LOOP NEWS: 2 JULY 2018 ACTUALITÉS LOCALES Pas moins de 80 Haïtiens meurent au Chili ces trois dernières années
La plupart des haïtiens se rendant au Chili à la recherche de meilleures conditions de vie font face au pire: la mort. Selon l’avocat du gouvernement chilien, Carlos Ruiz, a pas moins de 80 ressortissants Haïtiens sont morts ces trois dernières années.
La grande majorité de ces morts ont été enterrés sur le sol chilien. Le seul corps qui, jusqu’ici, avait été transféré en Haïti est celui de Joane Florvil, une jeune femme de 28 ans dont la mort avait provoqué un tollé au Chili.
Le facteur linguistique serait la première cause de cette situation de mortalité touchant les haïtiens, selon les propos de Carlos Ruiz lus dans les colones du media dominicain, La Discussion. Il illustre le cas des trois derniers Haïtiens asphyxiés par un monoxyde de carbone le 16 juin dernier.
En effet, Olguine Isema (32 ans), Kerby Badeaux (24 ans) et Inecharles Mathurin ont été retrouvés morts dans une pièce pendant qu’ils s’endormaient dans une pièce à Colemu. Le monoxyde de carbone inhalé par les trois victimes était dans un brasier utilisé comme moyen de chauffage.
Carlos Ruiz affirme également, sur ce même cas, que les Haïtiens ne sont pas habitués à utiliser des systèmes de chauffage car en Haïti la température n’est pas en-dessous de 25 degrés. C’est ce qui aurait expliqué le décès des 3 Haïtiens qui n’ont pas pris en compte les risques liés à l’utilisation du brasier.
Le gouverneur a également abordé d’autres complications qui rendent difficile l’adaptation des Haïtiens en terre chilienne.
« En tant que gouverneur, nous délivrons actuellement en moyenne 200 visas par jour. Nous avons considérablement amélioré les systèmes de régularisation, malgré le fait qu’Haïti n’a pas de registre civil, ses passeports, par exemple, ne comprennent pas les empreintes digitales et beaucoup de ces citoyens, pour voyager, obtiennent leurs passeports en République dominicaine. Ce qui ne garantit pas qu’ils soient vraiment des Haïtiens à 100% comme il est mentionné dans leur passeport », dit Carlos Ruiz.
Les autorités chiliennes soutiennent qu’elles déploient les efforts nécessaires en vue de favoriser l’intégration de ces étrangers. « Nous insistons afin de réduire la barrière de la langue et les écarts de la barrière culturelle, car ils sont fondamentaux », a conclu le gouverneur de Ñuble.
Carlos Ruiz a aussi expliqué que les cadavres de ces Haïtiens sont très difficiles à rapatrier à cause du coût énorme du processus. En effet, le transfert de ces 80 corps aurait exigerait un montant de 1600 millions de pesos au gouvernement chilien, soit 20 millions pour chaque cas.