Écrit par Gerard H. RESIL – 05/11/21
La pénurie d’essence provoquée par l’intransigeancedes groupes armés est un fardeau pour tous les secteurs de la vie nationale en dépit des promesses du Premier ministre d’accompagner la population dans le processus de ravitaillement en mettant laPolice nationale d’Haïti.
En effet, ce jeudi 4 novembre 2021 les rares pompes qui livraient le fameux liquide le faisaient au compte-goutte et dans le désordre le plus total. Longues files de voitures, gallons numérotés faisaient la queue en quête du précieux liquide.
Si les terminaux pétroliers sont bloqués par les groupes armés qui font régner leur loi, les retombées sont presque générales et plongent la population dans l’incertitude et le désarroi.
Entre le 1er et le 3 novembre, une dizaine de camions-citernes ont été détournés et 5 chauffeurs kidnappés, d’après le directeur de l’Association nationale des propriétaires de stations-service ANAPROSS, Marc Andre Dériphonse.
Les transporteurs sont depuis quelque temps dans le collimateur des bandits armés, en dépit de l’arrêt de travail qui avait été observé dans les jours passés pour dénoncer cette situation.
La population, entre frustration et découragement, ne sait plus où donner la tête par rapport à cette pénurie qui s’étend à toute l’étendue du territoire.Cette grave situation n’est pas sans conséquence sur le quotidien d’une population déjà durement éprouvée.
« Le prix des transports publics augmente et il me faut 750 gourdes au moins pour conduire mon fils à l’école. Cette histoire de transport va me ruiner », s’est plaint un homme, l’air dubitatif.
« Sans carburant, pas de courant. Des bureaux publics et privés peinent à fonctionner ou ne fonctionnent quasiment plus. C’est la cause de l’hyper centralisation d’Haïti où il n’existe aucun terminal pétrolier qui ne soit hors de la capitale », s’est plaint un autre homme qui dit avoir passé la nuit dans son véhicule, afin d’attendre une éventuelle livraison de carburant.
Cette situation est aggravée par une explosion de la criminalité qui plonge les concitoyens dans un climat de peur et d’angoisse.
Les pénuries épisodiques de carburant n’ont rien de nouveau dans le pays. Mais celle-ci est particulière à cause de sa permanence dans le temps.
Avec ce problème, les rues sont désertes et les quelques propriétaires de voitures qui circulent ont payé la gazoline au prix fort ou utilisent leurs réserves.
Il est difficile de se consoler avec cette cellule de crise que le Premier ministre avait mise sur pied le 28 octobre dernier en vue de trouver une solution àcette crise de carburant en Haïti qui n’est pas près de finir.
Gerard H. RESIL