« Fusion Haïti-Rép. Dominicaine », le maire de New York est accusé de soutenir un tel projet

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14 août 2018 Rezo Nòdwès

Les dominicains de New York se fâchent et haussent le ton envers Bill de Blasio, le maire de la mégapole, ayant, selon eux à cause de la présence des haitiens dimanche dernier à leur défilé, affiché un soutien pour une fusion Haïti-RD alors que chacun de ces deux nations, séparément depuis plus de deux siècles, a proclamé son Indépendance à l’instar des Etats-Unis d’Amérique

New York, mardi 14 août 2018 ((rezonodwes.com))–Les autorités haïtiennes, en n’envoyant aucun signal d’une volonté réelle de lutter contre la corruption et d’en finir avec l’impunité, fragilisent également la dignité des haitiens de l’extérieur, au point que le maire de New York, eu égard pour l’épopée du 1er janvier 1804, poursuivrait, selon des dominicains, son plan de fusion des deux peuples de l’île (Hispaniola ou Saint-Domingue).

Pour un groupe de citoyens dominicains de New York, ce plan, tel que conçu, serait à l’encontre du développement de leur pays. Probablement, ils auront beaucoup plus à donner que de recevoir des haitiens qui n’exportent presque rien.

Dans un communiqué de presse publié quelque temps après le défilé de dimanche à Manhattan, mécontents, les dominicains Blas Mateo, Isidro Alcántara, Manuel Rivera, Antonio Torres, Elvira de los Santos, Hugo Gómez, Emilio Contreras, Thelma del Rosario et Victor Domínguez, ont affirmé que « l’exécutif de New York est venu avec un plan de développement contre la République Dominicaine« .

Tous ces agissements sont venus après la participation dimanche dernier des haitiens au défilé traditionnel des dominicains dans les rues de Manhattan.

« Ils ont fait pression pour que les haitiens participent activement, avec affiches, banderoles et slogans au défilé des dominicains, dimanche après-midi sur la Sixième Avenue, à Manhattan, avec le soutien du président de la parade, Maria Khury« , se sont-ils plaints.

Ce groupe de pression dominicain qui voit d’un mauvais œil l’intégration de la communauté haïtienne dans leurs activités culturelles et récréatives, à plusieurs reprises, est remonté aux décisions antérieures de de Blasio avant de l’accuser de soutenir une fusion entre Haïti et la République Dominicaine.

En 2014, ont rappelé les protestataires, de Blasio avait invité spécialement le conseiller haïtien Matthew Eugène à une rencontre traditionnelle avec les dominicains, en sa résidence officielle, bien avant le défilé de dimanche.

Ils sont revenus sur une déclaration de M. de Blasio faite en présence de nombreux invités, à ce moment-là. Parlant du Dr. Eugène, le maire de Blasio aurait dit : »ici nous avons avec nous le conseiller municipal de Brooklyn qui vient de L’ÎLE D’HISPANIOLA ». Immédiatement, a poursuivi le communiqué, les dominicains avaient rétorqué en précisant « que le défilé ne vient pas de l’île d’Hispaniola mais de la communauté dominicaine à New York« .

Autre fait encore marquant. En août 2015, Bill de Blasio aurait récidivé en invitant des représentants haitiens à une autre réception qu’il a tenue à la Municipalité de New York. Ceux-ci auraient critiqué ouvertement le Plan national de régularisation des étrangers en République Dominicaine. Pour ces dominicains « patriotes« , leur gouvernement n’a jamais systématiquement violé les droits humains. Ils en veulent à de Blasio qui invite toujours et chaque année les haitiens à participer au défilé qui aurait du être un événement « exclusif » de la communauté dominicaine de New York.

Au défilé de dimanche dernier, à cause de la présence des haitiens sur l’insistance de la municipalité de New York, plusieurs entités et grandes entreprises dominicaines ont boudé la parade, notamment le Consulat dominicain de New York, Cibao Meat Products, Restaurant 809 et l’Association des Bodegueros, entre autres.

Les dominicains protestataires qui assimilent à une fusion en perspective entre les deux pays, se réjouissent de l’absence de ces grands noms qui n’ont pas voulu donner bénédiction au projet voilé, inavoué et inavouable de Bill de Blasio, si toutefois projet il y en a et en aura un car « pa gen pyès Ayisyen nan tan sa-a kap negosyé 1804 ak pyès péyi li te okipe deja« .

Une fusion Haïti-République Dominicaine, à qui profiterait-elle ? A-t-on aussi besoin d’utiliser des mots qui disent leurs noms ?