JÉSULA SIMON CREATED: 31 AUGUST 2018 POLITIQUE
Les opinions des responsables politiques et acteurs de la société civile divergent quant aux propositions d’amendements soumises par la commission spéciale de la chambre des députés. Si certains saluent les modifications proposées, d’autres y accordent très peu d’importance. Ces derniers justifient leur position par le déficit de crédibilité dont souffre le parlement du côté de la population.
« Le grand rassemblement pour l’évolution d’Haïti (GREH) a toujours prôné un nouvel amendement de la constitution de 1987 ou l’adoption d’une nouvelle loi-mère », soutient le principal dirigeant du parti, Himmler Rébu en guise de réaction aux propositions faites par la commission spéciale de la chambre des députés présidée par le représentant de la commune de Pétion-ville à la chambre basse, Jerry Tardieu.
L’ancien colonel Rébu qui se dit convaincu que la constitution amendée en vigueur est une falsification médiocre, fait remarquer que tous les changements proposés par la commission de la chambre des députés ont été formulés par son parti en 2007. Il déplore le fait que ces derniers n’aient malheureusement pas été pris en compte dans le cadre de l’amendement constitutionnel de 2011.
Le responsable de la commission d’éthique de la Fédération Protestante, le pasteur Lemète Zéphyr, approuve certaines propositions de la commission. Il évoque notamment le changement de régime politique. Cependant, il qualifie de « ridicule et de non sens » la proposition concernant la possibilité pour la diaspora haïtienne d’avoir six (6) représentants au parlement estimant qu’elle doit être rejetée.
Le protecteur de la citoyenne et du citoyen, Renan Hédouville, applaudit également le travail de la commission. Lequel travail qui, selon lui, mérite d’être apprécié par la société. Néanmoins, il dit vouloir se garder de donner son avis sur les différentes propositions contenues dans le rapport de la commission.
Me Renan Hédouville est d’avis que des changements doivent être apportés à la constitution de 1987 amendée qui est à l’origine de nombreuses interrogations. En ce sens, il dit espérer que les deux autres pouvoirs de l’État, à savoir l’exécutif et le judiciaire, joueront leur partition dans le cadre de ce processus d’amendement.
Le responsable du conseil national des acteurs haïtiens non-étatiques (CONHANE) Édouard Paultre se félicite du travail réalisé par les commissaires.
La commission a pris en compte les points de vue des différents secteurs de la vie nationale, estime Monsieur Paultre qui croit que la proposition d’attribuer à la cour supérieure des Comptes et du contentieux administratif (CSCCA) la prérogative exclusive de se pencher sur la question relative à l’octroi de décharge aux anciens hauts fonctionnaires de l’État serait une bonne disposition.
Toutefois, le numéro 1 du CONHANE émet des réserves en ce qui a trait à la proposition devant permettre à la diaspora d’avoir 6 représentants au parlement, 5 députés et 1 sénateur. Il estime qu’une telle décision, si elle est appliquée, pèsera très lourd sur les finances de l’État.