23 juillet 2018 Rezo Nòdwès
Le dernier tweet de M. Lafontant remonte au samedi 14 juillet quand il a annoncé sa démission dans l’après-midi du même jour quelque temps après l’exhibition au Bicentenaire, d’un spectacle jugé «de très mauvais goût», par des parlementaires, toutes tendances politiques confondues
Port-au-Prince, 23 juillet 2018 ((rezonodwes))–Contraint à la démission par ses propres alliés qui lui avaient hissé à la Primature, en dépit d’un dossier incomplet, Dr. Jack Guy Lafontant a gardé un profil très bas durant la semaine écoulée au point qu’on se demande si le gouvernement démissionnaire se trouve réellement à la barre pour liquider les affaires courantes…et mourantes.
Le pays vient de connaître dimanche sa première semaine sans un gouvernement fonctionnel, depuis l’éclatement d’une crise aiguë suivie de la démission du premier-ministre Lafontant qui cherchait obstinément à augmenter les prix des produits pétroliers.
Depuis lors, le président de la République, Jovenel Moise, malgré l’institution d’un comité de pilotage des Etats-généraux sectoriels de la nation, a mené une série de consultations avec divers secteurs nationaux, y compris des politiciens et des hommes d’affaires, ainsi qu’avec des représentants de pays et organisations étrangers, pour arriver à la nomination d’un nouveau Premier ministre.
«Avec le souci de doter la Nation d’un nouveau gouvernement dans les meilleurs délais, j’ouvre aujourd’hui les consultations avec les Présidents du Sénat et de la Chambre des députés, en vue de choisir un Premier ministre capable de faire face aux défis de la conjoncture» a déclaré M. Moise dans son compte Twitter, ajoutant plus loin que le dialogue «est le véritable moyen de parvenir à ce consensus».
Le président Jovenel Moise qui est élu avec moins d’un million de votes lors d’une présidentielle au faible taux de participation, faisait face au plus grand soulèvement populaire durant le week-end du 6 au 8 juillet 2018, à la suite d’une décision contestée auparavant prise par son administration de majorer les prix des produits pétroliers à la pompe.
Par ailleurs, le professeur universitaire Camille Chalmers, interrogé par l’agence de presse espagnole EFE, a déclaré que «les dirigeants n’ont aucun intérêt à résoudre la crise parce que la corruption est très lucrative pour eux».
Contrairement au président Moise qui, en dépit d’un comité de pilotage des Etats-Généraux sectoriels de la nation institué, poursuit ses pourparlers avec les représentants des différents secteurs du pays autour des défis que confronte Haïti dans l’actuel contexte socio-politique, M. Charmers considère «qu’un nouveau Premier ministre ne changera pas grand-chose si on ne vient pas avec des changements profonds dans la gestion de la chose publique dans le pays».