que la jeunesse va remettre les destinées de la nation soit une femme. Je ne vais pas revenir sur cet argumentaire, mais je crois que les femmes sont plus aptes à diriger un pays qui a été aussi bafoué par des chenapans où les hommes dominent partout. Il est temps de remettre le pouvoir aux femmes. Il ne s’agit pas de faire la promotion d’un sexe, mais il faut choisir des femmes compétentes et qui s’engagent à changer les choses. Le petrocaribe challenge montre comment les jeunes femmes sont déterminées à aller jusqu’au bout, elles sont passionnées et c’est ce qui fait la force de ce mouvement. Nous avons besoin d’un candidat qui soit au plus dans la cinquantaine, une personne mature qui soit un professionnel accompli. Les analphabètes fonctionnels ne deviennent pas des chefs d’état et des hommes et femmes d’état dans un pays sérieux. Notre candidat doit être détenteur d’un diplôme universitaire et soit capable de s’exprimer convenablement dans les deux langues nationales et doit avoir la compréhension d’une langue étrangère prisée. Notre candidat doit être père ou mère de famille responsable qui soit au-dessus de tout soupçon. Notre candidat doit être un professionnel qui traine derrière lui ou elle plus de dix années d’expérience. Notre candidat doit être membre d’un parti politique et s’il arrive qu’il ne soit pas membre d’un parti politique, il doit être en mesure de parler du régime politique en place et les grands enjeux de la démocratie dans un pays où la stabilité règne. Notre candidat doit comprendre la notion d’Etat, de nation, de liberté, d’égalité, de fraternité, de politique, d’administration publique et fonction publique.
Puisque c’est la jeunesse qui aura à élire ce président, il doit avoir une vision claire de ce qu’il veut entreprendre en faveur de la jeunesse et avec la jeunesse. Il ne sera plus conscient de discours à l’emporte-pièce ni de grandes envolées oratoires, mais nous avons besoin d’un citoyen serein qui comprend les enjeux, qui connait les besoins et qui ait une vision claire de l’Haïti que nous rêvons tous. Notre candidat doit avoir une bonne maitrise de l’histoire d’Haïti de 1791 à aujourd’hui et il doit démontrer sa capacité de proposer une vision qui prendra en compte toutes les barrières auxquelles Haïti fait face. Notre candidat doit être en mesure de nous dire comment il va cohabiter les étrangers, la bourgeoisie dite répugnante en Haïti qui, depuis trente-deux ans mènent la danse. Ce serait intéressant si nous pouvons avoir cette vision sous la forme d’un livre rédigé par le candidat lui-même. L’une des raisons qui me pousse à faire cette exigence est que depuis 1986, nous n’avons jamais eu un chef d’Etat qui a vraiment compris les enjeux de la démocratie et les barrières auxquelles Haïti était confrontée. Nous n’avons élu que des amateurs qui, arrivés au pouvoir n’avaient pas d’autres choix que de se livrer à la corruption et bluffer le peuple. Notre candidat doit être en mesure de s’asseoir avec toutes les couches sociales et il doit être un fin et habile négociateur. Nous voulons une personne qui a la mesure dans la prise de parole et qui inspire confiance. Notre candidat doit prouver qu’il ou qu’elle ne soit pas né de la dernière pluie et qu’il ou qu’elle ait l’habitude de prendre des positions publiques.
A l’heure du petro challenge, notre candidat doit avoir comme premier objectif de combattre la corruption sous toutes ses formes. Voilà pourquoi qu’on dit que notre candidat doit être un professionnel avéré qui recèle en lui les capacités de gagner bien sa vie à la sueur de son front. Nous devons en découdre avec le règne des analphabètes fonctionnels comme président de la république en Haïti. Notre candidat doit accepter de rompre les relations diplomatiques avec le Taiwan pour établir des relations avec la Chine Populaire comme l’a fait nombre de pays de la Caraïbe dont la République Dominicaine. Haïti doit chercher de nouveaux partenaires capables de financer son développement. Notre candidat doit être un leader d’opinions, une personne qui a la capacité de faire passer son message en dehors des médias traditionnels. Le changement que nous voulons en Haïti, la presse traditionnelle ne comprend pas encore les enjeux. Nous devons imposer cette vision du changement à la presse traditionnelle qui est à la solde des forces rétrogrades. Notre candidat doit prouver qu’il est issu d’une famille respectable et respectée qui est au-dessus de tout soupçon. Car, on veut éviter que notre futur président n’ait pas à faire les frais de malfrats qui peuvent utiliser une information dégradante sur l’un des membres de sa famille pour le porter à trahir le pays. Notre candidat doit être un homme ou une femme de bon commerce qui respecte les gens et qui recèle en lui-même des valeurs éthiques et morales.
Tout président de la république doit avoir une grande capacité de compréhension et de synthèse. Notre candidat doit avoir l’esprit d’écoute et doit être en mesure de rédiger un memo du genre de memo qu’on a dans l’administration publique pour faire passer un message, pour présenter un sujet ou une opinion quelconque. Notre candidat doit avoir une connaissance générale assez approfondie. Il doit être en mesure de discuter des grands enjeux dans le monde, surtout géopolitiques. Haïti ne peut pas fonctionner en vase clos, nous avons besoin actuellement des leaders qui soient en mesure de se positionner sur l’échiquier international. J’invite d’autres jeunes penseurs à se livrer à ce même exercice afin que d’ici Aout 2019, on peut trouver un profil non seulement pour le candidat à la présidence, mais le candidat à la députation, au sénat et les collectivités territoriales. La jeunesse doit faire preuve de grandeur. Qui a dit que les jeunes ne devraient pas rêver grand. Nous devons montrer à plus d’un que nous sommes capables de réfléchir et que nous sommes à même de changer le régime politique et le système politique, économique et social. Deux ans avant sa nomination pour les élections de 2022, le candidat idéal doit prendre comme une bonne habitude de rédiger des textes de motivation où il présente ses points de vue et d’utiliser les réseaux sociaux également pour faire passer des messages et des points de vue. Nous voulons nous rassurer que ce candidat ne soit pas imposé par l’oligarchie ni fabriqué de toute pièce par la presse et le système politique pourri. C’est un homme ou une femme qui se construit.
A l’heure actuelle, la division, la haine et la méchanceté sont des tares qui nous divisent. Je remarque assez souvent que quelqu’un peut te haïr parce que tu as une belle plume. La personne dit de mal de toi et elle ne te connait même pas. Notre candidat doit avoir la probité intellectuelle. Nous n’avons pas à questionner les points de vue d’une personne, mais nous voulons qu’elle agisse avec probité intellectuelle et dans l’intérêt commun. Notre candidat doit avoir l’esprit d’équipe et doit prouver qu’il embrasse l’esprit de partage, d’entraide et de solidarité. L’opinion publique lui doit être favorable, c’est-à-dire aucun dossier qui puisse entraver son fonctionnement comme président de la république. Notre candidat doit embrasser la cause de la diaspora haïtienne et doit permettre que tous les Haïtiens qu’ils soient de l’intérieur qu’ils soient détenteurs d’un passeport étranger puissent jouir de tous les privilèges réservés à un Haïtien. Notre candidat doit avoir une bonne compréhension de l’économie nationale et mondiale. Il doit avoir une bonne maitrise de la macroéconomie et de la microéconomie. Dans le contexte actuel, nous avons besoin de quelqu’un qui soit capable de se mettre dans la peau d’un roi bâtisseur. Nous avons un pays à construire et le président doit être le chef architecte, celui qui conçoit le plan de l’Haïti Nouvelle avec l’input de tout un chacun. Grace à Dieu, le GRAHN (Groupe de Réflexion et d’Action pour une Haïti Nouvelle) a déjà travaillé sur le plan, il suffit de le réviser et de l’actualiser.
Notre candidat ne sera pas seul. Du moment qu’il est qualifié et retenu, il aura tout le support de la jeunesse et de la population. On assurera sa promotion sur tous les réseaux sociaux et en s’adhérant aux idéaux du GRAHN, il sera secondé par ce think tank. Comme futurologue, je pense à ce qui n’existe pas, je rappelle ce qui doit être fait et j’aide à construire ce qui doit être construit. Nous sortons de l’ordinaire dans nos réflexions. Nous n’avons à flatter quiconque. Avant Aout 2019, nous nous proposons de rencontrer tous les grands décideurs de la vie nationale qui veulent changer de paradigme, qui rêvent d’une Haïti Nouvelle. Nous sommes aussi à la recherche de ce candidat idéal. Nous aurons à proposer des noms. Nous avons une base de données sur des milliers de compatriotes qui parlent de changement.
Dans un an, nous serons en mesure de sélectionner une dizaine pour les évaluer et c’est à partir de cette dizaine de citoyens et citoyennes que viendra le candidat de la jeunesse haïtienne. La jeunesse haïtienne, à elle seule est capable de provoquer un changement de paradigme en Haïti. Nombreux disent que nous sommes dérangés, mais ils n’arrivent pas à atteindre notre niveau de compréhension. Au fur et à mesure qu’on avance avec ce concept, ils comprendront mieux. Si ce n’est pas 2021, c’est peut-être 2026. Mais la grande question : Est-ce que nous pouvons faire les frais d’avoir un autre bluffeur comme Jovenel Moise au pouvoir en 2022 ? Est-ce que nous pouvons avoir un amoral comme Michel Joseph Martelly au pouvoir en 2022 ? Est-ce que nous pouvons faire les frais d’avoir un passif comme René Préval au pouvoir en 2022 ? Jeunes compatriotes, c’est à vous de choisir. Engagez-vous dans la lutte, engagez-vous dans la politique, car la gestion d’un pays, cela s’apprend. J’espère que les bien-pensants seront à l’écoute et j’attends les feedbacks, positifs ou négatifs. Nous devons prendre notre destin en mains. Aujourd’hui, j’apporte cette petite contribution en prélude aux élections de 2019 et de 2021. Qu’Haïti sorte de l’ornière du marasme !
Kerlens Tilus 09/06/2018
Futurologue/ Templier de Dieu/ Ecrivain
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