20 août 2018 Rezo Nòdwès
Aucun soldat dominicain n’a pénétré samedi le territoire haïtien, selon le ministre dominicain de la Défense en nette contradiction avec des tweets du président Jovenel Moise y relatifs… Oubliant la présence de Minustah transformée en Minujusth en octobre dernier, et sans mentionner le déploiement de son armée, le président Jovenel Moise a affirmé sur Twitter avoir « pris des mesures pour faire respecter l’intégrité du territoire d’Haïti » après les affrontements du week-end entre des militaires dominicains et citoyens haitiens. Entre-temps, les autorité dominicaines font lundi le récit des faits survenus à Belladères et Elias Pina ou plus précisément à La Cadena, coin de prédilection des contrebandiers haitiens… Trois contrebandiers de ciment, sans document légal de transport de cette cargaison, auraient provoqué l’incident
Santo Domingo, lundi 20 aout 2018 ((rezonodwes.com))–Des chauffeurs de trois camions transportant de marchandises de la République dominicaine vers Haïti seraient, en tout premier lieu, à l’origine de cet incident, a appris Rezo Nòdwès, auprès des autorités dominicaines.
« L’incident signalé samedi au poste frontalier d’Elías Piña s’est produit lorsqu’une bande de citoyens haïtiens a tenté d’emmener de force en Haïti trois camions chargés de ciment sans se conformer aux exigences des douanes et de l’immigration« , a révélé le ministère dominicain de la Défense, lors d’un point de presse tenu dimanche.
Le ministre de la Défense, accompagné de son homologue des Affaires Etrangères, a expliqué que cela s’est produit samedi vers 11h00 du matin lorsque des membres du Corps Spécialisé de Sécurité des Frontières (CESFRONT) n’ont pas autorisé vers Haïti, le départ de trois camions immatriculés au pays, précisant que leurs chauffeurs n’ont pas pu présenter des factures relatives à l’achat des cargaisons de ciment en République Dominicaine.
Minutes après cette interdiction, a-t-il poursuivi, un groupe de ressortissants haïtiens ont tenté de s’emparer par la force les trois camions contrebandiers. Pour le titulaire dominicain du département de la Défense, c’est à ce moment-là qu’ont éclaté les échauffourées. Des données qui manqueraient préalablement au président Jovenel Moise avant son premier tweet de 01:13 dans l’après-midi du samedi.
« Devant la persistance des soldats, s’est déclenchée une attaque avec l’utilisation des armes de différents types, des actions repoussées par les membres de CESFRONT » a indiqué le général-ministre de la Défense.
Ces événements se sont produits sur le territoire dominicain, a tenu à préciser le MIDE, indiquant que dans la zone connue sous le nom de « La Cadena« , il n’y a pas de point de passage autorisé pour la circulation de véhicules surtout ceux-là bourrés de marchandises en direction d’Haïti.
L’action des citoyens haïtiens qui ont attaqué les membres de CESFRONT, a-t-il signalé, a créé un désordre du côté haïtien et a forcé la PNH à intervenir avec des gaz lacrymogènes pour disperser la foule qui manifestait sur la portion du territoire haïtien.
Cet éclat de mécontentement spontané, selon ce haut cadre dominicain, en conclusion, a fait trois blessés dont trois ressortissants haïtiens et un soldat dominicain.
Par ailleurs, les forces Armées dominicaines, dans un communiqué de presse, sur un ton beaucoup plus ferme que les deux tweets du président Jovenel Moise, concernant l’incident de samedi dernier, ont indiqué « qu’elles ne permettraient aucune action menaçant la sécurité et la défense de la nation et qu’elles ne permettraient pas non plus la violation des réglementations fiscales et migratoires établies par les autorités dominicaines« .