By Rezo Nodwes -16 décembre 2021
Tu es Pierre et sur cette pierre les sociétés modernes s’inspirent pour bâtir des références d’excellence. Énergique, persévérant, créatif, c’est le moins que l’on puisse déceler du caractère polymathe de ce brillant scientifique mesuré à l’aune des divers projets porteurs qu’il a accomplis avec brio. Par ses œuvres légendaires empreintes d’un cachet perpétuel et universel qui plaisent sans conteste à l’Éternel, Samuel Pierre porte aussi bien son nom que son prénom.
Jeudi 16 décembre 2021 ((rezonodwes.com))–
Haïti a enfanté des progénitures d’exception qu’elle évince dédaigneusement dans un complexe d’autoflagellation dont intelligemment le Canada, les États-Unis et la France en font des sommités qui les complètent pour ravir des lauriers sur l’échiquier international. En s’appuyant sur des structures institutionnelles solides qui accordent maintes opportunités aux esprits compétitifs pour sucer la substantifique moelle de leur dimension artistique, littéraire et scientifique, les sociétés industrielles reconnaissent que le capital humain constitue la pierre angulaire du développement soutenable. Pour créer la richesse et apprivoiser les caprices du cosmos, les sociétés avancées s’adossent à l’objectif infrangible de se doter d’un pool de ressources humaines compétentes et diversifiées.
L’accueil révérencieux de Samuel Pierre au sommet de l’arène académique mondial pour être coiffé in fine figure scientifique emblématique au conseil universitaire de l’École Polytechnique de l’Université de Montréal s’est révélé un pari gagné dans un investissement humain qui a rapporté aux centuples. Vous donnez des « Pierres » aux pays pilotés par la gouvernance mazette, ils les empilent pour construire dans l’arbitraire, les lancent pour briser des vitres sinon pour lapider, lyncher et ériger des barricades obstructives au métabolisme social. En revanche, des dotations de « Pierres » similaires reçues par les sociétés guidées par la gouvernance avisée, elles les transforment en or et en diamant pour bâtir des monuments et consolider leurs fondations économiques et sociales.
Quand le Canada expose à son université et à la postérité culturelle et scientifique des personnalités exceptionnelles de la trempe de Samuel Pierre, c’est dans la noble perspective de marquer des longueurs d’avance dans la recherche, l’innovation, l’acquisition de la connaissance et de la technologie. Les dirigeants perspicaces non incrédules aux évidences émises par la science sont convaincus qu’ils doivent concilier le politique et le scientifique en implémentant les théories et les recherches empiriques tout en leur trouvant des points d’ancrage institutionnel qui facilitent leur application dans la pérennité.
En effet, les modèles de développement préconisent qu’en dehors d’institutions de promotion de cadres d’attraction aux investissements et de cadres dotés de la capacité d’innover, il n’y a point moyen de goûter aux délices de la modernité (Acemoglu, 2005 ; Aghion et al. 2004 ; Romer, 1989; Stiglitz & Greenwald, 2014). C’est à partir de cette prémisse qui garantit la création de la richesse et du développement endogène que les pays industriels et émergents aboutissent à l’embellie économique et sociale.
Dommage que les dirigeants bornés, diamétralement opposés aux pratiques incitatives à l’accueil de la matière grise dans les sphères stratégiques, frayent un destin chaotique en affichant des comportements de « cochons qui piétinent des roses ». Par leur petitesse d’esprit et de cœurs, les politiciens incultes ne jurent de calquer les initiatives des géants de l’Occident que dans la perversion engendrée, les déviations dégenrées, dégénérées, transgenres et travesties. À des années-lumière la lumière se détacherait des ténèbres si les acteurs économiques et politiques haïtiens savaient imiter les formes d’incitation en vogue offertes au capital humain dans les sociétés émergentes.
Malheureusement, chez une palanquée d’États cloitrés en piteux état, dont Haïti est un prototype typique, le talent est latent ; les armes stratégiques y sont pilotées par des âmes maléfiques pour au final résulter en des effets amers. Parallèlement, au sein des pays avancés qu’une pierre soit expulsée de l’extérieur ou propulsée à l’interne, il s’auditionne un concert harmonieux pour que la méritocratie le remporte dans le concret sur la médiocratie. « À bon maçon, toute pierre vient à point ». Voilà comment les sociétés modernes se démarquent sur l’échiquier de la compétitivité internationale pour damer le pion au drame des ténèbres de l’injustice, l’insalubrité, l’insécurité et la misère. Vous voulez inspirer les générations présentes, exposer de bons modèles, éradiquer la pauvreté et créer de la richesse au profit de toutes les couches sociales, alors reconnaissez la préciosité de vos pierres. Au bercail comme à la diaspora, découvrez-les, accueillez-les, aiguisez-les, fédérez-les en vue de construire une société moderne empreinte des vertus méritocratiques.
Les projets de Samuel Pierre à réitérer, à financer, à intensifier
Un Pierre raffiné, devenu une icône mondiale, un scientifique distingué reconnu pour son leadership et sa vision à la Feuille d’Erable ; pourtant, Samuel Pierre est ignoré ou pas assez valorisé sous les Palmistes des armoiries nationales de sa terre natale. Samuel en est un exemple patent, mais sont nombreux les génies Haïtiens potentiels et confirmés qui ne sont pas bienvenus dans ce système bancal où fait rage le nivellement par le bas. Combien de Samuel ont été évaporés avant même qu’ils aient été bourgeonnés ? C’est une variable latente que les économètres ne sauraient mesurer directement. Mais, nous savons qu’ils sont légions en région et au sein de notre capital en rébellion au paradigme de l’encadrement des enfants et des jeunes pour assurer la relève de la poursuite du bonheur collectif.
Figure éminente des réseaux de communication câblés et sans fil, de l’informatique mobile et du téléapprentissage, Samuel Pierre s’engage aussi à titre de philanthrope dans le social avec l’objectif suprême de changer la vie des plus vulnérables. En témoignent ses majestueuses idées et projets phares – GRAHN-Monde, l’école doctorale-ISTHEA, « La Cité du Savoir », propositions techniques pour héberger les victimes du grand Sud via des modes de construction parasismique au coût réduit – Samuel Pierre s’évertue à partager le meilleur de lui-même avec son pays natal. L’école doctorale-ISTHEA qui envisage de former un millier de scientifiques Haïtiens sur 10 ans, a déjà diplômé plus d’une centaine de professionnels dont quelques-uns en doctorat et la majorité en DESS et en maîtrise. « La Cité du Savoir » pour sa part – qui ne reçoit jusque-là que le financement du CRDI, Food For the Poor et de quelques particuliers Haïtiens et Canadiens – y accueille des enfants dès l’âge de trois ans, avec la perspective de long terme de boucler le cycle du doctorat. Inspiré de la vision magnanime du GRAHN qui vise une Haïti nouvelle fondée sur un État de droit, le respect, le partage, la solidarité, l’éducation de qualité, ce projet entrepris à Génipailler, troisième section communale de Milot, se révèle très prometteur.
En plus de sa science avérée, ces derniers temps, la toile savoure un Samuel Pierre en des discours dont la sainte colère en constitue la toile de fonds pour taper sur la table en exigeant la cohésion sociale et le partage du bien-être à travers des institutions responsables, des dirigeants compétents et de nouvelles formes de coopération.
Une vie auréolée de succès dans une florissante carrière dans les recherches en télécommunications, informatique, réseaux mobiles et formation en ligne, Samuel Pierre est auteur et coauteur d’une avalanche de publications scientifiques. Visionnaire, leader et chercheur accompli, le docteur Pierre est à l’origine d’innovations technologiques qui influencent la vie quotidienne des Canadiens et celle du monde entier. Lauréat du prix Fellow d’Ingénieurs Canada en raison de ses trois décennies de travaux extraordinaires, la prestigieuse Médaille d’or d’ingénieurs Canada a été décernée au professeur Pierre en juin 2021. Docteur Pierre a été également couronné en 2009 de la fameuse distinction Chevalier de l’Ordre national du Québec.
« Si un morceau de verre se trouve placé sur un diadème et une pierre précieuse sur un bijou destiné au pied, ce n’est pas la faute de la pierre précieuse : il faut s’en prendre à l’ignorance du joaillier ». Samuel, Dany, Shella, Naomi, un nombre pléthorique de compatriotes aux talents exceptionnels se sont offerts volontiers pour servir leurs pays d’origine, mais les dirigeants impulsifs créent une force répulsive pour décourager l’échange fructueux entre les ressources internes et externes.
Quand les statistiques relatent que plus de 8 Haïtiens sur 10 les mieux formés résident à l’étranger (Banque mondiale, 2015), nous devons nous convaincre que le sauvetage de la nation passe par une fuite inversée des cerveaux. L’université et toute Haïti bénéficieraient de l’intégration effective de ce bastion de scientifiques, chercheurs, professionnels et cadres expérimentés qui évoluent au sein de systèmes compétitifs. Effets positifs directs, externalités positives perceptibles dans les inspirations à charrier dans les différents secteurs, la société tirerait d’amples avantages des réseaux académiques et culturels déjà constitués par ces compétences haïtiennes qui côtoient des cerveaux de l’université étrangère, des talents de la NBA, du MLS, de la Hollywood, etc.
Le jeu de la captation des cerveaux se joue différemment
Aux antipodes de la modernité, il existe d’un côté un leadership remarquable et une vision éclairée qui savent raffiner les pierres par la magie de sauvegarder leur image en appliquant à merveille les techniques de la pierre philosophale. D’un autre côté, l’histoire tragique retient qu’il existe aussi des gouvernants aux esprits exigus et aux cœurs de pierre qui brisent, traumatisent et détruisent leurs propres diamants.
Juste notez la manière si ignoble dont le bâtonnier Dorval a avalé son extrait de naissance ; et voyez de l’autre côté de l’océan les incitations que les nations de l’Occident offrent à la matière grise. Dans l’impunité, les dirigeants incultes et cupides exterminent les valeurs ; dans l’intérêt de la postérité, les gouvernants intègres créent des richesses et des valeurs. En voilà le point névralgique du contraste entre l’indigence des uns et l’émergence des autres sur le sentier du progrès et du développement soutenable des sociétés de l’immense orbe terrestre.
À travers les petits écrans, sur le macadam, sur les ondes mal-ondulés, nous percevons en permanence de faux compatriotes qui prétendent être les seuls fils authentiques de Dessalines. Pourtant, quand nous cherchons les vrais Haïtiens, ceux déterminés à s’investir et à investir pour assurer un meilleur destin à Haïti, nous les répertorions beaucoup plus à la diaspora qu’au bercail. Bien sûr, il existe de belles âmes, honnêtes et compétentes qui ont pris l’option de s’offrir en holocauste pour réfléchir, enseigner, produire en dépit du contexte local funeste, mais elles demeurent des exceptions dans ce système pourri qui tablent sur la surfacturation, pluri-facturation, concussions par ci et par là.
Haïti doit en finir avec les stratagèmes de nivellement par le bas qui accueillent sur tapis rouge des dealers, des assassins, des députés débris, ministres sinistres, sénateurs kidnappeurs et présidents indécents qui ternissent l’image de la république historique dans une grossesse sociale ectopique. Imbiber les sphères politique, économique et sociale de la compétence et de l’expérience enrichie de la diaspora ne peut que tirer les niveaux vers le haut. C’est la nouvelle direction que doit emprunter la nation si le but consiste à sauver la génération présente et léguer un héritage décent aux générations futures.
Haïti, détentrice d’un pool de figures intellectuelles et culturelles, mais…
L’adage pessimiste « Nul n’est prophète dans sa communauté » manque de souligner qu’il s’agit d’une pratique archaïque des sociétés retardées, sans rêve, sans vision, sans leadership, sans respect pour la vie, sans révérence envers l’enfance. Et pour conséquences néfastes, la jeunesse vit sans repère, les princesses se prostituent dans une farouche détresse ; en lieu et place de la sagesse et de la finesse, ce sont plutôt la petitesse et les fesses qui s’exposent aux meilleures vitrines. À vitesse de fusée, les pays qui trônent l’imposture à leur plus haute magistrature s’affaiblissent, s’enlaidissent, s’engloutissent dans une caverne quasiment sans issue.
En effet, dans les sociétés modernes, primo, les institutions nationales offrent une pléiade d’alternatives et d’opportunités à leurs propres progénitures pour exceller au sommet afin de se mettre au service de plusieurs générations. Secundo, à titre de backup, ces sociétés vont à la recherche des bons grains même au sein des nations remplies d’ivraies à leurs têtes. Les politiques de migration sélective viseraient au moins deux grands chantiers, i) maintenir la base de la pyramide démographique sans laquelle ces sociétés vieilliraient et disparaitraient ; ii) trier les meilleurs pour les peaufiner afin d’alimenter le pool de capital humain compétitif (Kappur & Mchale, 2005).
Les États-Unis n’éprouvent aucun orgueil crapaud ni aucun sentiment de honte quand ce sont des descendants Africains étiquetés Américains « en grand genre » qui occupent l’arène de l’université, le champ médical, la NBA, le MLS, le NFL, la NASA, le Pentagone, etc. Un Haïtien d’origine consacré président d’une prestigieuse université américaine telle que Rice University ; cela ne dérange pas la société tant que les recrutements des valeurs respectent les conditions méritocratiques.
Lorsque les trophées d’excellence sont arrachés par des « yeux bridés » – identifiés clairement comme des Japonais, Coréens, Indiens ou Chinois de souche- par des mélanges de jaunes et de noirs ou de blancs et de noirs ; cela ne diminue aucunement l’ambiance festive d’honorer les génies aux USA. Sans de telles mixtions du café et du lait pour rajeunir les sociétés et harmoniser les relations humaines, le monde serait vide de sens.
Après des décennies dans les ténèbres du racisme, même l’Allemagne l’a désormais bien compris. Au sein de l’illustre sélection de football allemande, j’ai vu Boateng et Muller se donner des câlins. Que c’est beau ! La France ne serait guère sacrée championne du monde de soccer sans l’insertion de cette politique intégrationniste de combiner les meilleurs peu importe la teinte épidermique.
Il est regrettable que ce dernier con du nom d’Éric Zemmour – frappé du syndrome de Napoléon, petit de taille, d’esprit et de cœur – n’y comprenne rien. Après tous les torts causés à l’humanité par Adolf Hitler, c’est une honte extrême que l’Hexagone puisse accepter en 2021 des campagnes électorales imprégnées d’une trame raciste à la Gobineau qui crache sur les approches holistiques requises dans les conventions internationales. Monsieur Zemmour, le monde est juste un petit village habité par 7.8 milliards de voisins, tous en quête de bonheur. Bref.
Haïti doit dérouler tapis rouge à son intelligentsia
Haïti regorge d’une pléiade de personnalités fascinantes du calibre de Dany Laferrière, Samuel Pierre et Shella Lominy susceptibles d’inspirer, éclairer le chemin des jeunes, étudiants, professeurs, professionnels. Par leurs histoires épicées de gloire mais aussi des avanies du quotidien, ces modèles peuvent raffermir les jeunes quand ils chutent et les booster sur la voie du véritable succès. Au bercail, on y compte autant à l’instar de Michel Soukar, Frankétienne, Emelie Prophète, ainsi que d’honorables professeurs et artistes qui embellissent les sphères académiques et artistiques.
Dommage que la sphère politique – laissée aux vilains et aux malandrins – perçoit les personnages intègres et compétents comme des irritants en polémique avec une certaine déloyauté qui s’attèle à les évincer pour ne continuer le jeu pernicieux au dépens du bien-être collectif. Pour le bonheur de la postérité, nous devons arriver là. Le complot de l’intelligence et de l’intégrité doit chasser la conspiration de la stupidité mélangée de crime multifacette. Les institutions de contrebalance doivent se résoudre de jouer leur rôle de vigie. N’était la présence de toutes ces perses dans une presse prostituée qui s’empresse en permanence à promouvoir les vices au détriment du service loyal, les ondes seraient constamment embaumées de discours incitatifs à des comportements compétitifs enclins à sculpter les pierres.
Cela fait trop longtemps que l’école est décollée dans une exposition infeste de « Ouvè le kò» au dépens du paradigme « Ouvè Lespri ». L’église est brisée par le charlatanisme et le syncrétisme ; la pornographie précoce fait rage dans la société. Il faut que cela cesse. Loin de la dialectique un intérêt polémique à « lancer une pierre dans le jardin des partenariats bilatéraux et multilatéraux », mais ces institutions doivent prendre des mesures concrètes pour œuvrer effectivement à changer le décor en plaçant leurs pierres dans la construction des édifices durables.
Il n’est pas possible que des centaines de l’argent se jette par la fenêtre en des projets bidon pendant que des projets viables de changement économique et social peinent à collecter des fonds nécessaires pour s’implémenter dans la maturité. Je ne comprends pas que la construction du Village du savoir du GRAHN souffre à cause de quelques dizaines de millions dollars alors que les agences d’exécution de la BID, de la Banque mondiale, de l’ACDI et de l’UE reçoivent des fortunes qu’elles gaspillent dans la sinécure.
Il ne fait aucun sens que la Banque centrale, l’ONA, le FDI, l’APN, le FAES, le BMPAD enrichissent des affairistes, financent des programmes « Chawa-Pete » pendant que les projets prometteurs pour une nouvelle Haïti n’attirent pas des partenariats soutenables de l’État haïtien.
Une manière sincère de sortir des pays de ce millénaire de l’innovation du décor de l’âge de la pierre taillée consisterait à parrainer les initiatives à portée transformatrice dans le long terme. « La pierre n’a point d’espoir d’être autre chose que pierre ; mais de collaborer, elle s’assemble et devient temple». Cette collaboration souhaitée doit se percevoir dans les programmes de coopération soutenable, pas en des négociations sous le tapis.
Faut propulser une fuite inversée des cerveaux
N’est-ce pas par les effets positifs de la fuite inversée des cerveaux que la Chine, le Taiwan et la Corée du Sud ont imprégné à leurs systèmes des méthodes et techniques efficaces qui les ont mis au final sur le chemin de l’émergence économique. Regrettable que dans leur factice fierté dessalinienne mésinterprétée à dessein, les dirigeants mazettes ne savent profiter des approches qui font succès sur la planète. Les Canadiens seraient-ils des cons en acceptant de laisser siéger Michaelle Jean au gouvernorat de leur pays ?
On compte une flopée d’Haïtiens d’origine au sommet de la vie politique et sociale au sein des sociétés modernes. Présidents d’université, maires, gouverneurs, conseillers à la Maison Blanche, les Haïtiens foulent les sols stratégiques des plus nobles institutions en Europe et en Amérique pour qu’ils contribuent à créer et à partager le bonheur au sein de telles sociétés qui les accueillent sur tapis rouge en raison de leurs compétences et leur intégrité. Pourquoi Haïti se conforte-t-elle à imiter les mœurs occidentales perverses pendant qu’elle refuse de s’atteler à copier et coller leurs Best Practice?
À chaque momentum décisif pour que le pays fasse des pas en avant, il se trouve que des pierres gênantes sont méchamment introduites dans ses chaussures. Au lendemain du séisme meurtrier de 2010, au lieu de penser le pays pour panser les plaies causées par la mauvaise gouvernance, Haïti s’est enfoncée dans la caverne en accueillant à sa plus haute magistrature une figure emblématique de la mouvance « Ouvè le kò», une référence personnifiée du cannabis, du krak, du chawa-pete, du back-chat, du bakara et du bikoul.
Dans une fière allure, la bêtise a officiellement escaladé l’estrade pour se coiffer le premier d’entre nous tous, les dignes comme les indignes descendants des fondateurs de la nation. À toute vitesse, les valeurs sont entravées, dépravées ou extradées avant de descendre l’estrade de son piédestal pour chuter en parachute libre déchiré. La délinquance débridée, le banditisme démenotté, le dévergondage récompensé, le vol honoré, le viol couronné, la masturbation installée, le brigandage régalien instauré, les valeurs se néantisent. Parallèlement, l’intelligence est ridiculisée, l’intégrité est toisée. L’excellence est pourchassée pour se réfugier sous des cieux croie-t-on plus cléments si évidemment elle avait eu la chance de ne pas succomber aux attaques en sa résidence à l’instar du docteur Dorval ou en son lieu d’acquisition du savoir, comme Saint-Hilaire.
Haïti doit cesser cette pernicieuse manie de calligraphier des lettres d’or sur la pierre tombale de ses belles âmes et ses beaux esprits qu’elle massacre lors de leur vivant. Honorer Samuel Pierre pendant son périple terrestre en le présentant dignement comme un modèle à la jeunesse, notamment aux étudiants et professeurs, devrait avoir l’effet positif de focaliser les esprits sur les bienfaits de l’effort consistant. Ce serait entre autres une manière efficiente de découvrir des génies et de ménager des espaces d’accueil au paradigme « Ouvè Lespri». Ainsi, la société récolterait plus de scientifiques, d’artistes et de penseurs de notoriété internationale.
Carly Dollin
Références
- Aghion et al (2004) “Growth, Distance to Frontier and Composition of Human Capital”, Journal of Economic Literature.
- Kapur & Mchale (2005), “Give Us Your Best and Brightest: The Global Hunt for Talent and Its Impact on the Developing World”, Center for Global Development.
- Romer (1989) “Human capital and growth: Theory and evidence”, NBER
- Stiglitz & Greenwald (2014) “Creating a Learning Society: A New Approach to Growth, Development, and Social Progress”, Readers’ Edition
Ce ne sera pas à sa sépulture qu’Haïti saura honorer la mémoire de ce Pierre sacré pour édicter les plus belles paroles sur sa pierre tombale