Publié le 2018-07-19 | Le Nouvelliste
National –
Les rumeurs laissaient croire qu’il tirait les ficelles pour se positionner en successeur de Jack Guy Lafontant à la tête de la Primature. Le sénateur Joseph Lambert fait taire les rumeurs en indiquant, mercredi soir au Nouvelliste, qu’il n’est pas intéressé à quitter le Sénat quatre ans avant la fin de son mandat pour aller diriger le deuxième gouvernement de Jovenel Moïse…
« Je ne crois pas que je sois un candidat au poste de Premier ministre », a affirmé le président du Sénat. « Je dispose d’un mandat de sénateur de six ans qui prendra fin jusqu’en 2023 », a avancé Joseph Lambert. Il croit qu’il peut continuer à servir le pays comme sénateur de la République. « Le moment venu, je peux être utile à mon pays dans n’importe quel autre secteur », a-t-il dit au journal.
Contrairement à son collègue à la tête de la Chambre des députés Gary Bodeau, qui estime que le prochain Premier ministre devrait être issu de la société civile, le président du Sénat croit, quant à lui, que le successeur de Jack Guy Lafontant peut être quelqu’un du secteur des affaires, de la société civile ou de n’importe quel autre secteur pourvu qu’il ait la capacité de s’asseoir avec toutes les couches de la société.
Le président du Sénat a souligné que s’il est vrai que, selon la Constitution, le chef de l’État doit consulter les présidents des deux branches du Parlement dans le choix du Premier ministre, néanmoins « il faut laisser à l’exécutif toute la latitude de mettre en place un gouvernement inclusif avec les secteurs organisés de la société », a-t-il dit.
Toutefois, il dit avoir demandé à Jovenel Moïse, lors de sa rencontre mardi dernier au Palais national avec le chef de l’Etat, de former le plus vite possible le nouveau gouvernement pour ne pas laisser le gouvernement démissionnaire gérer les affaires courantes pendant trop longtemps. « Nous avons des échéances comme le budget rectificatif et le budget 2018-2019, la saison cyclonique, la rentrée des classes…», a avancé le sénateur Lambert.
Une fois le gouvernement formé, le président du Sénat dit avoir conseillé au chef de l’État de laisser gouverner le nouveau Premier ministre. Parce que, selon le parlementaire, Jovenel Moïse se met à la fois dans la peau du président, du ministre et du Premier ministre, il n’a pas de fusible. « Le président doit être au-dessus de tout cela », a-t-il exhorté.
Au Palais national, depuis lundi dernier, le président de la République multiplie les rencontres de consultations avec les secteurs de la société en vue de former le gouvernement.
Robenson Geffrard
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