La deuxième journée de la manifestation des ouvriers du secteur textile a été une nouvelle occasion de sonner le tocsin de leur misère. Des centaines d’employés évoluant dans le secteur de la sous-traitance ont défilé dans les rues de Port-au-Prince pour la deuxième journée d’une série de manifestation dont la principale revendication est un salaire minimum journalier de 1000 gourdes.
« Nous voulons que le gouvernement entende nos voix et satisfasse nos revendications. Nous voulons un salaire de 1000 gourdes par jour, ont tonné les protestataires qui n’entendent pas lâcher du lest.
La manifestation allait prendre une autre tournure lorsque les manifestants ont utilisé des manœuvres pour contraindre des ouvriers d’autres usines de sous-traitance à se rallier à leur mouvement. Les policiers sur place ont lancé des bombonnes de gaz lacrymogène pour prendre le contrôle de la situation. Cela a provoqué une véritable scène de panique.
La situation allait revenir au calme après quelques minutes.
Les protestataires ont suivi le parcours prévu. Ils sont descendus au parlement pour présenter leurs désidératas aux parlementaires.
Arrivés au palais législatif au bicentenaire, ils ont été accueillis par Jean Robert et Joseph Manès Louis, deux députés du groupe majoritaire de la chambre basse et l’ancien président de la commission des affaires sociales du sénat, le sénateur Antonio Chéramy.
Le sénateur de l’Ouest, Antonio Chéramy encourage les ouvriers à poursuivre de manière pacifique leurs mouvements de protestation pour exiger que le Gouvernement fasse droit à leurs revendications, critiquant l’Exécutif de ne pas respecter ses promesses en ce sens.
Il informe qu’une lettre serait adressée, ce mardi, au président du Sénat, Joseph Lambert, pour lui demander d’inviter la ministre des Affaires sociales et du Travail, Stéphanie Auguste, au contrôle du gouvernement qui a lieu tous les mercredis au Grand-Corps pour qu’elle s’explique sur la situation des ouvriers.
Les députés Jean Robert Bossé et Joseph Manès Louis informent avoir déposé à la Chambre basse une proposition de loi modifiant la loi de 2009 sur le Conseil supérieur des salaires (CSS). Il s’agit, selon eux, de rendre les membres du CSS indépendants de l’Exécutif et d’attribuer un meilleur salaire de base aux ouvriers.