Haiti – Marché Binational: Les haitiens empêchés de traverser la frontière

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20 août 2018 Rezo Nòdwès

Au marché binational du lundi à Elias Nina, les consommateurs haitiens brillaient par leur absence. Des journaux dominicains ont rapporté que cette interdiction venait directement des autorités haïtiennes

Belladères, 20 août 2018 ((rezonodwes.com))–Probablement, l’Artibonite qui se constitue en un grenier d’Haïti depuis le lancement de la Caravane du changement, va nourrir la population de Belladères et point n’est besoin de se rendre en territoire dominicain au jour du marché binational pour s’approvisionner. Apparemment, c’est les premières mesures adoptées par l’administration du gouvernement démissionnaire de Jack Guy Lafontant qui s’est rendu 24 heures plus tard à la frontière après « les incidents de Belladères ».

Contrairement aux heures habituelles, les rues donnant accès au marché de Elias Pina étaient désertes lundi car, selon la presse dominicaine, les autorités haïtiennes ont empêché leurs concitoyens de traverser la frontière pour participer au marché binational traditionnel, qui se tient les lundi et vendredi.

Pourtant, ont fait remarquer les journalistes qui se sont finalement rendus compte du poids des consommateurs haitiens dans l’économie de leur pays, en temps normal, à partir de 5 heures du matin tous les lundis et vendredis, des milliers d’Haïtiens des deux sexes, y compris des adolescents, à pied, à moto et en voiture viennent acheter et vendre une diversité d’articles d’usage et de consommation.

La décision des autorités haïtiennes d’interdire l’entrée de leurs ressortissants dans cette municipalité dominicaine pour participer au marché binational, ont noté les observateurs, serait due à la fusillade qui a opposé samedi des groupes de civils à des militaires enrôlés dans le Corps spécialisé de sécurité frontalière terrestre (CESFONT), pour une question de camions de ciment de contrebandiers, à en croire le ministre de la Défense dominicaine.

Rappelons que les commerçants et consommateurs haitiens, d’habitude commencent à pénétrer l’enceinte du marché à partir de 8h00 du matin les lundi et vendredi, heure à laquelle les militaires de CESFRONT ouvrent les deux portes en fer installées à Carrizal.

Lundi, les autorités haïtiennes les en ont empêché, en signe de protestation, mais pour combien de temps quand l’on sait que les terres agricoles haïtiennes y compris Agritrans, ne peuvent à eux seuls nourrir les 10 millions de bouches et plus.