14 août 2018 Rezo Nodwes
Il faut fusionner les enveloppes budgétaires de plusieurs secteurs pour égaler le montant des privilèges accordés aux dignitaires du pouvoir
Port-au-Prince, mardi 14 août 2018 ((rezonodwes.com))– Le président de l’Association haïtienne des économistes (AHE), Eddy Labossière, a révélé que les avantages accordés aux dignitaires de l’administration publique haïtienne pourraient être évalués à environ 40 milliards de gourdes.
L’économiste qui suggère au premier ministre nommé de supprimer ces privilèges, jugés excessifs, accordés aux parlementaires et aux membres de l’exécutif, estime que cet argent aurait pu être investi dans d’autres secteurs au bénéfice de la population.
Rappelons que ces avantages sont inscrits dans le budget 2017-2018, qualifié de « budget criminel » par une frange de la population et qui a été à l’origine de violentes manifestations en septembre et octobre 2017.
Pour calmer certains esprits, le pouvoir avait jeté du lest en éliminant d’une manière irrégulière certaines hausses de tarifs pour des services administratifs et les 10 000 gourdes que devrait payer les Haïtiens de l’extérieur pour avoir droit aux services de passeport, d’archives ou autres.
Cependant, ces privilèges se sont encore retrouvés dans la nouvelle loi de finances 2018-2019, déjà déposée au parlement par le ministre de l’Économie et des Finances, Jude Alix Patrick Salomon, mais dont le processus de vote a été mis sur pause à cause de la fronde de certains députés contre le premier ministre Jack Guy Lafontant et les émeutes de juillet dernier.
Une fois installé à la Primature, Jean-Henry Céant aura-t-il les pleins pouvoirs et la volonté pour modifier le nouveau budget et le faire adopter par la majorité qu’il aura à dégager au parlement?