31 août 2018 Rezo Nodwes
Les «prochaines élections législatives et municipales d’octobre 2019 devraient coûter entre 50 et 75 millions de dollars, a fait savoir au Nouvelliste le président de l’institution électorale», en dépit des problèmes de gouvernement, de l’improductivité des élus bourrés de privilèges et de la misère qui gagne du terrain au sein de la population haïtienne
Port-au-Prince, vendredi 31 août 2018 ((rezonodwes.com))– La bande à Berlanger/Hercule est toujours en poste au Conseil Électoral, qui semble provisoirement permanent. Et, pour montrer leur bonne foi, ces neufs dignitaires se sont occupés pendant plus d’un an et demi, à préparer un budget pour d’éventuelles joutes électorales devant se tenir en juillet 2019.
Sans aucun mandat valide, ces conseillers, qui font partie des fonctionnaires les plus privilégiés de cette nation appauvrie, ont fait fi, une nouvelle fois des besoins pressants des masses démunies et continuent de se servir de larges tranches dans le minuscule gâteau national.
Alors que la gourde perd chaque jour de sa valeur, que les prix des produits de première nécessité s’envolent, que l’état haïtien peine à commander du carburant faute de dollars américains, que plusieurs parties du territoire échappent au contrôle des autorités et sont placées sous la coupe réglée de gangs armés, que les hôpitaux sont dysfonctionnels et ne peuvent secourir une population aux abois, les neuf bien lotis se sont amusés à présenter une facture d’environ 75 millions de dollars pour renouveler 119 députés et 10 sénateurs improductifs et budgétivores, et environ 150 cartels de maires.
Les élections au seconde degré pour la mise en place des structures pouvant rendre effectif un processus d’autonomisation des provinces paralysées par le gouvernement, qui les a délestées des fonds communaux indispensables au développement régional, ont été stoppées par la présidence qui, comme les sénateurs et députés, voit dans les éventuels nouveaux responsables des collectivités territoriales un danger pour son pouvoir et sa main mise sur le budget national.
Mais les conseillers provisoirement permanents n’ont cure de ces « élus de seconde zone » et mettent le cap sur des élections pour les postes qui viendront faire gonfler le nombre de nouveaux riches dans la République de Port-au-Prince.
Bravo, messieurs et dames!