By Rezo Nodwes -7 janvier 2022
Vendredi 7 janvier 2022 ((rezonodwes.com))– Le RNDDH (Réseau National de Défense des Droits Humains), en épluchant les milliers d’appels téléphoniques passés entre des personnes indexées dans la préparation et la perpétration de l’assassinat du Président Jovenel Moïse, a cité le nom de l’ex chef de la police, Léon Charles à coté du premier ministre Ariel Henry et le suspect clé en cavale, Félix Badio.
De janvier à juillet 2021, Joseph Félix BADIO s’est entretenu avec Léon CHARLES, Ariel HENRY, John Joël JOSEPH, Christian Emmanuel SANON, James SOLAGES, Wendell Coq THELOT, mais également Cinéus Francis ALEXIS, Reynaldo COVINGTON, Marie Jude Gilbert DRAGON et Harshcard Pierre JOSEPH.
La nuit fatidique de cet assassinat, à partir d’une heure du matin, Joseph Félix BADIO s’est entretenu avec Marie Jude Gilbert DRAGON, John Joël JOSEPH, Marie Jude Jacques NAU alias Jacky NAU, Dimitri HERARD, Jude LAURENT et Ariel HENRY, l’actuel premier ministre.
»Et, alors que l’actuel premier ministre Ariel HENRY affirme avoir oublié la teneur de ses discussions avec Joseph Félix BADIO, il convient de noter qu’ils se sont entretenus au moins douze (12) fois. Les deux (2) derniers appels ont été passés entre eux la nuit-même de l’assassinat de la victime », a souligné le RNDDH.
Le RNDDH estime d’ailleurs que l’ancien directeur général a.i. de la PNH Léon CHARLES s’étant entretenu à plusieurs reprises avec Joseph Félix BADIO, a pour obligation de fournir des informations sur ses liens avec ce dernier, d’autant plus qu’il figurait parmi les premières personnes contactées par Jovenel MOÏSE la nuit de son assassinat et qu’il avait décidé de ne pas lui porter assistance.
»Et, ce qui au début de l’enquête menée par la police judiciaire pouvait être considéré comme étant un intérêt pour l’avancement du dossier, doit être analysé à la lumière de ces probables liens avec Joseph Félix BADIO et considérés comme étant une éventuelle manœuvre pour orienter l’enquête et éviter que son nom ne soit mentionné dans le rapport », a indiqué le RNDDH.
L’organisme révèle que lorsque Léon CHARLES était encore à la tête de l’institution policière, il exigeait qu’un rapport d’avancement de l’enquête lui soit fait chaque jour par la DCPJ. Ainsi, il restait informé de toutes les personnes auditionnées et/ou arrêtées, des perquisitions qui avaient été réalisées ainsi que des téléphones dont les appels avaient été analysés. De plus, en septembre 2021, les enquêteurs qui avaient travaillé sur l’enquête ont été convoqués par l’Inspection Générale de la PNH qui leur a posé des questions spécifiques relatives à leur travail, dans l’objectif évident de les intimider.
Ces comportements constituaient en fait des actes de blocage, notamment lorsqu’on se rappelle que Léon CHARLES était lui-même en contact avec Joseph Félix BADIO. Pourtant, même après le départ de l’ancien directeur a.i. Léon CHARLES, l’enquête n’a pas repris au niveau de la DCPJ. Ceci laisse supposer que l’ordre d’y statuer émane d’autorités plus haut placées.