By: Rezo Nodwes 26 août 2022
Jusqu’au 25 aout, la majorité des banques commerciales de Port-de-Paix étaient à court de liquidité. Aucune possibilité pour alimenter les structures bancaires à partir des fourgons en raison de l’insécurité qui sévit à « Ti Bwadòm », une localité contrôlée par le gang « Kokorat san ras ».
Vendredi 26 aout 2022 ((rezonodwes.com))–
Le directeur départemental du Nord’Ouest de la Police nationale d’Haïti (DDNO/PNH), le commissaire divisionnaire Jean-Bruce Myrtil s’est vanté d’avoir anticipé une situation de trouble généralisé qui menaçait le département avec l’indisponibilité de cash dans les banques commerciales.
« La DDNO/PNH constate depuis environ deux (2) semaines de l’effervescence tant qu’à l’intérieur qu’à l’extérieur de la Banque en raison de l’indisponibilité de liquidité en monnaie locale. Cette situation crée une montée de tension dans les parages de la Banque, laquelle peut déboucher sur une émeute dans les jours à venir », a écrit le responsable de la PNH dans le Nord’Ouest, dans une lettre que la rédaction a eu copie.
Sur ces considérations, la DDNO/PNH s’est engagée à accompagner la Banque nationale de crédit (BNC) le jeudi 25 aout dernier afin d’accompagner un convoi du personnel pour traverser le secteur de « Ti Bwadòm », toujours aux prises des bandits de « Kokorat san ras ».
« De ce qui précède, la DDNO/PNH vous informe qu’elle passe déjà des instructions pour escorter les fourgons de la BNC de Gros-Morne à Port-de-Paix pour éviter tout prétexte tendant à provoquer des troubles dans le département », a transmis le commissaire divisionnaire Jean-Bruce Myrtil à Nedlie Dominique Guerrier, directrice de la succursale de la BNC de Port-de-Paix, le 23 aout dernier, dans une correspondance.
Depuis plus de 7 mois, une panne de liquidité affecte l’ensemble des activités socioéconomiques dans le chef-lieu du Nord’Ouest. Plusieurs institutions bancaires et financières galéraient à trouver du cash pour servir leur clientèle. La grogne devant les banques s’organisait déjà et il suffisait qu’un déclic acter la colère, selon la DDNO/PNH.
Face à ces dispositions, on s’interroge sur la véracité de la thèse de démantèlement des « Kokorat san ras », longtemps annoncée par la PNH. Quid des mesures envisagées à long terme pour anticiper une prochaine crise de liquidité ?
Hervé Noel
vevenoel@gmail.com