By Rezo Nodwes -31 mars 2021
par Jean Hervé Charles et Jude Elie
Mercredi 31 mars 2021 ((rezonodwes.com))–
L’étude d’Antonio Rival sur nos origines africaines est très intéressante, cependant le problème d’Haïti est, qu’elle n’a pas encore réalisé le sentiment d’appartenance dans l’éthos haïtien. En d’autres termes, Haïti n’est pas encore une nation ! Le travail du Père Fondateur, Jean Jacques Dessalines s’est terminé trop tôt. Nous sommes comme des enfants sans mamans sans papas avec une formation envers les uns et l’autre d’une affection précoce pour Haïti.
Il y a beaucoup de pays dans le monde qui sont dans la même situation notamment, l’Argentine, le Liban, le Rwanda avant Kagamé, la Turquie avant Mustapha Kemal, le Singapour avant Lee Kuan Yew et même la Belgique. Il n’y a pas eu un brassage bien fait de tous les éléments pour en faire un mets ou un jus délicieux. Tous les éléments sont dans le jus mais ils ne sont pas bien brassés pour rendre le jus délicieux. C’est comme un gâteau qui manque quelque chose, il est un doukounou au lieu de devenir un gâteau.
Donc la solution est celle-ci.
Nous avons besoin d’un leader, ou d’un parti politique qui nous enseigne comment devenir une nation. Il est vrai qu’il y a de gros intérêts qui s’y opposent. Dessalines l’avait déjà prévu quand il a dit : « ceux qui sont sortis de l’Afrique ne doivent pas eux aussi faire partie de cette nation avec les résultats concrèts venant du sentiment d’appartenance ?
Il y a aussi les puissances étrangères qui profitent de cette division entre les frères et sœurs d’un même pays pour s’emparer des ressources naturelles et continuer à rendre ce pays un territoire conquis en fait ou en forme.
Il nous faut profiter des transitions de gouvernement surtout de cette transition pour s’emparer du pouvoir et contraindre un nouvel ordre des choses au profit du peuple haïtien. C’est le jeu qui se fait maintenant, les forces extérieures et les forces intérieures du statut quo, nous empêchent d’y arriver. Il faut mener la bataille jusqu’au bout comme Jean Jacques Dessalines et quand on a réussi la bataille, il faut surtout mener la guerre pour rendre Haïti une nation tout á fait hospitalière á tous ses enfants ceux de la Diaspora comme ceux dans la mère patrie!
Pour construire une nation organisée, fonctionnelle, juste et agréable pour tous, les citoyens haïtiens doivent forcer leurs dirigeants à :
- Promouvoir le sentiment d’appartenance nationale et le sens de solidarité parmi toutes les couches sociales du pays, afin que le patrimoine commun soit enrichi par tous et profite à tous. Ainsi les générations futures seront inspirées par cette pratique et pourront poursuivre les objectifs fondamentaux de la nation.
- Doter le pays d’institutions saines et d’excellentes infrastructures couvrant tout le territoire national, dans les quartiers, les sections rurales, les communes, les villes, et la capitale pour que l’Haïtien reste chez lui et cesse d’être nomade dans son propre pays et à l’étranger.
- Tendre la main à tous les secteurs de la société, spécialement les communautés marginalisées comme le monde rural et les ghettos urbains. Ces derniers méritent une attention particulière qui leur permettra de rattraper les mieux lotis de la population.
- Rendre Haïti fière, indépendante, sans l’ingérence étrangère et ayant sa propre armée pour qu’elle retrouve sa tradition de nation avant-garde à travers le monde et partage l’angoisse tout comme le bonheur d’autres nations selon les vœux de Toussaint Louverture : “Le bonheur pour tous en Saint Domingue/Haïti et dans le monde”, comme l’a révélé le chercheur franco-cubain Alain Carpentier dans son livre de recherche historique sur Haïti : Haïti, el Reino de este mundo.
- Nous pouvons aussi ajouter les recherches de l’Américain Ronald Angelo Johnson qui nous apprend que Toussaint Louverture avait communiqué á John Adams le second Président des Etats-Unis un projet de bonheur pour l’humanité. Ce projet de bonheur par Toussaint et Adams fut éclaboussé en 1800 quand ce dernier perdit les élections au profit de Thomas Jefferson. Et le reste c’est le monde que nous vivons aujourd’hui, un monde avec une démocratie hypocrite dessinée par Thomas Jefferson et Napoléon Bonaparte. La nouvelle Haïti doit reprendre le projet de Toussaint Louverture et de John Adams pour apporter le bonheur dans leur pays respectif et dans le reste de l’univers !