By Rezo Nodwes – 7 novembre 2021
S’agit-il d’un pacte tacite conclu entre la Police nationale d’Haïti (PNH) et les bandits de l’entrée Sud de Port-au-Prince pour exterminer la population civile? L’attaque armée survenue samedi contre un véhicule qui traversait le quartier de Martissant ayant fait au moins deux morts et plusieurs blessés, renforce la thèse d’un État complice
À quand peut-on espérer la fin du calvaire des usagers de la route nationale numéro 2? Combien de victimes faudra-t-il encore compter pour interpeller la conscience des autorités policières afin de freiner le robinet de sang qui coule à Martissant, à Grand-Ravine? Les officiels du gouvernement de facto dirigé par le docteur Ariel Henry, ne sont-ils pas grassement payés pour servir la population et solutionner ses problèmes?
Autant d’interrogations qui s’imposent en évoquant le drame de l’entrée Sud de Port-au-Prince, pratiquement abandonnée aux mains des gangs armés qui imposent violence et terreur.
Samedi, un énième cas d’indignation doit sonner la révolte populaire pour dénoncer l’inaceptable, le règne complaisant des civils armés qui prennent une bonne partie de la population en otage et quatre départements géographies coupés de la capitale et contraindre les dirigeants à agir.
Un véhicule qui tentait de traverser Martissant 19 a été au passage attaqué par des seigneurs de la terreur. Au bilan deux occupants ont été tués sur le champ, rapporte-t-on. Esperanta Guerrier, (95 ans), Reginald Chéry, deux entrepreneurs engagés dans le secteur de l’imprimerie, atteints de projectiles, ont rendu l’âme sur le coup. Trois autres personnes sont sorties gravement blessées.
Les bandits, après avoir commis leur forfait, ont résolu de se débarrasser des cadavres et des blessés. Les criminels ont obligé le chauffeur d’un tap-tap qui filait dans les parages à déposer les corps au Commissariat «Omega» de Carrefour, a confié un journaliste local à Radio Kiskeya. En outre, le véhicule des victimes (une Rav4) a été retenu puis conduit dans un couloir à Martissant 19.
Le profil des victimes, selon une source consultée par le journal, renvoie à une famille modeste possédant une imprimerie. Depuis plus d’un demi-siècle, elle se distinguait dans la conception et la production de matériels scolaires et d’autres filières connexes.
Coincés depuis plus d’une semaine au centre-ville de Port-au-Prince en raison des conflits des gangs, les membres de la famille s’activaient à profiter, samedi, d’une accalmie annoncée pour regagner leur domicile quand ils ont été attaqués.
Ce crime figure parmi tant d’autres commis par les gangs armés opérant à Martissant depuis tantôt une année. Aucune alternative, aucune réponse n’a été apportée pour éradiquer cette violence qui continue d’enlever des vies.
Hervé Noël
vevenoel@gmail.com