8 juillet 2018 Rezo Nodwes
Dimanche 8 juillet 2018 ((rezonodwes.com))– La nation vient de vivre deux folles journées d’une rare violence où la rue a imposé sa loi en absence totale des institutions de l’état.
Des barricades de pneus enflammés érigées un peu partout dans la région métropolitaine et dans plusieurs villes de province, des jets de pierres sur les vitrines des magasins et les véhicules, des scènes de pillage systématique d’entreprises privées, des rafales d’armes automatiques, plusieurs morts dont un policier dont le corps a été brûlé par une foule en colère, ont constitué la toile de fond d’un mouvement de protestation contre la forte augmentation des prix des produits pétroliers, fruit d’une promesse faite au FMI (Fonds Monétaire International).
Mais face à ce monumental gâchis, aucune annonce de démission ou de révocation parmi les plus hauts dirigeants d’un pays qui va continuer, allègrement, sa longue marche vers l’abîme, au grand désespoir d’une jeunesse désœuvrée dont les meilleures années sont sacrifiées sur l’autel de l’incompétence et de la cleptomanie.
Pire, le président de la République, Jovenel Moise, dans un discours lénifiant à la Télévision Nationale, a, inconsciemment, admis qu’il ne comprend que le langage de la violence. Par contre, il semble que cette confession arrive trop tard, car les protestataires, chauffés à bloc, ne se décident pas encore à évacuer les rues.
« J’ai reçu votre message », a lâché Jovenel Moise, sans faire état des nombreuses complaintes des citoyens et des mises en garde des journalistes, leaders politiques, acteurs sociaux et économistes.
De plus, le chef de l’état, visiblement dépassé par les événements n’a pas convaincu grand monde et s »est contenté d’égrener des « réalisations et promesses », comme à son habitude, n’arrivant pas à saisir la complexité de la situation et se trouvant dans l’incapacité d’apporter un baume au cœur déjà endolori de la population.